Championnat de France Jeunes de parapente : un Rémois de 16 ans repart avec le titre de vice-champion

Le Rémois Victor Boudet est arrivé vice-champion du Championnat de France Jeunes de parapente qui avait lieu du 26 au 31 août 2019 à Targassone dans les Pyrénées. C’est à 4 ans, dans les bras de son père, qu’il a commencé et depuis la passion familiale ne l’a jamais lâché.

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« Il a accroché tout de suite avec le parapente », se souvient Paul-Antoine Boudet*. Son fils Victor Boudet a volé avec lui dès l’âge de 4 ans et, très vite, le jeune garçon a attrapé le virus paternel. Aujourd’hui, du haut de ses 16 ans, il finit vice-champion du Championnat de France Jeunes qui avait lieu du 26 au 31 août à Targassone (66). Une victoire qui va permettre au jeune garçon de rentrer dans le circuit de la coupe du monde. 

Souriant, discret, Victor a, comme on dit, une bonne bouille. Concentré, en cette après-midi ensoleillée, il se prépare avec minutie à effectuer son vol quasi-quotidien. Ses proches le décrivent comme  quelqu’un de calme. Mais plutôt un « faux calme » selon Loïc, un de ses compagnons de parapente. « Quand il est en compétition, il a la patate », rit-il. Car le jeune homme a un objectif : « être le meilleur. »

Quand on a décidé de faire ça, c'est à temps plein.
- Victor Boudet, jeune pilote de parapente. 


Pour vivre pleinement sa passion, il a dû migrer à l’autre bout de la France, dans les Pyrénées. Elève dans la section sportive Vol libre du lycée Font-Romeu, il entrera en terminale ES à la rentrée prochaine. Un cursus « normal » selon lui auquel il faut ajouter quatre heures hebdomadaires de cours théoriques de parapente. « Être dans ce lycée me permet de progresser beaucoup plus vite, explique Victor. J’apprends les tactiques de compétitions et surtout je peux en faire beaucoup. »

Tous les mercredis ainsi que les week-ends sont ainsi consacrés au parapente. Pendant les vacances, quand le temps le permet, Victor vole également tous les jours « Quand on a décidé de faire ça, c’est à temps plein. » Le jeune garçon fait aussi partie d’un club Ardennais, le Pointe Ardennes parapente (PAP). « Pour moi, c’est un jeune en devenir. Je suis très flatté qu’il ait choisi notre club, déclare Remi Flamain, président du PAP. Il est capable de faire des vols de 200 km. C’est vraiment beaucoup pour un pilote de son âge. »
 

De père en fils

Même s’il a eu beaucoup de mal à voir son fils unique quitter le cocon familiale à 15 ans, son père se dit « très fier ». « Je prends beaucoup de plaisir à le regarder voler », raconte ce dernier, lui-même mordu des airs. Paul-Antoine est pilote de parapente, tout comme son propre père et il préside également un club d’ULM. C’est lui qui a appris à voler à Victor. « Quand il était petit, je lui ai acheté un cerf-volant, raconte-t-il. Il a beaucoup progressé comme ça. » Le début d’une longue histoire...

On partage une passion. Ce qui est rare pour un ado et son père.
- Paul-Antoine Boudet, père de Victor

Maintenant, « l’élève dépasse le maître », consent Paul Antoine, sourire aux lèvres. Encore aujourd’hui, les parents de Victor sont très présents. « Ils s’investissent à fond », reconnaît le jeune garçon. Son père évoque avec émotion leurs vols à deux : « A chaque fois qu’on se retrouve, on vole ensemble, raconte-t-il. Quand on est dans les airs, on s’amuse à voler aile dans aile. » Une activité qui les rapproche indéniablement. 
 

Un sport onéreux

Une passion qui a un coût. Six-mille euros, c’est la somme qu’il faut compter pour acheter ce qu’on appelle « l’aile » du parapente. Et il faut la renouveler au moins tous les deux ans. A cela, s’ajoute tout le matériel de vol : une sellette (environ 2.000 euros), une tablette pour les données GPS, une radio, etc. Sans compter les trajets en voiture pour se rendre au départ des vols.
 

Ses parents assurent en majeur partie les frais mais Victor tient à apporter sa contribution, notamment en essayant de limiter les coûts liés au matériel. Un sportif aussi jeune et actif sur les réseaux sociaux peut attirer certaines marques qui lui attribuent des petites remises. En juillet, Victor conditionnait des radiateurs de voiture : un job d’été qui lui a permis de mettre la main à la patte. Quant aux sponsors, c'est plus compliqué. « Ils ne donnent plus autant qu'avant », selon le jeune pilote. 

En communion avec la nature

Le vol des buses, les brises, les plissures du lac … Le pilote doit être à l’écoute des informations délivrées par la nature. « Pour savoir quand je dois m’élancer je me fie à mes sensations », explique Victor. C’est tout ? « Oui, c’est tout ». De temps à autres, sur le lieu de l’entraînement, les pilotes déploient leur aile pour ressentir la force du vent. Elle retombe, ce n’est pas encore le bon moment. Ils réessaieront un peu plus tard. « Parfois, on peut arriver sur le lieu du vol à 8h du matin et ne partir qu’à 20h  », explique Victor.
 


Être pilote de parapente demande donc d’être extrêmement patient. Une qualité que Victor a toujours eue. Plus jeune, avant de pouvoir voler seul, son père lui faisait faire des « sauts de puce ». Des petits vols de quelques secondes qui lui permettaient d’apprendre. « Il en a fait des milliers, se souvient son père. Pendant six ans, il n’a fait que ça.»

12h30. Comme venu de nulle part, le vent commence à souffler sur la butte. Victor enfile son équipement : casque, doudounes, gants, … Avec ses 30 kilos sur le dos, il décollera une quinzaine de minutes plus tard auprès d’autres hommes et femmes. Très vite, les parapentes deviennent de petites tâches colorées au loin. Sur la colline, le bruit des criquets se mêle au doux souffle du vent. Silencieux, dans une atmosphère envoûtante, les accompagnants regardent les pilotes s’éloigner.


« Voler comme un oiseau »

Son premier vol tout seul, Victor s’en souvient encore. « C’était le feu !», lâche-t-il. C’était à Fismes, il avait 12 ans. « Avec l’euphorie, je ne me rendais pas trop compte que je volais », se souvient-il. Pour faire du parapente, pas besoin de de diplôme ni de brevet : c’est ce qu’on appelle le vol libre.

En juillet, je suis allé voler tous les jours et tous les jours j’étais content.
Victor Boudet, jeune pilote de parapente.

A quoi pense-t-on quand on est en l’air ? Aux conditions météo, à la trajectoire bien sûr mais aussi « à la vie de tous les jours », raconte le jeune sportif. « On a une sensation de liberté. L’impression de voler comme un oiseau. » Victor ne se lasse jamais. « En juillet je suis allé voler tous les jours et tous les jours j’étais content », dit-il. Pour l’instant, le jeune lycéen rémois est en réflexion sur son orientation professionnelle. « Continuer le parapente, c’est sûr mais en faire mon métier, je ne sais pas encore. »



*Paul-Antoine Boudet est journaliste reporter d'images au sein de France 3 Champagne-Ardenne.
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