Sur le site de Nuisement, ce mercredi 23 octobre, c'est une dizaine de jeunes Rémois encadrés par le Centre Loisirs Jeunes qui sont venus nettoyer les rivages du lac de Der. Par amour de la nature, ou pour une promesse de voyage, chacun a sa raison de s'engager.

Les mains fourrées dans les poches, ils marchent vers l'eau gelée comme des pingouins. Ces oiseaux-là, ce sont des jeunes d'âges divers, arrivant au collège ou finissant le lycée. Alors qu'il est encore tôt, leurs éclats de rires détonnent dans le paysage du lac du Der. Encadrés par le Centre de Loisirs Jeunes de la Police nationale (CLJ), ces jeunes venus des quartiers Orgeval et Croix-Rouge à Reims partagent le même objectif : nettoyer à fond le site du Nuisement, ce mercredi 23 octobre. Pas toujours pour les mêmes raisons.

Éric Delforge qui accompagne les jeunes a une ambition simple :

Dans les quartiers il y a des barres en béton partout. Ce qu'on veut, c'est qu'ils s'intéressent au lac et qu'ils se familiarisent avec la nature. 
-Éric Delforge, ancien directeur du CLJ.

 


Ancien policier en Seine-Saint-Denis et ancien directeur du CLJ, il sait diviser l'effort. Les plus petits s'occupent de déraciner les mauvaises herbes sur le rivage. Les plus âgés se chargent eux d'ôter la broussaille qui s'est développée dans le lac en crue. Les grands ricanent. Ils auront droit de manipuler les sécateurs. 
 
 

"Zéro phyto", beaucoup de boulot

Dans le groupe des petits, on s'active en silence. Le nez vissé au sol, on guette les mauvaises herbes. Puis trois gestes : creuser, arracher et tout jeter dans de grands sacs noirs. "Tous les désherbants sont interdits, donc on refait ça à la main. C'est zéro phyto[sanitaires]. Pour ça, les gamins aident beaucoup", assure Marc Pierret, du Syndicat du Der, établissement qui s'occupe de l'entretien du lac. À sa droite, Melyna s'interrompt pour l'écouter. À 13 ans, elle affirme être déjà "venue cinq fois ici pour nettoyer". Puis subitement, elle adopte un air grave :

C'est très important pour moi la planète et l'environnement.
-Melyna, 13 ans.


Plus loin, l'ambiance est détendue. Hakim et Younès enchaînent les vannes, sans ralentir le rythme. Pour eux qui viennent d'Orgeval, le paysage du Der change : "Il y a bien quelques petits parcs, mais c'est pas la même chose." Le lac du Der, ils y reviennent toujours pour les camps d'été qu'organise le CLJ.
 

La promesse d'un voyage

Au-delà de la beauté de la nature, une autre raison, plus directe. Pour une dizaine de jeunes du centre, les plus engagés, un voyage à la clef. "Si je fais ça, c'est d'abord pour les points." Hallal assume. Pour l'adolescent, qui fréquente le lycée professionnel Gustave-Eiffel, l'opération propreté est surtout l'occasion d'accumuler des "points". Sur une vingtaine d'inscrits, seule une "petite dizaine" qui en cumulera suffisamment aura droit à un "voyage, dont la destination est encore inconnue", explique Frédéric Colling, directeur du CLJ.
 

La plupart des jeunes ne le cachent pas : pour s'assurer un billet de voyage, on n'hésite pas à mouiller le maillot. Une incitation saine pour Éric Delforge "Le voyage c'est un peu la carotte, un moyen de les intéresser à l'importance du lac du Der. Et dans tous les cas, ça les sorts du contexte des quartiers."
 

 
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