Déconfinement : un tiers des élèves reprendront l’école dans le Grand Reims le 14 mai

Les parents des enfants scolarisés en primaire dans les 143 communes du Grand Reims étaient appelés à se prononcer sur le retour des leurs enfants à l'école après le déconfinement. Un questionnaire leur a été envoyé. Finalement, 36% des enfants seront de retour en classe le 14 mai. 

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Une "rentrée scolaire" inédite se prépare pour le jeudi 14 mai pour les enfants de la grande section au CM2. Dans un contexte sanitaire encore incertain avec le covid-19, comme une épée de Damoclès. Cette rentrée, les élus et les agents du Grand Reims, la préparent depuis plusieurs semaines. "Depuis les annonces du Président Macron le 13 avril, on est mobilisé, confirme la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin. On prépare la sécurité sanitaire de tous les enfants, enseignants et agents, en collaboration avec l'Education nationale". Dans l'agglomération rémoise, 6.576 élèves sont inscrits en temps normal, dont 4.200 en élémentaires, soit 285 salles d’écoles. Sans compter 76 lieux de restaurations scolaires. Autant dire un sacré casse-tête, à l'heure de la reprise progressive, après 55 jours de confinement. 
 
Un questionnaire a été envoyé aux parents pour savoir s'ils comptaient mettre leur enfant à l'école. Les réponses ont été nombreuses, 70 % des parents ont répondu. Le résultat est arrivé le 4 mai : 36,13% des élèves, de la grande section au CM2 seront présents le 14 mai. Pour au total 14 jours scolaires ouvrés jusqu'aux grandes vacances le 4 juillet. Dans des conditions très particulières. Pas de transport, pas de cantine jusqu'au 25 mai. Les parents devront fournir des repas froids d'ici là. Pas de périscolaire non plus. "Des groupes de 10-15 élèves seront accueillis, et garder le distanciel pour ceux qui ne sont pas accueillis". 

Dans la comune de Pontfaverger, 1.753 habitants, l'appréhension augmente à la veille de cette reprise redoutée. "On a beaucoup d’appréhension, souligne Sophie Cerceau, adjointe au maire, et infirmière de profession. On a entendu des choses comme, les enfants, c’est de la chair à canon, vous leur faites prendre des risques, mais certains parents nous disent aussi, on n’a pas le choix on n’a plus d’argent. En tant qu'élus municipaux, nous sommes un peu malmené car on n’a plus la compétence scolaire, mais humainement les administrés se tournent vers nous. Et ça nous tient à coeur, cette rentrée".
 
 

Courrier d'avocat

Une reprise qui s'annonce tendue entre la crainte des parents et celle des enseignants. D'autant que la mise en place du procole sanitaire est rigoureuse dans des bâtiments pas toujours adaptés. "On fait au mieux, pour ne pas traumatiser les enfants, mais on des vieux locaux, c’est pas simple,  sans lave-main automatique, ajoute l'élue. On a mis des distributeurs de savons liquides, les couloirs ne sont pas larges. Comment on fait pour ne pas croiser les copains ? Le pire c’est pour les grandes sections de maternelles. On sait que le 2 juin, ça va augmenter pour besoin de garde.

On va devoir refuser des enfants à partir du 2 juin, mais sur quels critères ? Faut pas être injustes. 
-Sophie Cerceau, adjointe au maire de Pontfaverger

Ce 12 mai, un avocat a envoyé un courrier à la mairie de cette commune Marnaise, car l’école est obligatoire à partir de trois ans. Avec l'appui de syndicats de parents. "On le comprend mais ce n’est pas simple, soupire Sophie Cerceau. C’est difficile à vivre. J’étais avec une institutrice elle était en larme. Elle me dit : je ne dors plus. Elle essayait de s’imaginer ses petits. Ce qu’on va leur faire vivre. Faire des chemins au sol…C’est compliqué, les directives changent souvent. On vit au jour le jour, même à l’heure". 


"Suivant les écoles, les enfants seront accueillis par sessions de deux jours, ou trois jours sur quatre. Et nous devons aussi mettre en place un accueil des enfants prioritaires, précise Catherine Vautrin. Comme pendant les deux mois du confinement". Une rentrée à la carte, confirme Katia Beaujard. "Nous allons ouvrir des accueil de 8h à 18h. L'idée c'est qu'il y ait huit pôles d'accueils dans le Grand Reims au début. On reste adaptable en fonction des besoins. Y compris le mercredi". Mais si le nombre d'enfants augmente à partir du 2 juin, "on ne pourra pas pousser les murs" et là il y aura un sujet, ajoute l'élue. 

La situation va encore évoluer

En parallèle, un décret du 4 mai demande aux enseignants d'assurer aussi l'éducation à distance. Un créneau est prévu pour cela. "A chaque jour suffit sa peine, souffle Katia Beaujard, vice présidente du Grand Reims en charge des afaires scolaires et de la petite enfance. Car nous savons que la situation va évoluer. On s’est engagé à réinterroger les familles fin mai. En fonction de l'évolution des mesures, liées notamment au chômage partiel. Des familles qui ont dit non pour le retour à l'école de leur enfant pourraient changer d’avis. Mais pas avant le 2 juin. Le questionnaire était un sésame pour la reprise en mai".

Les principes généraux qui conditionnent la reprise sont désormais aussi connus qu'une poésie de Prévert pour les agents et les élus qui n'ont pas ménagé leur peine. Parents et enfants y auront droit aussi. "Distanciation physique, gestes barrières, limitation du brassage des élèves, nettoyage et désinfection du matériel, infomration, communication et formation". Une arrivée échelonnée des enfants est préconisée, une fois sur place ils seront pris en charge par un agent ou enseignant jusqu'à leur classe, même chose pour la sortie. Un protocole de 63 pages à respecter. A la hauteur des enjeux sanitaires. Dans un tweet la présidente du Grand Reims a tenu à illustrer la mobilisation des élus locaux et salué le dévouement des agents.

 

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