Ils devaient ouvrir leur épicerie-restaurant en avril mais la crise du coronavirus a stoppé le beau projet de ce couple à Reims. L'horizon semble pourtant s'éclaircir, une ouverture est désormais imaginée pour mi-juin grâce en partie à une souscription lancée pour faire émerger le projet.
"On a hâte de rencontrer les gens ! Il y a une part de soulagement, on sait que ça va ouvrir." Sourire de rigueur pour Elise qui avec son compagnon compte les jours avant l’ouverture de l'épicerie-restaurant "Les Petits rémois". La jeune femme ajoute bien consciente de la situation : "l’ouverture ne sera que partielle pour l’épicerie et la vente à emporter, pour la partie restauration on a aucune visibilité."Le projet imaginé dans la tête de ce couple de Rémois date de deux ans, mais bien sûr avec la pandémie de covid-19, alors qu’une ouverture était prévue en avril, tout a été stoppé net.
Ouverture de notre café - épicerie #locavore #LespetitsRémois repoussée avec le #confinement. Période incertaine aussi pour celles et ceux qui se lancent... Mais nous restons optimistes et souhaitons courage à tous les #artisans et #commerçants : https://t.co/CndagUGyzE #covid19 pic.twitter.com/3FitsIxIoZ
— Elise Faltot (@EliseFaltot) March 21, 2020
Sur place les travaux avancent, c’est Louis qui s’y colle mais pour le gros œuvre les futurs commerçants ont fait appel à un artisan : "l’entreprise n’a pas encore repris les travaux, ce qui ne facilite pas les choses. D’autant qu’il reste encore tout le travail autour de la plomberie de l’électricité et la fabrication de toilettes pour le grand-public". Car ici auparavant, au 22 rue Thiers, c’était un salon de coiffure.
Le couple entend proposer un lieu à son image : "nous ferons les peintures, la rénovation, puis des meubles à base de palettes, le comptoir et les étagères aussi", détaille Elise avec gourmandise. Un concept qui devrait ressembler à une maison de campagne, en ville. "Nous avons chiné des meubles chez Emmaüs et sur Leboncoin, le principe étant de ne rien acheter neuf, la déco sera de seconde main. On adopte une démarche éco-responsable."
Quant à ce qu’on aura dans l’assiette, il y aura deux parties, la partie restauration faite maison avec uniquement des produits locaux et de saison et une partie épicerie en circuit court. Mais comment le couple a-t-il vécu le confinement ? "Ça a été très anxiogène. Ne pas savoir où on allait mais heureusement on est deux sur le projet" indique Elise.
Fonds de solidarité
Si tout a été stoppé durant la pandémie les crédits eux ont continué à courir : "entre le local et les charges c’est 2000 € par mois dépensés sans aucune rentrée d’argent" explique Elise, qui regrette de faire partie des "entreprises oubliées" car ils n’ont reçu aucune aide. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont interpellé l’Etat au plus haut niveau : "on a monté un collectif pour se soutenir les uns les autres, interpeller les élus afin de créer un fond de solidarité, histoire de ne rien lâcher" confie, déterminée, la jeune femme.30 députés LREM, aux côtés des jeunes entreprises françaises, interpellent le Ministère @Economie_Gouv et le @Minist_Travail sur les angles morts des mesures pour affronter le #Covid_19 cc @ainakuric @MagazineCapital #economie #tpe #independants https://t.co/E9SUWA8Kjd
— Elise Faltot (@EliseFaltot) May 19, 2020
L’initiative rémoise a eu un certain écho dans toute la France, pas moins de 60 entreprises, tandis qu’une trentaine de députés ont défendu la cause de ces « laissés pour compte » auprès de Bercy. Dans un premier temps, Louis et Elise avaient lancé un financement dans leur cercle proche mais depuis ce jeudi 21 Mai ils ont lancé une souscription à laquelle chacun peut répondre.
Une idée qui a payé puisqu’au 20 mai, ce sont ainsi déjà 6.000 € qui ont été engrangés grâce à des gens qui croient dur comme fer au projet. Actuellement, le couple perd 14.000 € par mois en manque à gagner. Mais pas de quoi les décourager. Le commerce devrait accueillir son premier client mi-juin.