Depuis ce lundi 16 mars, les écoles, lycées et universités sont fermés à cause du Covid-19. Les étudiants sont tous confinés chez eux et essaient tant bien que mal de suivre des cours à distance. Face à la soudaineté des mesures, l'organisation des premiers jours n'est pas évidente.
"Avec tous les cours que l'on rate, on ne sait même pas si le bac pourra avoir lieu", déplore Rose, une lycéenne en terminale S au lycée Jean Jaurès de Reims. Pour suivre leurs cours, les élèves doivent se connecter sur une plateforme en ligne. "Rien ne marche, donc cela rajoute un stress supplémentaire pour le bac", explique la lycéenne.Les problèmes techniques rencontrés sur cette plateforme seraient, selon cette dernière, dus à l'affluence. "Il y a tellement de gens qui essaient de se connecter sur le site, qu'il est tout le temps en accès indisponible. Si tu veux y accéder, il faut y aller à 6 heures du mat ou dans la nuit", ironise Rose. Elle concède qu'il est parfois possible d'y accéder, mais en essayant à plusieurs reprises ce qui rajoute du "stress".
"La situation est super difficile, la distance ça décourage vite de travailler. Les profs essaient de faire que ça marche, mais c'est compliqué".
- Rose, lycéenne en terminale S
Face à ces difficultés, les lycéens s'organisent. "Dans notre classe, on essaie tous de s'entraider", sourit-elle. Ces élèves de terminale S ont instauré des groupes de discussion par matière afin de se préparer pour le bac.
Une situation confuse à la fac
À la faculté de Reims, la situation est tout aussi confuse pour les étudiants, comme en témoigne Alexandre, en troisième année de philosophie. "Nous n'avons toujours pas de mail de la part de la fac pour nous donner des éléments de réponse par rapport aux examens terminaux", déplore le jeune homme.Certains de ses professeurs ont pris les devants. "Nous avons reçu des mails avec des devoirs à faire", explique l'étudiant. Un de ses enseignants a également mis en place des QCM sur une plateforme en ligne, "chaque semaine, on devra répondre à des questions sur son cours". Un autre prof souhaitait faire un Skype, seulement pour des raisons techniques, il est impossible que tous les étudiants "se connectent en même temps pour suivre les cours". L'idée a donc été abandonnée.
"Des profs ont déjà envoyé la totalité de leurs cours en version écrite, c'est comme si on faisait un diplôme à distance."
- Alexandre, étudiant en troisième année de philosophie
Il admet être un peu perturbé par la situation : "c'est préoccupant d'être dans l'inconnu, en plus la fac nous laisse dans le flou. J'essaie de travailler un peu chaque jour avec ce que les profs envoient." L'étudiant se dit aussi préoccupé par le coronavirus : "ces mesures de confinement c'est complètement normal, j'ai surtout peur d'être asymptomatique et de transmettre le virus à mes proches."
"Si de telles mesures sont prises, ce n'est pas rien"
Un confinement également compris par Augustin, étudiant au Cesem à Néoma (école de commerce de Reims), "on voit très bien que si de telles mesures sont prises, ce n'est pas pour rien". Selon lui, elles sont bénéfiques pour tout le monde, surtout pour les personnes les plus fragiles.L'étudiant qui travaille à côté de ses études dans la grande distribution déplore le manque de civisme. "Il n'y aura pas de pénurie alimentaire et les gens continuent de prendre tout. Certaines personnes, qui n'ont pas les moyens, se retrouvent à devoir acheter les produits les plus chers, il faudrait un élan de solidarité face à cette situation difficile."
Pour la fin de l'année scolaire, tout comme les autres étudiants, il se retrouve dans l'incertitude. "On devait avoir des examens dans un mois environ pour terminer l'année, nous n'avons pas d'autres informations pour le moment".
En attendant, des cours vont lui être envoyés. "Nos profs répondent très facilement à toutes nos questions, ils sont très accessibles donc c'est cool", sourit Augustin. Pour le reste, "on devrait en savoir plus cette semaine", confie-t-il.
