Désert médicaux : pourquoi les internes en médecine manifestent le 17 novembre contre l'année supplémentaire de formation

Les internes en médecine se mobilisent le jeudi 17 novembre partout en France. Ils dénoncent l'ajout d'une quatrième année d'internat en zone sous dotée en médecins. L'une d'elle explique cette mobilisation à Reims.

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Ils sont remontés comme des pendules. Les internes en médecine veulent faire entendre leur colère face aux changements qu'ils s'apprêtent à vivre dans leur longue formation. Lors d'une nouvelle manifestation ce jeudi 17 novembre, ils veulent s'opposer à l'ajout d'un an d'étude à l'internat de médecine générale.

Ils s'opposent également aux mesures qu'ils estiment "coercitives" comme le conventionnement sélectif ou le stage en zone sous dense et la médecine 100 % ambulatoire. Pour eux, "le cadrage de cette année supplémentaire d'internat n'est pas abouti" et ils jugent qu'une mise en place en 2023 serait trop précipitée.

Charlotte Ramand est étudiante en deuxième année de médecine à Reims. Vice-présidente de la corporation des étudiants en médecine. Elle a répondu à nos questions. 

Pourquoi cette journée d'action ?

Nous avons décidé d’organiser cette mobilisation pour nous opposer à l’ajout d’un an supplémentaire à l’internat de médecine générale et d’autant plus dans les conditions proposées actuellement !

En effet le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) inclut dans l’article 23 l’ajout d’un an, le gouvernement a utilisé le 49.3 pour passer en force. Maintenant le texte est en discussion au sénat avec à la fin, le passage en commission paritaire mixte fin novembre.

Quelle est la raison de cette mobilisation ?

Nous avons plusieurs raisons et revendications : nous nous opposons à l’ajout d’une année à l’internat de médecine générale, mesure bien trop précipitée sans aucun cadrage sur la mise en place, un manque de MSU (maitre de stage universitaire) et d’enseignants criant, qui est déjà présent pour trois ans d’internat alors imaginons pour quatre… Cela met réellement en péril cette année supplémentaire qui se veut « formatrice ».

De plus de nombreux amendements coercitifs ont été proposés par le parlement. La coercition c’est le fait de supprimer ou restreindre la liberté d’installation des médecins. Cela passe par le conventionnement sélectif qui serait néfaste pour les patients qui ne seront plus toujours remboursés par la sécurité sociale ou encore par l’incitation ou l’obligation de stage en zone sous-dense lors de cette année supplémentaire. Les patients vont donc changer de médecin généraliste tous les 6mois / 1an et cela ne permet pas une bonne prise en charge, la qualité des soins n’en sera que diminuée ainsi que la santé mentale des étudiants. 

Il y a un problème de désert médicaux, des zones où les futures médecins ne veulent pas travailler à terme, pourquoi ?

Déjà on a souvent tendance à penser que les zones sous-denses sont à la campagne, alors oui il y en a mais les plus gros déserts médicaux sont en périphérie des villes moyennes. Ce sont des territoires qui manquent de tout et ne sont pas très attractifs pour tous, ce qui crée un manque de travail (pour le conjoint) et de services.

Ce sont aussi des territoires que l’on ne connait pas, difficile de s’installer dans un endroit inconnu. Le plus gros problème n’est pas la répartition des médecins car aucune zone n’est sur-dense, mais simplement le fait qu’il n’y en a pas assez en globalité, à cause de l’instauration par le gouvernement du numerus clausus en 1971.

Les solutions possibles, selon vous ?

Les solutions qui sont possibles, ce serait de faciliter le travail en interprofessionnalité, ainsi l’administratif serait allégé, pour libérer du temps médical.

Il y a aussi des mesures prometteuses comme le CESP (contrat d’engagement service publique) qui alloue une bourse à l’étudiant en échange d’année d’installation en zone sous-dense qui permet de pallier la précarité étudiante.

Il faudrait de plus augmenter les stages en périphérie pour permettre la découverte aux étudiants d’autres territoires et donner envie aux étudiants de s’installer. Mais cela ne se fait pas sans revoir l’indemnité aux déplacements ou la promotion de logement pour les étudiants dans ces stages qui peuvent parfois être très loin de leurs domiciles.

à savoir : La mobilisation est prévue ce 17 novembre à 12h devant le CHU Robert Debré de Reims, par la corporation des étudiants en médecine de Reims (CEMR) en collaboration avec les internes.

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