Le café épicerie "Les petits Rémois" devait se lancer au début du mois de mai. La crise du Covid19 entraîne le report de cette ouverture. Élise et Louis, à l'initiative de ce projet, sont inquiets quant à leur avenir financier.
"On venait de trouver le local, une entreprise réalisait les travaux. Lorsqu'ils ont annoncé le confinement, tout s'est arrêté", explique Élise Faltot, cocréatrice des petits Rémois. Les travaux étaient prévus jusqu'à la fin du mois d'avril. Puis la boutique devait ouvrir ses portes au numéro 22 de la rue Thiers à Reims. Du jour au lendemain, leur projet s'est retrouvé stoppé. "Les artisans avec lesquels on travaillait ont fermé", explique le couple, tout en précisant qu'ils comprennent tout à fait ces mesures, puisqu'il en va de la sécurité des personnes.Forcément ça repousse tout ! Aujourd'hui, on ne peut pas dire quand on ouvrira, on est complètement dans le flou.
- Élise Faltot, co-créatrice Les petits Rémois
Avec Louis Albessard, ils veulent ouvrir un "café-épicerie en circuit court". La future boutique se composera en deux parties. D'un côté "la partie restauration faite maison avec uniquement des produits locaux et de saison", de l'autre, "une partie épicerie, on y proposera des produits qui viennent directement des agriculteurs du coin", explique Élise avec enthousiasme.
Tant que la date de la fin du confinement n'est pas connue, le binôme ne peut pas s'organiser. "Les premiers mois sont les plus cruciaux quand on démarre, on sera moins serein si l'on commence à la fin de l'été", explique le couple.
Financièrement, le temps presse
Élise et Louis ont arrêté leurs emplois respectifs pour se lancer dans ce projet. "Je travaillais dans la communication avant et Louis était boulanger", détaille la co-créatrice. En attendant l'ouverture de leur entreprise, le couple touche une somme de Pôle Emploi. "Je perçois mes droits jusqu'au mois de juillet, après ça va devenir problématique", affirme Louis.Pour le projet, ce binôme a notamment effectué un apport personnel et un prêt bancaire. "Dans notre prévisionnel, on n'avait pas prévu de se verser un salaire la première année, le temps de nous lancer", commente Élise.
On souhaitait faire un financement participatif, il allait sortir le lundi 23 mars, mais avec l'actualité du moment on s'est dit que les gens n'avaient pas la tête à cela.
- Élise Faltot, co-créatrice Les petits Rémois
Le crowdfunding attendra donc. Le couple espère toutefois que la crise ne durera pas trop longtemps. "Pendant ce temps, les charges continuent d'être prélevées et les droits Pôle Emploi se réduisent", s'inquiète Élise. Le couple confie dépenser chaque mois entre 3.000 et 4.000 € de charges pour leur entreprise.
Les aides non-applicables pour leur cas
Le gouvernement met en place des mesures, mais elles ne seront pas forcément applicables à leur boutique. "Le report du loyer est possible, car notre bailleur a accepté, toutefois, il faudra rembourser à un moment donné, ce n'est pas une annulation", précise Élise. Ils attendent que les mesures d'aide face à cette crise soient mises en place pour en savoir plus. Toutefois, pour en bénéficier, "il faut justifier de la perte d'un chiffre d'affaires sur une période donnée, on ne peut pas le faire n'ayant pas encore ouvert", déplore-t-elle. "Notre cas est très particulier", ajoute Louis, inquiet face à cette situation qu'il trouve difficile à gérer et imprévisible.Je pense à des commerçants qui ont ouvert récemment et pour qui les conséquences sont bien plus compliquées que nous, on essaie de rester optimiste et de se dire que ça va aller.
- Élise Faltot, co-créatrice Les petits Rémois
En attendant, le couple profite de ces moments pour affiner leurs recettes, et établir "différents contacts avec des producteurs locaux. On veut, en effet, travailler en circuit court direct dans un rayon de 100 km autour de Reims", complète Louis. Leur objectif : peaufiner leur projet pour commencer le plus vite possible à la fin du confinement.