Coronavirus : le monde forain attend dans l'incertitude

Le monde forain est particulièrement touché par la crise du coronavirus (Covid-19). Ses représentants ont été entendus ce mercredi 23 décembre par le Gouvernement. Une table ronde devrait suivre en début d'année 2021.

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Sydney Aubert, c'est un forain de père en fils. Il est aussi l'un des représentants de l'Intersyndicale des entrepreneurs et artisans des fêtes foraines, entendue ce mercredi 23 décembre 2020 par le Gouvernement. 

Le forain champenois dénonce "un manque de visibilité". Il a répondu aux questions de France 3 Champagne-Ardenne avant son entretien de deux heures avec la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault (et pas le ministre délégué aux Petites et moyennes entreprises (PME), Alain Griset, comme initialement prévu). Un "très bon dialogue" où il a été possible de présenter "nos difficultés", pour lesquelles la ministre s'est montrée "très à l'écoute".
 

Quelle est votre situation actuelle ?

"La situation est problématique depuis la fin du premier confinement. Sur la totalité de la France, si on peut dire que 50% des foires ont repris, c'est presque un bon chiffre... "
 

Qui en est responsable ?

"Certains maires refusent la décision de l'État, qui nous a pourtant autorisé à reprendre nos activités. Ils se sont donné le droit de refuser notre présence. Même quand leur conseil municipal ou les gens du village étaient favorables, il y a des maires qui ont refusé de nous accueillir. Heureusement que d'autres ont accepté sans problème..."
 

Comment ça s'est passé en Champagne ?

"Prenez Cormicy, à côté de Reims. On avait l'accord de l'État. Mais le maire a refusé catégoriquement que l'on s'installe. Inversement, la Fête de la Marne a pu avoir lieu. On a défini un protocole sanitaire, comme chaque magasin. On fait les choses dans le respect du domaine public. Nos foires sont comparables à des zones de chalandise en rue piétonne."


Comment s'expliquent ces refus ?

"Le prétexte du covid en a bien arrangé certains. Il y avait déjà une forme d'appréhension envers les forains, ça ne date pas d'aujourd'hui. J'ai de la peine pour les futures générations, je me demande ce que ça va être dans 20 ans... Manifester, ça ne nous amuse pas. On est pour le dialogue. Mais si on nous refuse le dialogue... "
 

C'est à dire ?

"Je ne vous cache pas que l'année 2021 va être compliquée. On reçoit déjà des lettres de refus pour juin, juillet... Alors même qu'on n'a pas encore effectué de demande d'enregistrement."
 

Vous n'avez pas d'aides ?

"Il y en a pour une partie d'entre nous, mais il faut certains critères. Avoir des salariés par exemple, et ce n'est pas le cas de tous les forains. Nous sommes pourtant commerçants : nous payons nos charges, sommes inscrits aux registres. Ce n'est pas tenable. Certains forains sont obligés de trouver un autre travail à côté. "


L'entretien, réalisé par visio-conférence, s'est conclu par l'annonce d'un prochain rendez-vous. Une table ronde impliquant notamment l'Association des maires de France (AMF), qui devrait se tenir début 2021.

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