"Ça va valoriser le basket 3x3" : médaille d'argent pour le Rémois Jules Rambaut, une mise en lumière bienvenue

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Lundi 5 août, les basketteurs du 3x3 ont décroché la 16e médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Paris, au terme d’une finale à suspens contre les Pays-Bas (17-18). Parmi eux se trouvait Jules Rambaut, capitaine de l'équipe et rémois d'origine. À 26 ans, le vice-champion olympique fait désormais la fierté des Marnais.

Il y a encore plusieurs semaines, la France ne le connaissait pas. Tout comme les règles du basket 3x3. Désormais, le Rémois Jules Rambaut et ses coéquipiers du basket 3x3 sont médaillés d’argent, après un match contre les Néerlandais.

“On est tous fiers, un médaillé dans la famille, c’est exceptionnel. Qui plus est aux JO de Paris, c’est incroyable”, réagit, au lendemain de la victoire, Paul Rambaut, frère de Jules, 26 ans, qu'il décrit comme un “grand costaud à la force tranquille et capable de faire de grandes choses”.

De trois ans son aîné, Paul était présent toute la semaine en tribunes, avec ses proches, parmi les 6 000 spectateurs. Dix fois plus que le nombre d'habitants de Faverolles-et-Coëmy (Marne), d’où la famille est originaire.

Un match à suspens

Lundi 6 août, il est 22h30 lorsque le capitaine Jules Rambaut entre sur le terrain place de la Concorde, à Paris. Pendant le match, les quatre Français s’accrochent jusqu’au bout pour l’or, effleuré du bout des doigts, avant que les Pays-Bas n'arrachent de justesse une prolongation. La salle retient alors son souffle.

Un point pour les Bleus. Puis, shoot longue distance des Néerlandais, qui atteignent en un instant le nombre de points suffisant pour l’emporter. À l’issue du match, ses parents ne retiennent pas leur joie au micro d’un journaliste France Télévisions : “On est sur une autre planète, c’est beaucoup d’émotions, plein d'amour, de reconnaissance”, énumère sa maman, des étoiles plein les yeux. “Il a fait ça tout seul comme un grand, il s’est donné du mal et c’est franchement la classe”, complète son père.

Quant au principal intéressé, il savoure l’instant : "Ce n’est que du bonheur ! C’est compliqué parce que l’on a perdu mais c’est génial de pouvoir finir en apothéose. Quand l’on se rend compte d’où l’on vient et le parcours que l’on a eu, arriver ici à ce moment-là c'est tout ce dont on rêvait. On ne rêvait même pas autant !", s’est amusé le basketteur tricolore.

L'équipe surprise du basket

Et pour cause. Après des qualifications poussives, mi-mai, ce parcours auprès des sommets de l’Olympe était quelque peu inattendu. Tandis que l’équipe féminine était donnée favorite, les Bleus ont finalement déjoué les pronostics à chaque match, renforçant dans le même temps leur synergie de groupe. Le plus “éprouvant”, selon le frère de Jules ? Les demi-finales contre la Lettonie, tenante du titre et invaincue jusqu’à ce match (21-14).

“Le voir décrocher cette médaille… Il nous a tous fait vibrer. Il peut être fier de son parcours”, s’enthousiasme également Patrice Koenig, ancien entraîneur de Jules en basket 5x5. Pendant trois ans, de 2016 à 2019, ils se voyaient plus de 20 heures par semaine au Champagne Basket (anciennement Champagne Châlons Reims Basket - CCRB). Aujourd’hui encore, Patrice Koenig décrit une “relation particulière” avec ce “chouette gars” qui joue le même poste que lui - intérieur.

Le voir décrocher cette médaille… Il nous a tous fait vibrer. Il peut être fier de son parcours.

Patrice Koenig, ancien entraîneur de Jules

Tout au long de cette aventure exceptionnelle des JO, il a d’ailleurs tenu à l’encourager. “Il a toujours un petit mot pour moi, même avec 1 000 sollicitations. Ça fait plaisir”, confie l’homme de 49 ans qui avait conseillé le profil de Jules à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), des années plus tôt. “Je le voyais aller très loin parce que Jules a une grosse force de caractère, le travail ne lui fait pas peur et il a une éthique de travail impressionnante. Il est toujours à 200%”, ajoute Patrice Koenig.

De nombreux soutiens

Un autre de ses entraîneurs, de 2018 à 2019, décrit Jules Rambaut comme étant “persévérant et rigoureux”. “Sur le terrain il est dans la lutte, précise Grégoire Pastrès. C’est un joueur qui s’est construit tout seul par son abnégation et son travail. Je sais par où il est passé, quels efforts il a consentis”, affirme l’ancien entraîneur de National 1 à Recy (Marne), qui peine à réaliser qu’il a connu ce garçon lorsqu'il était adolescent.

Dans sa jeunesse, le vice-champion a d'abord commencé une carrière de tennisman tant qu'Espoir. Jusqu’à ce qu’il se mette au basket, à 14 ans. Du haut de ses deux mètres de haut, il est rentré un an après au Pôle Espoir. Puis, après plusieurs années en 5x5 et quelques essais en 3x3, il a rejoint en 2022 le projet de professionnalisation porté par la Fédération Française de basket-ball pour cette discipline issue de la pratique de rue et qui est devenue une épreuve olympique pour la première fois en 2021, à Tokyo. De quoi susciter, avec la médaille d’argent, un nouvel engouement. 

“Ça va valoriser le basket 3x3 et le sport marnais”, assure Grégoire Pastrès, responsable du service Sport du département. Patrice Koenig, désormais coach Espoirs au Centre de Formation de la SIG Strasbourg, en est également convaincu : la fédération se doit de “surfer sur une telle exposition”, notamment en professionnalisant le basket 3x3.

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