Ce jeudi, un cas de covid-19 a été déclaré au collège Saint-André de Reims. Avant le test, malgré les symptômes, l’élève concerné avait continué à fréquenter l’établissement. Cette situation révèle l'incertitude des parents quant à l'attitude à observer en cas de suspicion.
Le signalement est apparu sur la plateforme informatique du collège Saint-André de Reims. Ce jeudi, en fin d’après-midi, les parents d’élèves ont été informés d’un cas positif de covid-19 parmi les collégiens. Si le directeur assure que « la classe a été fermée dans l’attente de plus d’éléments », la situation pose problème : avant le test, malgré l’apparition de symptômes, l’enfant concerné avait continué à fréquenter l’établissement. Alors, quelle attitude les parents doivent-ils adopter en cas suspicion ? La question préoccupe « beaucoup de familles », affirme Marie-Aude Maingot-Meyer, infirmière et conseillère technique auprès du rectorat de Reims.
Le protocole sanitaire transmis aux parents se veut « clair ». Établi par le ministère de l’Éducation nationale, il détaille les règles à suivre si leur enfant présente des symptômes. La première d’entre elles : ne pas renvoyer l’élève à l’école. « La difficulté, c’est que le coronavirus n’a pas de symptôme spécifique, explique Marie-Aude Maingot-Meyer. On conseille aux gens d’être attentifs à la fièvre, aux maux de gorge, à la toux, à la fatigue, surtout si l’apparition est brutale. Il faut également prendre la température. » Une fois le directeur d’établissement prévenu, la famille doit se tourner vers son médecin traitant. « C’est lui qui prend la décision, poursuit la conseillère technique. Soit il prescrit un test, soit il estime que ce n’est pas un cas de covid. L’avis médical doit nous être transmis. Tant que nous n’avons pas de nouvelles, l’élève ne peut pas revenir. »
L'activité professionnelle des parents comme principal obstacle
Si ce protocole repose en grande partie sur le civisme et le bon sens des adultes, il bute parfois sur un obstacle : le travail. Soumis à des impératifs professionnels, « certains parents ne peuvent pas se permettre de garder leur enfant chez eux ». Marie-Aude Maingot-Meyer raconte : « On reçoit beaucoup d’appels de personnes inquiètes. Les gens ont peur des complications, d’être confinés pendant 14 jours, etc. » Autre réalité : les difficultés sociales. « On a des familles (parfois des migrants qui viennent d’arriver) qui n’ont pas de médecin traitant, qui ne savent pas qui contacter. On les accompagne, on les dirige vers un docteur. Tout le monde ne connaît pas Doctolib. »Pour ne rien arranger, d'ici quelques semaines, l'automne et l'hiver apporteront eux aussi leur lot de maladies saisonnières. Les rhumes, grippes, bronchites et autres gastro-entérites ne vont faire qu'accentuer le flou autour de la source des symptômes. « Le protocole restera le même : dans le doute, les parents retirent leur enfant de l’école et, en attendant, ils demandent un avis médical, répond le rectorat. Quoi qu’il en soit, on compte sur les médecins. »
Dans l'hypothèse où un cas de covid-19 était confirmé, quelle procédure l'établissement devrait-il suivre ? « L’école, le collège ou le lycée doit transmettre à l’Agence régionale de santé (ARS) la liste des personnes ayant pu être en contact avec la personne testée positive, précise le rectorat. L’ARS mène ensuite une enquête pour savoir si toutes les mesures barrières (comme le port du masque ou le lavage des mains) ont bien été respectées quand l’enfant contaminé était présent. C’est elle, et non l’Éducation nationale, qui détermine ensuite qui peut revenir ou pas. »