Jules Rambaut, médaillé d'argent aux JO en basket 3x3, invité de ici 19/20 sur France 3 Champagne-Ardenne ce mardi 13 aout

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Le joueur de basket Jules Rambaut, 26 ans, est rentré de la capitale jusque dans la Marne avec une médaille d'argent en poche, la 16e pour la France. Lors des JO, le Rémois était le capitaine de l'équipe de France en basket 3x3, devenue vice-championne olympique de la discipline. Entretien avec ce sportif professionnel qui a fait vibrer la France entière.

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Il a 26 ans, est originaire de la Marne et vient tout juste d’être médaillé d’argent aux Jeux Olympiques, il s'agit de Jules Rambaut. Avec ses coéquipiers, ils ont représenté la France en basket 3x3 et ont réussi leur pari puisqu’ils ont décroché la 16e médaille d’or de la France. Pendant leur parcours olympique, ils ont offert des matchs à suspens en déjouant les pronostics. Quelques jours après le podium, c'était le lundi 5 août, le Rémois et capitaine de son équipe revient dans une interview sur cette aventure historique : 

Votre équipe a gagné la médaille d’argent il y a quelques jours. Comment vous sentez-vous depuis ?

Je me sens très bien, heureux et fier de ce que l’on a fait. Quand même plutôt fatigué parce qu’on a pris le temps de fêter un peu et que plein de choses se sont mises en place pour partager ça avec les gens ou les médias. Beaucoup de sollicitations mais surtout de reconnaissance de la part des gens, ça fait plaisir. Il y en a même pas mal qui viennent me demander une photo. C’est une nouvelle vie qui commence, je ne sais pas si ça va durer mais pour l’instant c’est sympa ! 

Vous êtes désormais vice-champion olympique. Quel effet cela vous fait-il ?

Il y a énormément de fierté. C’est la magnifique récompense de deux ans d’un travail acharné. On s’est beaucoup investis, autant personnellement que sportivement parce que c’est beaucoup d’entraînements (deux à trois par jour), de déplacements, de voyage… Cette énorme récompense vient mettre un point d’honneur à tout ce que l’on a fait, tout en donnant une visibilité au basket 3x3. Que du bonheur ! 

Aviez-vous imaginé en arriver là ? 

Franchement pas tant que ça. D’abord, en tant qu’équipe, on n'était pas attendu. Ensuite, je ne suis pas du genre à visualiser les choses de manière très positive donc je ne m’étais jamais mis à cette place de vice-champion. C’était une belle surprise. Ce n'était pas prévu mais on a tout mis en place et travaillé très dur pour y arriver. Même si ce n’était pas anticipé, je le vois comme un juste retour des efforts fournis et des moments compliqués, comme ma fracture d'un os du pied après la sélection pour les JO. J’ai dû être opéré deux fois et j’ai fait seulement la deuxième saison, donc cette médaille représente aussi une vraie rédemption. 

Vous étiez le capitaine de votre équipe. Ce rôle a-t-il donné un autre aspect à votre parcours olympique ?

Le capitanat m’a été donné juste avant les JO. Je l’ai appris lors d’une cérémonie des maillots organisée en amont d’un tournoi. C’était la première fois que j’étais capitaine de l’équipe. Je ne m’y attendais pas du tout, mais c’est énormément de fierté. Ça apporte une magnifique reconnaissance du travail que j'ai fait et de la confiance de la Fédération. Mais concrètement ça n’a pas changé grand-chose sur le terrain. On vit très bien le groupe, on s’entend super bien, il n’y a pas de coach, on a tous notre leadership et tout le monde écoute tout le monde.

Comment cette médaille d’argent va-t-elle impacter le basket 3x3 selon vous ?  

Je pense que ce que l’on a fait est énorme pour la visibilité du sport en France comme ailleurs dans le monde. La médaille va beaucoup apporter. Tout comme le spectacle que l’on a pu donner, l’engouement qui s’est créé place de la Concorde… C’était magnifique. J’espère que des choses vont être développées autour du 3x3. L’objectif est de pérenniser la discipline et de faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de joueurs, amateurs comme en haut niveau, que les sponsors aient envie d’investir et de promouvoir ce sport. Avec ce que l’on a montré et les messages reçus depuis, j’ai espoir que pas mal de personnes rattrapent le train et tombent amoureux de cette discipline. Nous, on attend que ça !

 

De quelle manière avez-vous commencé le basket 3x3 ?

Quand j’étais à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), le président du Centre fédéral, Richard Billant, organisait des tournois de 3x3. Grand amateur de la discipline, ça a été un des premiers à y croire. La coupe du monde des U18 est arrivée mais aucun joueur né en 1997 n’a voulu y aller, donc ils ont pris quatre personnes d’un an de moins, dont Timothé Vergiat [ndlr, également dans l’équipe des JO] et moi. On s’est retrouvés entre potes en Hongrie et on a eu la médaille de bronze. C’était ma première expérience en 3x3 et mes premiers pas dans ce monde où l’on peut faire du basket en même temps avec du niveau et à la cool. En 2022, la Fédération de Basket française a décidé de créer un projet pour professionnaliser les joueurs de 3x3 en vue des Jeux Olympiques. J’ai tout de suite dit oui. 

Quels sont les aspects du 3x3 qui vous ont plu ?

Au 5x5 il y a entre dix et douze joueurs donc ce n’est pas facile d’avoir tout le monde sur la même longueur d'onde, que ce soit sur ou en dehors du terrain. En 3x3 il y a entre quatre et six joueurs donc on trouve vite une bonne manière de vivre le groupe. Ce n’est pas non plus la même approche du jeu, c’est plus libre, dans des endroits sympas, sans avoir besoin d’acheter une place. Il y a une certaine liberté qui fait que c’est génial. Même aux JO où il n’y avait pas forcément cet esprit de rigolade on retrouvait quand même ce sport un peu street, qui vient de la rue et où on se fait avant tout plaisir. 

Pouvez-vous nous expliquer les règles du basket 3x3 ?

On joue sur demi-terrain avec un seul panier, pendant dix minutes ou jusqu’à ce qu’une équipe arrive à 21 points. Il y a 12 secondes de possession au lieu de 24 en 5x5 donc c’est beaucoup plus rythmé. Les paniers comptent un point pour un panier normal et deux points pour un trois points au basket traditionnel. Forcément, le calcul et la stratégie ne sont pas les mêmes, tout comme les tournois. Mais ça reste un terrain et mettre un ballon dans le panier. 

Racontez-nous votre parcours sportif. 

Avant, je faisais du tennis. J’étais au pôle compétition au Creps de Reims, jusqu’au jour où j’en ai eu marre. À 13 ans, j’avais l’impression de tourner en rond, je me blessais, j’étais assez frustré quand je jouais, ce n’était plus très marrant donc j’ai eu envie d’arrêter. Mes parents étaient d’accord à condition que je fasse autre chose. Je suis resté au Creps mais je suis passé en basket après des essais et des entretiens. J’avais la taille, les aptitudes physiques mais je ne connaissais rien du tout au basket. Au début ça a été compliqué mais le sport collectif m’a plus tout de suite. Ensuite, j’ai fait mes armes au 5x5 à l’Insep pendant trois ans avant de commencer ma carrière professionnelle au Champagne basket. Puis j'ai fait une saison à Bordeaux, une à Quimper, une à Boulazac puis je me suis lancé dans le projet 3x3 des JO.

À quoi votre enfance dans la Marne a-t-elle ressemblé ?

Je suis né à Reims mais ma famille est rapidement partie dans un petit village de 600 habitants, Faverolles-et-Coëmy. J’ai fait ma scolarité dans des communes à proximité, à Savigny-sur-Ardres et Serzy-et-Prin, puis au collège François Legros à Reims, à partir de ma sixième année en sport étude tennis. Même après le divorce de mes parents, la maison à Faverolles-et-Coëmy est restée un point d’ancrage où j’aime beaucoup aller. Avec le 3x3 on avait l’opportunité d’habiter où on voulait et de mettre en place notre cercle pour notre préparation physique, donc j’ai choisi de revenir à Reims car c’était logique pour moi. Les moments avec ma famille, ma copine, qui est à Troyes, et mes proches sont importants.

Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour la suite de votre carrière sportive ?

Pour nous, la saison continue. Il va falloir remettre les pieds sur terre et retourner au charbon. On espère se qualifier pour la finale mondiale du 3x3 à Hong-Kong. L’objectif c’est de pouvoir encore montrer un visage du 3x3 pour ramener un maximum de monde autour de nous. Notre contrat avec la Fédération s’est terminé avec les JO car notre saison ne ressemble pas assez au 5x5. Nous n’avons même pas de convention collective, donc les choses ne sont pas simples, mais on espère trouver un autre projet intéressant pour pouvoir continuer à faire ce que l’on aime en tant que professionnels, s'épanouir un maximum et performer. 

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