Un seul masque lavable par personne. La distribution programmée sur trois jours a commencé pour les Rémois. Grâce aux huit sites ouverts sur la ville, l’affluence et le temps d’attente sont réduits au minimum. De meilleures conditions que lors de la récente distribution aux séniors.
Jean-Claude est surpris. Il ne lui aura fallu que quelques minutes ce mercredi 20 mai pour retirer le masque qu’il est venu chercher pour son fils au complexe René Tys à Reims. Rien à voir avec l’interminable attente que ce retraité a dû s’infliger la semaine dernière pour la distribution réservée aux plus de 60 ans. « J’avais fait une heure de queue. Là, c’est mieux organisé ».
En effet, en plus du complexe sportif, sept sites proposent désormais les précieuses protections. Ce mercredi 20 mai est réservé aux noms de famille de A à J, le jeudi 21 mai pour les noms allant de K à J. La journée de vendredi 22 mai sera ouverte à tous, « mais si une personne vient retirer son masque aujourd’hui, on le lui donnera, quel que soit son nom. Car l’affluence est limitée », précise la fonctionnaire de la Ville de Reims responsable de la distribution à René Tys. Sur place, douze guichets attendent les Rémois. Une attestation à remplir, ainsi qu’une carte d’identité et un justificatif de domicile permettent de repartir équipé.
Un seul masque par personne
Un seul masque par personne, c’est la règle. Un peu chiche pour Nicolas, quadragénaire venu retirer les protections pour sa famille. « Un masque, c’est 4 heures d’utilisation. Et après il faut le laver et le faire sécher. Ça veut dire qu’il en faut forcément un autre en plus à côté ».
Une distribution limitée mais appréciée. En particulier par Céline, bénéficiaire du RSA (Revenu de solidarité active) de 41 ans. Peu de revenus et cinq personnes à la maison. « Une amie m’avait donné des masques chirurgicaux, mais mon stock est épuisé. Je n’en achète pas car il n’y en a de toute façon plus en magasin, et à cinq ça fait cher ! Certains en fabriquent chez eux et les vendent sur Facebook entre 3 et 7 euros, il y a de l’abus sur les prix ». Un manque qui angoissait la mère de famille, en particulier pour sa fille de 6 ans. Idem pour Nathalie, heureuse de pouvoir proposer un nouveau masque à sa fille, « si jamais elle doit retourner au collège ».
Aymeric « guettait » la distribution. « Les masques lavables sont dix fois mieux que les chirurgicaux,. Ils sont épais, c’est rassurant pour ma compagne et moi ». Il se félicite aussi de pouvoir désormais éviter les pharmacies, où il s’était procuré un masque lavable pour… 10 euros. Nicolas, étudiant à l'Urca, se dit serein face au virus. Mais il est quand même venu retirer son masque, « je n’en portais pas car j’attendais la distribution plutôt que d’en acheter à prix exorbitant. J’estime que c’est normal que la ville en distribue, car ils sont obligatoires dans les transports en commun. Je vais pouvoir reprendre le bus ».
"Flux tendu"
Du côté de la ville, 120 agents municipaux ont été mobilisés pour la distribution. « Les huit sites sont en capacité de fournir 8.000 masques par jour », explique Nicolas Roche, chef de la police municipale responsable de la distribution. 192.000 masques disponibles donc, tous fabriqués en France. Très attendus, ils ont tardé du fait des délais d’homologation… et bien sûr de la forte demande, « c’est à flux tendu. Les masques distribués le 20 mai ont été reçus la veille et l’avant-veille ». Une autre livraison est prévue, cette fois gérée par le Grand Reims et directement envoyée dans les boîtes aux lettres via le magazine de la communauté urbaine. Mais aucune échéance n’est encore donnée.