Etre jeune à Reims au temps du Covid : se défouler au sport, improviser pour s’intégrer

Avoir 20 ans en 2020 n’est pas aisé : cours à distance, intégration difficile, bars fermés à 21h… heureusement, pratiquer du sport en journée en plein-air est encore possible. 

La météo y est pour beaucoup, mais elle n’est pas la seule responsable de la morosité ambiante. Sur les terrains de basket du stade Saint-Symphorien à deux pas de la cathédrale de Reims, une quinzaine de jeunes se défoulent, malgré l’air frais et les nuages bas. « Même si on a l’habitude de s’entraîner à l’intérieur, là au moins, on a un panier et une balle, c’est tout ce qu’il faut », relativise Sami, 17 ans, ancien élève en sport études. Pour le jeune basketteur qui passait la moitié de son temps scolaire à fouler des parquets, il est impensable de se passer d’entraînement. Et ce même avec le couvre-feu en vigueur interdisant tout accès aux gymnases, sauf pour les jeunes encadrés, les scolaires et les professionnels.
 

"Même à 5 degrés, on s'entraînera"

La mesure sera appliquée au moins six semaines. Conclusion : les prochains entraînements ne se feront pas avant décembre. « Pas grave, même à  5 degrés, on sortira », tranche Sami. A l’annonce du couvre-feu, lui et ses coéquipiers ont accusé le coup. « On le redoutait, on savait que ça allait être le cas, mais quand c’est tombé, ça nous a fait comme un coup de massue, se souvient-il. Heureusement, on n’est pas confiné. »

Sur le deuxième terrain, un groupe d’étudiants échange quelques dribles. Vincent et Antonin étudient l’économie à la faculté de Reims. Entre les cours à distance et les cours magistraux où les étudiants doivent se tenir à une place d’écart, difficile de se faire de nouveaux amis. « On se sent isolés, c’est très difficile psychologiquement », déplore Antonin, conscient que ce qu’il vit est une année inédite.
 

« Avec les cours en visio, on n’ose pas poser de questions, on s’implique moins. Parfois, on envoie des mails aux profs, mais ils ne se souviennent pas forcément de tout ce qu’ils disent, donc ce n’est pas forcément très utile », déplore Vincent, en deuxième année. Lui a trouvé son rythme de travail et parvient à se motiver. Pour Antonin qui sort à peine du lycée, se concentrer est beaucoup plus compliqué.
 

Avec les cours en visio, on a l’impression d’écouter un podcast plus qu’un cours. La tentation est grande de faire autre chose en même temps.

Antonin, 19 ans.

 

"On commencera les soirées raclette à 17h"

Un peu plus loin, un groupe de filles en école de commerce enfile des serre-tête fantaisie. Elles font partie de l’équipe de basket de l’école et organisent une journée d’intégration pour les nouvelles recrues. « Heureusement qu’on s’est connues avant cette année, on plaint les étudiants qui sortent de prépa. Ils ont consacré deux ans à étudier, sans vie sociale et attendent beaucoup de l’école de commerce. Là, avec les cours à distance, les groupes de travail en zoom, on perd tous les liens cools qu’on crée en dehors de l’école », regrette l’une d’elle, en dernière année.

L’annonce du couvre-feu est encore fraîche. Les basketteuses ne savent pas encore comment s'adapter à la situation, mais les idées fusent. Remplacer les sorties en bar par des restos ? « Mais c’est un budget » pointe Zoé. Organiser des soirées raclette à 17h? Une autre fait la moue. Rester dormir dans des appartements et festoyer jusqu’à 6h du matin? « On dit ça, mais si on se fait pincer pour tapage nocturne alors qu’il y a le couvre-feu, on va se faire allumer », prévient une autre. En attendant la nuit, le petit groupe va retrouver « les nouvelles » en centre-ville pour leur faire visiter la cité des sacres. Sans la tournée des bars, cette fois.
 
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