Interrogé ce 22 septembre par France 3 Champagne-Ardenne, le président de l'université de Reims (URCA) évoque les pistes pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, sans perturber les cours des étudiants.
L'automne est bien là et avec la baisse des températures, une facture énergétique XXL est attendue cette année. L'université de Strasbourg a annoncé lundi 19 septembre un plan de sobriété énergétique justifié par la forte hausse du prix du gaz et de l'électricité. Et l'une des mesures emblématiques de ce plan est la fermeture des bâtiments universitaires deux semaines de plus cet hiver. Les autres universités s'interrogent. Qu'en est il en Champagne-Ardenne ?
Face aux obligations d'économies et à l'obligation de donner aux étudiants de bonnes conditions de travail, à Reims, l'université ne semble pas prête à fermer ses portes plus longtemps. Le président de l'université de Reims Champagne-Ardenne, Guillaume Gellé, a livré ses projets à France 3 Champagne Ardenne le 22 septembre.
France 3 Champagne-Ardenne : est-ce que comme à Strasbourg, une fermeture prolongée et des cours en distanciels sont prévus ?
Guillaume Gellé : nous avons consulté à l'université les directeurs de composantes, les directeurs de nos unités de recherche, notre comité d'hygiène de sécurité sur les conditions de travail. Nous venons de lancer une consultation auprès de l'ensemble des personnels et l'ensemble des étudiants pour faire des propositions.
Elles conduiront à des économies d'énergie et ces premiers échanges montrent en fait que ce n'est pas une bonne solution que d'envisager en tout cas de remettre les étudiants au travail à distance pour plusieurs raisons . Déjà, c'est qu'on déporte la question de la prise en charge de l'énergie, mais d'un point de vue global, l'énergie qui ne serait pas consommée à l'université serait consommée chez eux. Donc ce n'est pas la solution et il n'y aura pas de cours à distance.
L'URCA, c'est 119 bâtiments, il va bien falloir les chauffer, les éclairer aussi alors quelles pistes vous avez aujourd'hui ?
C'est pour ça que nous avons lancé aussi cette boîte à idées. C'est pour voir si d'autres pistes nous parviennent, mais nous pensons qu'en développant vraiment les éco-gestes de façon large dans l'ensemble de la communauté universitaire, les étudiants les personnels de l'université, nous pouvons gagner les fameux 10% que nous devons atteindre dans le plan de sobriété que va nous demander l'état pour 2024.
Il y a eu déjà des expérimentations qui ont été faites notamment dans des collèges qui ont montré que si chacun fait un effort sur l'extinction de la lumière, l'extinction des postes de travail informatiques par exemple, une meilleure gestion de l'éclairage de l'éclairage nocturne, on arrive à atteindre ces performances.
On se tourne donc d'abord vers ces solutions et puis après il y a aussi une façon d'organiser l'université, qui nous permettra aussi d'avoir des marges de manœuvre supplémentaires, c'est-à-dire, par exemple quand nous avons des enseignements le samedi, c'est loin d'être le cas dans toute l'université, de regarder comment on peut regrouper ses enseignements dans le même bâtiment de sorte à ce que l'on puisse avoir des interruptions plus longues sur les autres bâtiments mais que les étudiants puissent travailler dans des conditions satisfaisantes.
Pour résumer, la qualité et le confort de travail de vos étudiants ne pâtiront pas des mesures que vous prendrez ?
Non, c'est pas du tout l'objet. Nous travaillons vraiment à un plan de sobriété qui maintient la qualité de la formation et d'accueil des étudiants mais aussi qui maintient nos activités de recherche et c'est extrêmement important, c'est la deuxième mission des universités.