Ce lundi 21 septembre, le préfet de la Marne Pierre N’Gahane, a annoncé différentes mesures pour lutter contre la propagation du virus dans la Marne et particulièrement à Reims. Le département est classé officiellement en zone rouge.
Les chiffres sont à la hausse, et le département de la Marne est passé en zone rouge depuis quelques heures. "Le taux d’incidence, qui correspond au nombre de nouveaux cas ramené à 100 000 habitants sur une semaine glissante, continue d’augmenter précise Thierry Alibert, délégué territorial de la Marne à l'Agence Régionale de Santé. Il y a trois semaines nous étions à un taux d’incidence de 23,7% dans la Marne, aujourd’hui nous sommes au-dessus du seuil, qui est le seuil critique fixé arbitrairement, de 50% pour 100 000 habitants".
Pour l’heure, les services hospitaliers ne sont pas saturés et c’est justement pour éviter ce phénomène que des décisions et des renforcements sont pris aujourd’hui.
L’objectif est d’éviter qu’en novembre, voire en décembre on puisse être dans un phénomène de saturation hospitalière. Et nous savons qu’il y a toujours un certain temps entre la contamination et l’impact sur les publics les plus fragiles.
Un 2e indicateur pousse les autorités à prendre des mesures : le pourcentage de positivité. "C’est le rapport que vous faites entre le nombre de personnes qui sont contaminées à la Covid 19 par rapport au nombre personnes testées, explique encore Thierry Alibert, délégué territorial de la Marne à l’ARS. En-dessous de 5% on est dans une limite acceptable, au-dessus cela devient un phénomène de contamination qui s’emballe. Nous sommes passés de 2,7 à 5 %. Hier, (dimanche 20 septembre) nous étions à 5,8, nous sommes redescendus à légèrement à 5,5, n’empêche que l’on est toujours au-dessus de ce seuil. Ce qui amène les autorités à passer le département de la Marne en zone de propagation active" (dite en zone rouge).
La protection des plus fragiles
Le préfet de la Marne, Pierre N’Gahane, veut, à travers les mesures prises, protéger "nos anciens et les personnes vulnérables, explique-t-il. J’ai décidé, dans les Ehpah, de limiter les visites à deux personnes par jour et par résident.Je demande aussi aux collectivités locales, c’est-à-dire aux maires, de s’impliquer en interdisant la mise à disposition des salles des fêtes pour les mariages pour limiter au maximum le brassage. Les maires sont donc invités à le faire et s’ils ne le font pas je le ferai.
Dans les quatre grandes communes de la Marne, des arrêtés de port de masque vont être mis en œuvre. Ils le sont déjà à Châlons-en-Champagne et à Reims. "Demain (mardi 22 septembre) des arrêtés seront pris à Epernay et Vitry-le-François", dit encore le préfet. Reste un domaine plus complexe que l’on doit regarder au cas par cas, reprend-il. Ce sont les rassemblements de plus de 10 personnes. Tous ceux soumis à déclaration seront regardées à la loupe par rapport à la mise en œuvre des conditions sanitaires. Toute possibilité de dérogation de plus de 5000 personnes est exclue. Au contraire je me réserve la possibilité, d’ici 15 jours si les chiffres sont mauvais, de revoir la jauge à moins de mille. On ne peut pas ne pas se donner les meilleures conditions pour casser cette croissance de la contagion. Le virus circule énormément".
Le bassin de Reims et les jeunes : les cibles
"Il faut absolument que sur le bassin de Reims il y ait des efforts de faits, précise encore le préfet de la Marne. Je m’en suis ouvert au président de l’université. Il m’a dit que des dispositions avaient été prises. Il a écrit par deux fois aux présidents des associations étudiantes pour leur rappeler les règles du jeu. Nous avions souhaité que toutes les soirées ou journée d’intégration soient interdites. Cette fois, elles le sont définitivement. S’il y a avait des soirées qui nous soient déclarées, elles seraient arrêtées sur le champ"."La situation est grave mais pas catastrophique, précise encore Thierry Alibert, délégué territorial de la Marne à l’ARS. Les chiffres s’expliquent aussi par la situation particulière de Reims qui concentre l’essentiel du monde étudiant. On a eu un certain nombre de cas à Science Po. Sur les 1 300 étudiants de cet établissement, 591 étudiants ont été testés et 145 ont été détectés positifs. Ce qui fait 24,5% de positivité. On voit bien que le gros des foyers infectieux est dans le milieu étudiant. Je le dis car nous avons eu 39 cas positifs sur 79 testés à l’Ensam de Châlons-en-Champagne, on est dans la similitude du phénomène". Actuellement à Reims uniquement, 8.000 tests sont réalisés par semaine soit 1.200 jours. Et en tête des personnes déclarées positives, il y a les 10-29 ans.
Prévention et limitation du brassage dans les établissements scolaires
Dans l’Education Nationale, la rectrice a pris également des décisions. "Nous devons tenter de restreindre la propagation du virus, explique Bruno Claval, directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen). L’Education Nationale doit veiller à ne pas être dans un facteur de transmission du virus. L’état de la situation scolaire du département montre que ce n’est pas le cas. Sur les 14 derniers jours on a 80 cas positifs révélés sur 419 écoles publiques, 47 collèges, 18 lycées sans compter le privé. On est bien sur une situation qui, à l’intérieur des établissements scolaires, est maitrisée. Les chefs d’établissement et les directeurs ont parfaitement rempli leurs rôles en mettant en place les gestes barrière, le lavage des mains, la limitation du brassage des élèves".Cependant, la rectrice de l’académie de Reims-Champagne-Ardenne a décidé d’interdire tous les voyages et sorties scolaires avec nuitées, quelle que soit la destination. "'Il faut faire le maximum pour ne pas propager le virus dans d’autres régions, dit Bruno Claval, directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen). Seules sont maintenues les sorties occasionnelles : piscine, musée ".
L’avis du Haut Conseil de la Santé a permis de revoir aussi certaines autres mesures. "Le Haut Conseil de la Santé a bien précisé que pour les enfants dont l’âge était inférieur à 11 ans, le taux de contagiosité était très limité. Dans les écoles, à partir de demain matin (22 septembre), seul les élèves testés positifs doivent rester à la maison. Les autres élèves de la classe ne sont plus considérés comme cas contact". Le rectorat s’interrogera aussi sur la fermeture possible d’une classe à partir du moment où trois enfants issus d’une fratrie différente sont positifs.
L’arrêté comportant toutes ces mesures sera mis en application dès ce mardi 22 septembre.