Dissolution de l'Assemblée nationale : pour la ministre Catherine Vautrin, "il faut que les Français aillent voter en masse"

Au lendemain de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, ex-présidente du Grand Reims, a réagi à cette double actualité sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne.

Le dimanche 9 juin a été marqué par deux actualités politiques lourdes : la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes ainsi que l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, entraînant de nouvelles élections législatives ces 30 juin et 7 juillet. Des nouvelles qui ont fait réagir la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin (ancienne membre de LR) au micro de France 3 Champagne-Ardenne.

Comment avez-vous appris la dissolution de l'Assemblée nationale ?

Catherine Vautrin : Vous savez, moi je l'ai appris comme les Français bien sûr. Le président de la République a écouté les Français. Les résultats ne sont pas bons pour la majorité présidentielle, si on compare avec élections présidentielles, évidemment, le score est moins bon. (La liste menée par Jordan Bardella a recueilli près de 31,37% des voix, Renaissance se place en deuxième position avec 14,6% des voix, juste devant la liste PS-Place Publique, qui obtient 13,83% des suffrages, NDLR).

Si l'on regarde les élections européennes, on voit que depuis 2014, 2019 et 2024, ces trois scrutins ont été remportés par le RN, mais avec des scores plus importants.

Gouverner avec le Rassemblement national si le parti l'emporte aux législatives, vous l'envisagez aujourd'hui ?

Catherine Vautrin : La volonté du président de la République, c'est de dire aux Français : "je vous ai entendu", vous avez exprimé un choix pour les élections européennes, je vous demande de clarifier vos positions. Est-ce que vous voulez que Madame Le Pen ou Monsieur Bardella soit au pouvoir au mois de juillet prochain ?

La question qui est posée à l'occasion de ces élections législatives à venir du 30 juin et du 7 mai, c'est ça. C'est de clarifier les positions entre d'un côté LFI (La France Insoumise), dont on a vu l'attitude à l'Assemblée nationale, et de l'autre côté, le Rassemblement national. On le sait, le gouvernement n'a pas de majorité.

Est-ce la solution alors ?

Catherine Vautrin : La solution, c'est toujours d'écouter. Nous sommes en démocratie. Écouter le peuple, c'est évidemment ce qu'il y a de plus important.

Maintenant, ce qu'il faut, c’est que les Français votent en masse. En mesurant le choix qui est leur et en disant s’ils souhaitent, oui ou non, la NUPES, et particulièrement LFI avec ce qu'on a pu voir à l'Assemblée nationale, ou est-ce qu'ils veulent le Rassemblement national ? Ou bien veulent-ils donner une majorité au Président pour que les trois prochaines années soient des années de réforme ?

Dans ce contexte de campagne éclair , comment remobilise-t-on les troupes ?

Catherine Vautrin : Vous savez, je pense que quand on est aussi attachés que nous le sommes à notre démocratie, faire vivre la démocratie, c'est toujours un engagement. Et précisément, les militants sont toujours prêts à démarrer, à être remobilisés. Ce qui est important, c'est d'aller près de nos concitoyens pour leur expliquer l'importance du message. Parce qu'il faut effectivement constituer une nouvelle Assemblée nationale.

L'important pour l'ensemble des électeurs, c'est d'aller voter. L'enjeu est majeur.

Catherine Vautrin

ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Ce sont finalement 577 nouvelles campagnes. Il y a 577 circonscriptions, dans la Marne il y en a cinq. Il y a cinq campagnes différentes en fonction des circonscriptions. À chacun, en fonction de son territoire, en fonction de ses enjeux, de mener sa campagne en fonction des enjeux… L'important pour l'ensemble des électeurs, c'est d'aller voter. L'enjeu est majeur.

Pour la majorité présidentielle, quelles alliances sont possibles aujourd'hui ?

Catherine Vautrin : Vous le savez, la majorité présidentielle aujourd'hui, c'est le Modem, c'est Renaissance et c'est Horizons. Ce sont les partis avec lesquels nous travaillons, et qui constituent ce pacte. On a aussi vu, pour l'élection présidentielle, une partie de l'UDI, qui est venue travailler avec la majorité.

Est-ce suffisant ?

Catherine Vautrin : Moi, je crois beaucoup à la force des idées et à l'engagement autour d'un projet. Parce que finalement, on le voit bien, l'important, ce dont on a besoin à l'Assemblée nationale, c'est l'accord autour d'un projet avec un engagement des candidats.

La NUPES, je l'ai vécue à l'Assemblée nationale, il n'y a plus rien de commun entre eux, si ce n'est leurs désaccords. Quand on voit d'un côté l'outrance de LFI et de l'autre côté le PS qui a essayé de se reconstituer pour les élections européennes avec ce que vient de faire Raphaël Glucksmann, on voit bien que tout ça, aujourd'hui, le constat jusqu'à hier soir, c'est que la NUPES avait volé en éclats.

L'alliance de circonstance ne tient pas la route. Les Français doivent le savoir. La question, c'est : est-ce qu'ils souhaitent continuer à avoir une Assemblée nationale avec une outrance de LFI d'un côté et le RN de l'autre, ou est-ce qu'ils souhaitent avoir une majorité de projets qui rallie du centre gauche au centre droit et qui permet d'avancer et de réformer notre pays. Parce que le vrai sujet, ce sont les réformes dont le pays a absolument besoin.

On vous a vu porter à bras-le-corps le projet de loi sur la fin de vie, l'examen est stoppé net : que va devenir ce texte ?

Catherine Vautrin : Ce texte est comme s'il n'avait pas existé, dans le sens où à partir du moment où il n'est pas allé au bout de la discussion, il devra faire l'objet d'un nouveau dépôt par un gouvernement qui souhaiterait le représenter et recommencer l'ensemble des travaux... La loi est très claire, un texte qui n’est pas allé au bout, au moment où on est en fin de législature, son chemin s'arrête.

Est-ce qu'il y a un sentiment de gâchis, d'inachevé ?

Catherine Vautrin : Incontestablement un sentiment d'inachevé. Ce que l'on peut dire, c'est que dans ce texte, il y avait deux titres. Le titre 1 sur le renforcement des soins palliatifs : une grande partie du renforcement des soins palliatifs est réglementaire. Donc là, cela peut continuer. Dans le budget de cette année, il y a 100 millions d'euros et je pense que ce qui est très important, c'est de continuer à équiper le pays parce que la France n'est que quinzième sur la totalité des pays de l'OCDE.

Ça, on peut le continuer parce que c'est budgétaire donc dès lors que le budget est voté, on va pouvoir augmenter les unités de soins palliatifs, il en manque vingt au moment où je vous parle, même chose pour les lits identifiés de soins palliatifs, même chose pour les places. En revanche, la deuxième partie, qui était celle qui faisait le plus débat, qui était la notion d'aide à mourir, devra faire l'objet d'un nouveau dépôt de texte et d'un nouveau travail.

Qu'allez-vous faire dans l'intervalle ?

Catherine Vautrin : Nous sommes en période de réserve, ce qui veut dire que nous sommes dans la gestion des affaires courantes, et dans le temps qu'il nous reste, chacun peut, à titre personnel, aller accompagner des candidats. C'est la fin de cette législature.

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