Le CHU de Reims a confirmé ce jeudi 12 octobre qu'une femme hospitalisée suite à une contamination au virus de la rage, était décédée le lundi 9 octobre. L'homme qui voyageait avec elle est, lui, hors de danger.
Une femme qui a attrapé le virus de la rage lorsqu'elle séjournait dans un pays du Maghreb est décédée au CHU de Reims en début de semaine, a-t-on appris du CHU, confirmant une information de Champagne FM.
Deux patients se sont rendus aux urgences de l'établissement après avoir été blessés par un chat sauvage, ce qui a conduit l'un d'entre eux à contracter le virus de la rage. La femme a été immédiatement prise en charge et admise en service de réanimation.
Elle est décédée le lundi 9 octobre. Pour l'instant, on ignore si l'autre patient a été infecté, mais sa vie n'est pas en danger. Le CHU a apporté des précisions sur ce décès.
"Samedi 7 octobre 2023, un homme et une femme se sont présentés aux urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Reims. Tous les deux ont été blessés par un chat dans un pays du Maghreb quelques semaines auparavant. Dès sa prise en charge, l’équipe médicale a identifié que la patiente présentait les signes cliniques compatibles avec une suspicion de diagnostic de rage. Malgré une prise en charge rapide en réanimation, la patiente est décédée lundi 9 octobre 2023".
L'autre patient, "asymptomatique, a été préventivement pris en charge : vaccination prophylactique post-exposition et surveillance. Il n’est à ce jour plus hospitalisé". L’Institut Pasteur qui est le Centre National de Référence de la Rage (CNRR), seul habilité à établir le diagnostic, a confirmé le diagnostic de rage le mercredi 11 octobre 2023.
La rage : une maladie à déclaration obligatoire
La rage fait partie des maladies à déclaration obligatoire, rappelle le CHU de Reims. L’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est a ainsi été informée par le CHU de Reims de cette suspicion.
La France est officiellement reconnue indemne de rage (hors chauves-souris) depuis 2001 et le dernier cas autochtone chez l’homme remonte à 1924. Depuis 1970, 25 cas de rage ont été observés chez l’homme en France métropolitaine, tous ayant contracté la maladie à l’étranger dans des zones où circule le virus, pour la quasi- totalité suite à une morsure par un animal malade.
"Le virus de la rage ne traverse pas la peau saine. La transmission inter humaine de la rage n'a jamais été démontrée, malgré le nombre élevé de cas dans le monde, en dehors de la transmission par greffes.
Toutefois, compte tenu de la gravité de la maladie déclarée, du risque théorique, l’Agence régionale de santé Grand Est a identifié les soignants en contact direct avec cette patiente pour que soit évaluée au cas par cas la nécessité d’une vaccination antirabique".
La conduite à tenir
En cas de contact avec un animal errant ou suspect (griffures, morsure, léchage sur plaie ou peau lésée ou sur muqueuse), précise le communiqué du CHU, "il convient de réaliser immédiatement un lavage soigneux à l’eau et au savon (15 minutes si possible), de désinfecter la plaie et de consulter le plus rapidement possible un médecin d’un centre antirabique afin d’évaluer la nécessité de mettre en place une prophylaxie de post-exposition adaptée (vaccination, avec éventuellement sérothérapie)".
La mise en place de ces dispositions avant l’apparition des symptômes permet d’écarter dans tous les cas tout risque d’infection. Dans tous les cas, il est rappelé aux voyageurs de ne pas entrer en contact avec des animaux inconnus, domestiques ou sauvages (chiens, chats, singes...).
60 000 morts par an dans le monde
Nos confrères de France 3 Bourgogne avaient évoqué le fait que la rage tue encore aujourd'hui. En pointant les risques de se faire contaminer, à l'occasion d'une journée nationale dédiée à ce virus. "La rage est une maladie mortelle qui ne touche que les mammifères. C’est une infection transmissible par morsure et griffures et de l’animal à l’être humain".
Contrairement aux idées reçues, la rage est une maladie qui est toujours présente. Chaque année, on compte encore près de 60.000 décès humains dans le monde : 40% des victimes ont moins de 15 ans. "En France, selon l’OMS, le pays est encore indemne de la rage depuis 2010, cependant, et compte tenu des risques de réintroduction, la situation fait l’objet d’une surveillance permanente. La rage est avant tout transmise par les canidés (+ de 98% sur des morsures de chiens, de loups ou bien de renards) puis par les chauves-souris et les chats".