Le pont de Witry sera démoli le samedi 19 mars, vers midi. La population de Reims (Marne) ne devra pas s'inquiéter outre-mesure de la détonation de 400 kilos d'explosifs.
Fini, le pont de Witry. Le samedi 19 mars 2022, à midi, il n'en restera plus que de la poussière, des gravats... et des souvenirs (heureux) ?
Il faut dire que cette infrastructure, longue de 86 mètres, a plus que fait son temps. Construite en 1935, elle est devenue bien trop vétuste. Une rénovation serait trop compliquée, en plus d'être coûteuse. Seuls quelques travaux bénins avaient eu lieu depuis l'année 2000.
Le pont de Witry se trouvait dans la partie ouest de Reims (Marne). Il permettait, en surplombant les voies ferrées, à 25.000 voitures de relier chaque jour les quartiers Cernay et Épinettes (voir sur la carte ci-dessous).
Des mesures de protection
Les chemins de fer passant sous le pont ne verront plus passer un seul train jusqu'au lundi 21 mars, les voies devant être spécifiquement protégées et les commandes d'aiguillage retirées.
Une sirène retentira à trois reprises (dix, cinq et deux minutes avant la démolition). Un périmètre de sécurité a été établi dans le voisinage de l'ouvrage. La zone est habitée et trois immeubles proches ont été bâchés par mesure de précaution.
Les ultimes opérations de sécurisation ont eu lieu les vendredi 18 et samedi 19 mars. Les différentes parties du pont (fait de béton) ont notamment été rembourrées pour éviter que des éclats ne volent partout aux alentours.
Un mois de préparatifs
Depuis le 28 février, le pont n'était plus empruntable. Au grand dam d'une partie de la population, clamant son "mécontentement" . La démarche était à l'étude depuis 2018. Et le maire participera à une mini-cérémonie officielle sur place, après la destruction.
La démolition d'un tel ouvrage en béton est rare en France, et ne survient qu'une dizaine de fois par an. C'était nécessaire : l'âge du pont aurait pu le rendre "dangereux et impraticable de manière imprévue", a communiqué la mairie.
La méthode employée pour détruire cet ouvrage s'appelle la démolition par foudroyage. Concrètement, cela veut dire qu'il va s'effondrer sur lui-même, à la verticale (un peu comme les exemples présents dans la vidéo ci-dessous).
Un pont tout neuf en 2023
Pendant un mois, un bon millier de forages a été pratiqué dans le béton de cette infrastructure. La raison : disposer d'un tas de gravats pas trop gros et encombrants, ce qui facilitera leur déplacement.
Le nouveau pont devrait sortir de terre dès le début de l'année 2023. Les 5.000 tonnes (ou 2.000 m³) de gravats issus de la démolition seront réemployés, après collecte en un seul week-end par un ballet de camions et pelleteuses. Recyclage...
Piétons et cyclistes bénéficieront de larges voies réservées sur ce nouvel ouvrage. Et son esthétique sera plus moderne, car de l'acier sera utilisé pour construire ses arches.