Coronavirus : à Reims, une guide-conférencière se bat pour continuer à exercer, malgré les contraintes

Un parcours guidé, gratuit, sur le thème du street art, c’est ce qu’a proposé, à l’occasion de la journée internationale des guides-conférenciers, une professionnelle rémoise. L’occasion de résister malgré les contraintes sanitaires imposées, qui impactent son activité.

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Elle fait découvrir l’incontournable cathédrale de Reims, dans la Marne, mais aussi Durocortorum, la cité antique, ou encore la Cité des Sacres, en nocturne, mais sa spécialité, depuis quatre ans, c’est le street art. A Reims, les œuvres de C 215, Cez’Art, ou encore Boutros Bootleg sont nombreuses, de quoi nourrir des visites guidées. Mais pour Anne-Marie Bonnouvriée, la seule, à Reims, à offrir cette découverte, c’est aussi une passion qu’elle aime partager.

Rémoise d’adoption, depuis 15 ans, cette axonaise exerce depuis 2013, après avoir obtenu son diplôme. Carte professionnelle en poche, délivrée par le Ministère de la Culture, elle a depuis ces dernières années aimé partager ses connaissances, avec des curieux locaux, mais également avec des touristes. Avant le déferlement de la pandémie, ses groupes étaient composés à 50% d’étrangers, dont 40% d’Américains. La crise a tout remis à plat. Elle a guidé son dernier couple d’Anglais en octobre.

Une activité sinistrée

Au début de sa carrière, Anne-Marie Bonnouvriée intervenait comme intermédiaire à l’Office de Tourisme de Reims, et pour des maisons de champagne. En 2017, elle a pris le statut d’auto-entrepreneur. Tout allait bien. "Sur neuf mois, je travaillais, à plein temps, comme guide", dit-elle. "Et l’hiver, j’étais professeur d’anglais pour l’Institut Régional des Travailleurs Sociaux". Mais aujourd’hui, avec l’arrivée de la Covid 19, les choses ont bien changé. "Lors du premier confinement, j’ai suivi une formation en marketing, pour être en mesure de toucher un public local. Cela a marché, car de juillet à octobre, j’ai rencontré des Rémois. Mais de tout l’été, je n’ai fait que trois visites en anglais". Comme sa clientèle s‘était effondrée, avec le Coronavirus, et les contraintes sanitaires qui l’accompagnent, Anne-Marie Bonnouvriée  a décidé d’acquérir des casques, de manière à bien se faire entendre, mais aussi de permettre que les distances entre clients soient respectées. Après chaque visite, il faut également désinfecter le matériel, bref, la guide-conférencière a dû investir pour continuer à travailler.

Actuellement, ce n'est pas rentable, mais ça n'aurait pas de sens d'avoir des prix chers. Je ne veux pas d'une culture élitiste. J'aime vulgariser.

Anne-Marie Bonnouvriée, guide-conférencière.

La passion toujours là

L’importante perte de clientèle a obligé la jeune auto-entrepreneuse à avoir recours au Fonds de Solidarité, depuis le mois d’avril 2020. "C’est long, il y a des décalages, des contrôles, j’ai donc recours à des petits boulots, en centres aérés, pendant les vacances, ou en soutien scolaire. Il faut bien continuer à payer son loyer", explique-t-elle, avec regret. Pour autant, pas question, pour elle d’augmenter ses tarifs. Une visite coûte huit à neuf euros. "Actuellement, ce n’est pas rentable, mais ça n’aurait pas de sens d’avoir des prix chers. Je ne veux pas d’une culture élitiste. J’aime vulgariser". En janvier dernier, la guide-conférencière a pu faire découvrir le street art à des collégiens, des élèves du collège Saint-André, de Reims. "Malgré le vent, la pluie, le froid, ça a été une bouffée d’oxygène, pour tout le monde. Les gens ont envie de ressortir. Et puis, j’aime accompagner ces découvertes hors des sentiers battus. Le street art est en renouvellement permanent. Des œuvres apparaissent, d’autres disparaissent. La conception des visites est différente, à chaque fois. C’est un défi toujours renouvelé. Grâce à ce qui est une passion, je peux visiter des ateliers, rencontrer des artistes. C’est un musée à ciel ouvert. Un patrimoine industriel, aussi".

Une initiative pour faire découvrir son métier

A l’occasion de la Journée Internationale des Guides-Conférenciers, Anne-Marie Bonnouvriée a voulu offrir une visite gratuite à ceux qui souhaitent s’intéresser au street art, mais aussi avoir un moment d’échange. "En moins de deux heures, sur mon site de réservation (https://amb-reims.fr), il y avait une liste d’attente. Ca s’est très vite rempli, car on ne peut pas guider plus de cinq personnes, à cause des restrictions sanitaires. Par ce si beau soleil, une ballade d’une heure trente, permet de voir autre chose, de faire passer la morosité, de donner du courage à tous, jusqu’à un assouplissement". Anne-Marie Bonnouvriée a quelques fidèles, des Rémois qui l’ont déjà suivie deux à trois fois, dans ses visites guidées. Qu’ils soient seniors ou étudiants, tous partagent curiosité et envie de communiquer, de partager, à travers l’art, la culture. C’est sur sa page Facebook (AMB-reims) qu’elle les informe de ses nouvelles visites et des dates. Des parcours, dans la Cité des Sacres, qu’Anne-Marie Bonnouvriée espère pouvoir multiplier, dans les prochaines semaines, si la pandémie le permet.

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