Féminicide présumé : le conjoint de la femme retrouvée morte à Thil, près de Reims, mis en examen

Dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juillet, une femme d'une trentaine d'années a été retrouvée morte à Thil, à proximité de Reims. Son conjoint, ou ex-conjoint, a été mis en examen pour "coups mortels aggravés".

Elle pourrait être la 72ème femme victime de violences par son conjoint, depuis le 1er janvier 2019 en France. Une femme a été retrouvée morte dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juillet à Thil, près de Reims. Le corps de la trentenaire a été découvert vers 1h du matin. 

D'après Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims, qui tenait une conférence de presse ce samedi 6 juillet, le conjoint de la défunte a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, sur conjoint, et en présence de mineur". Il a été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.


D'après les premiers éléments de l'enquête, la victime, mère de trois enfants, soupçonnait son conjoint agé de 34 ans, de tromperie. Pour en avoir le coeur net, elle place alors un téléphone portable dans sa voiture pour le "tracer". Le soir du 3 juillet, Joselito, le conjoint, prétexte rendez-vous avec des amis, il emmène avec lui son fils de 14 ans pour lever tout soupçon.
 

Une marche arrière "brusque et rapide"

Mais Isabelle, la victime, décide de le suivre jusqu'à Thil, en compagnie de ses parents, qu'elle a prévenu. Joselito, rejoint effectivement bien sa maîtresse, accompagnée elle, de son petit frère de 14 ans. Tous les quatre, se baladent dans le 4x4 qui appartient aux parents de Joselito. Aux alentours de 00 h 20, ils rentrent et rejoignent la place de la mairie de Thil, toujours accompagnés des deux mineurs, installés à l'arrière du véhicule, là, ils échangent un baiser, en guise d'au-revoir.

Isabelle, assiste à toute la scène, cachée sur la place de la mairie avec ses parents. Le prévenu, affirme lui, avoir vu des silhouettes dans la nuit, qui jettent des projectiles sur la voiture. Isabelle, s'avance vers le 4x4, qui entame alors, une marche arrière "brusque et rapide". 

Tu as écrasé ta femme
- la maîtresse, du conjoint

Alexia, la maîtresse de Joselito, lui lance : "tu as écrasé ta femme". D'après l'autopsie réalisée le lendemain du drame, le corps d'Isabelle porterait des traces de chocs, elle aurait également subi un traumatisme crânien, dont on ne sait pas s'il est lié au choc, ou à la chute provoquée par le 4x4.

Le véhicule prend alors la fuite. Il sera retrouvé le lendemain matin aux alentours du camp de gens de voyage Farman, à Reims. "Calciné, peut-être par vengeance", dit le procureur de la République de Reims. C'est là également, qu'est arrêté Joselito le matin du 4 juillet, sur le lieu où vivent ses parents. La victime, elle, décède quelques instants après, dans le véhicule des secours.

Violences volontaires sur conjoint, en présence de mineurs

Toujours selon le procureur, l'homme encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle du fait notamment de ces deux circonstances aggravantes, violences sur conjoint, mais également en présence de mineurs. D'après les éléments des enquêteurs, aucune violence conjugale n'est à signaler dans le passé. Le conjoint, à quant à lui, déjà été condamné trois fois pour vol, et vols aggravés. Il va maintenant falloir déterminer si "la manœuvre a été effectuée en connaissance de cause, ou bien dans la panique, sans réelle intention de provoquer l'accident fatal" annonçait le procureur de la République, Matthieu Bourette.
 


 Depuis le 1er janvier 2019, 71 femmes sont mortes des suites de violences conjugales, selon la page Facebook "Féminicides par compagnons ou ex". Le 10 juin dernier, c'était une Ardennaise qui succombait aux blessures infligées par son compagnon.
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