Déconfinement: "ce n'est pas une rentrée, on ne s'est jamais arrêté", un directeur d'école prépare la reprise des cours

Ce lundi 11 mai, de nombreux professeurs des écoles étaient de retour dans leurs classes. L'occasion pour eux de se retrouver, de reprendre leurs marques et d'organiser au mieux l'accueil des élèves prévu pour le 18 mai à Reims.

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A l'école élémentaire Europe Adriatique de Reims, la réunion était fixée à 10h30 ce lundi 11 mai. Le temps pour le directeur d'aller récupérer les 200 masques qu'il distribuera à ses élèves et professeurs. Mais dès 9h, des instituteurs étaient déjà là. Les autres ont rejoint leurs collègues par visio-conférence. C'est dans une "ambiance détendue" que 18 personnes masquées se sont retrouvées autour du chef d'établissement, Hugues Chabrol. "J'ai senti mes collègues heureux de reprendre mais aussi curieux de savoir comme cela allait se passer. Il y a beaucoup de choses qu'on ne sait pas. Mais ce n'est pas une rentrée, on n'a jamais arrêté de faire classe, je tiens à le dire". 
 

Un impossible respect du protocole à 100% ?

Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la sécurité sanitaire des élèves. Y aura t-il du personnel supplémentaire? Comment configurer les salles de classes? Que faire pour les déplacements et les récréations? Qui sera chargé de nettoyer les tables tout au long de la journée ? Les questions fusent et le directeur tente d'y répondre. Et à la question du nettoyage du mobilier, le chef d'établissement est clair.

S'occuper de la sécurité sanitaire, c'est un métier et ce n'est pas le notre. Il faut avoir le bon matériel. On peut faire une erreur dans l'utilisation des produits par exemple
- Hugues Chabrol, directeur de l'école élementaire Europe Adriatique à Reims
 



Une analyse que partage les syndicats qui veilleront à ce que chacun prenne ses responsabilités. "On ne sait rien. A qui revient la désinfectation des locaux lors des jours de classes, des sanitaires à nettoyer plusieurs fois par jour ? On ne sait pas. Parce qu'à l'école Jean d'Aulan où j'accueille les élèves de soignants, ce n'est pas nettoyé régulièrement", confie Irène Desjardins, co-secrétaire du SNUIPP FSU.

Le syndicat affirme que certains professeurs sont inquiets des difficultés qu'ils rencontrent déjà pour appliquer le protocole imposé par le gouvernement. "J'ai eu des appels de collègues. Il y en a un qui m'a dit mon directeur voudrait mettre douze élèves dans ma classe mais moi j'ai calculé, en enlevant la surface des meubles et en mettant 4m2 par élève plus moi, ça ne tient pas", raconte Eric Thominot, représentant du SNUIPP FSU. Des remontées du terrain inquiétantes qui font dire à Irène Desjardins qu'"il est impossible de respecter le protocole à 100%". 
 

36 élèves sur près 120 inscrits

A l'école Europe Adriatique, il a été acté que chaque enseignant s'occupera lui même de l'aménagement de sa salle. 
Après plus de deux heures de discussions, les professeurs ont décidé que les 36 élèves accueillis à partir du 18 mai seront répartis par petits groupes. "Nous attendons onze élèves en CP et 25 en CM2. On fera quatre groupes. Ce seront les mêmes jusqu'a la fin de l'année et ils feront tout ensemble. Le but, c'est d'éviter au maximum le brassage des élèves et des profs", précise le directeur. Cela sera le cas notamment pour la restauration de midi. "Il y aura un animateur périscolaire par groupe qui emmènera les enfants au réfectoire et chacun y aura une place dédiée". 

Les cours auront lieu deux jours par semaine. "Selon les groupes, ça sera lundi et mardi ou jeudi et vendredi. C'est une demande de la ville", explique le directeur. Les journées d'école seront essentiellement consacrées au français et aux mathématiques. L'objectif est de conforter les acquis. Par ailleurs, cette organisation permettra aux enseignants de s'occuper de leurs élèves restés à la maison. En effet, près de 120 enfants sont inscrits en classe de CP et CM2. Hugues Chabrol espère que d'autres les rejoindront plus tard. Mais il prévient, il "n'y aura pas de garderie à la carte. On renverra un questionnaire aux parents fin mai au cas où certains auraient changé d'avis. Mais ils devront s'engager à emmener leur enfant à l'école sur une période donnée", souligne t-il. 

 


Lors de cette première journée de reprise, il a également été question de l'accueil des élèves en dehors de l'établissement scolaire. Le directeur doit entrer en contact avec la mairie pour mettre en place des marquages au sol équivalent à ce qu'on peut voir à l'extérieur des supermarchés. "On s'inquiète des attroupements de parents aux abords de l'école. On envisage des horaires d'entrées et de sorties décalées. Peut-être dix minutes d'écart... On ferait arriver les CP un peu avant les CM2".  Concernant les parents dont les enfants sont en CP et CM2,  Hugues Chabrol confirme qu'ils s'adapteront. 

Sur le terrain depuis le début du confinement, Hugues Chabrol, qui a fait classe aux enfants de soignants, mesure l'ampleur de la tâche mais reste confiant. "On avance petit à petit avec beaucoup de flou mais on essaie de trouver des solutions, conclut-il.  Dans l'académie de Reims, les enseigants ont obtenu deux jours au minimum pour préparer le retour en classe de leurs élèves. 

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