Grève dans l'Education nationale: "non au mépris" scandent les manifestants à Reims

Enseignants, personnels techniques et administratifs, directeurs d'établissements et parents d'élèves ont battu le pavé ensemble à l'appel national d'une intersyndicale. Une mobilisation exceptionnelle pour dénoncer "le mépris" du gouvernement. Rencontres au cœur de la manifestation à Reims.

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C'est ensemble que les grévistes ont manifesté à Reims, de la maison des syndicats au Rectorat de l'académie. Ils étaient environ 800 à défiler dans les rues. Côte à côte, enseignants, personnels techniques et administratifs, directeurs d'écoles, chefs d'établissement et parents d'élèves. Ils dénoncent les protocoles qui se succèdent, l'improvisation du gouvernement, le manque de considération pour le corps enseignant et redoutent les conséquences pour la scolarité des élèves. 

Dire Stop au manque de considération

Younes Zakari est CPE, Conseiller Principal d'Education, au lycée Gustave Eiffel de Reims. Il est chargé d'organiser la vie scolaire, les animations. "Il y a un manque de considération palpable. On apprend les différents protocoles par la presse et non pas par notre Ministre." Il explique que ce manque de communication complique son travail. "On doit s'occuper du traçage du Covid au lieu de s'occuper du suivi des élèves, de la formation des citoyens de demain". Adhérent au SNES, il n'a pas hésité à se mobiliser.

Un sentiment d'abandon

Fanny Petre est directrice d'école élémentaire à Cumières, dans un petit village près d'Epernay. Elle se montre inquiète pour les enfants. "On est dans une situation qui met en péril les élèves, les enseignants et les personnels des écoles. On ne parle pas de salaires mais de santé, de bien-être et de bienveillance qui ont été complètement oubliés depuis le début de cette pandémie. On se sent abandonné."

Elle reproche au gouvernement sa gestion de la crise sanitaire, les protocoles qui se succèdent avec des directives contradictoires. "On ne comprend plus les mesures qui nous imposent de limiter les activités avec les enfants, qui les obligent à porter des masques et à se faire tester, alors qu'à la cantine, dans les centres aérés, c'est le brassage. C'est du grand n'importe quoi. Les protocoles arrivent tard, les enseignants, les parents sont prévenus au dernier moment. Tout le monde est pris à la gorge."

Des parents inquiets pour leurs enfants

Ils marchent ensemble. Représentants des profs et des parents d'élèves. La FCPE, Fédération des Conseils de Parents d'Elèves de l'école publique, faisait campagne depuis plusieurs jours pour appeler les parents à une journée blanche, à ne pas envoyer leurs enfants à l'école. Comme le personnel enseignant, ils traduisent un d'épuisement devant des injonctions contradictoires.

Yves Jacquot de la FCPE, "on estime que les moyens ne sont pas mis pour permettre aux élèves de suivre une scolarité normale et dans de bonnes conditions. On oblige les parents et les enseignants à acheter des masques. il y a trop d'errements pour faire face à cette situation et beaucoup d'élèves décrochent."

Près de lui, Chloé Van De Putte, professeur de Lettres dans l'Aube. Elle est syndiquée au SGEN-CFDT et renchérit: "On est très fatigué du mépris de notre Ministre. Nous attendions des réponses du Ministère mais nous ne les avons pas eues. Toujours pas de masques FFP2, toujours pas d'aération de nos locaux. Dans ma classe, des fenêtres sont cassées et c'est très compliqué d'aérer. On a beaucoup de profs qui ne sont pas remplacés. On tombe tous les uns après les autres, soit parce que nos enfants sont cas contact, soit parce que nous-mêmes, on est cas contact".

Pour en finir avec le mépris

Selon le Ministère, le taux de participation à la grève est de 26,17 %, avec une plus forte mobilisation dans les écoles, 38,20% , que dans les collèges et les lycées où il atteint 18,84%.

Les syndicats se satisfont d'un rassemblement d'environ 800 personnes dans les rues de Reims. 

"Cette journée d'action, c'est pour dire stop au mépris. Ce n'est pas un caprice", précise Yohan Odivart, secrétaire SNES-FSU dans La Marne, "On veut protéger les personnels et les élèves. Depuis 2020, on demande toujours la même chose: des purificateurs d'air, des masques FFP2, le dédoublement des classes, mais le gouvernement ne nous écoute pas, ce qui ne fait que renforcer le sentiment d'être méprisé".

A la mi-journée, une délégation a été reçue par le Recteur de l'académie de Reims Olivier Brandouy. Il a promis de transmettre les propositions des syndicats au Ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

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