Pendant 4 ans à Reims, ils sont les premiers à intervenir juste après les bombardements pour venir en aide à la population rémoise. "Ils", ce sont les sapeurs-pompiers. Des soldats du feu aidés dans leur tâche par un détachement du régiment des sapeurs-pompiers de Paris.
Hébergé au sein du lycée Libergier au cœur de Reims, 32 pompiers parisiens arrivent dans la cité des sacres le 3 mars 1915 à la demande de la municipalité. Leur mission : soulager leurs homologues rémois, très marqués par leurs interventions quasi quotidiennes depuis les premiers bombardements incendiaires d’août 1914 dans le quartier de la Cathédrale. Mais leur champ d’action va très rapidement s’élargir.
Source archives :
- Collection privée Christophe Morlot
- Gallica BNF
- Collection de la Section Conservation du Patrimoine, Mémoire et Tradition / Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
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©France 3
A partir de novembre 1917, ces pompiers parisiens sont chargés de mettre à l’abri les dizaines d’œuvres d’art répertoriés dans les différents édifices. Les échafaudages en bois étant interdits afin d’éviter les incendies, ils sont envoyés dans les hauteurs de la cathédrale et de la basilique Saint-Rémy pour récupérer, sous la direction d’un maître-verrier, des dizaines de vitraux, de sculptures et de peintures. Des sapeurs-pompiers, au statut militaire, alors réquisitionnés non par le ministère de la guerre mais par celui de la culture.
Au final, quatre de ces pompiers parisiens perdent la vie et une trentaine est grièvement blessée en intervention. Des sapeurs-pompiers, autorisés à rester dans la ville lors de l’évacuation de Reims par l’armée le 24 mars 1918 alors que la population, elle, doit quitter les lieux. Après la guerre, ces pompiers parisiens obtiennent des citations avec croix de guerre des médailles militaires tandis que le président Poincaré remettra aux sapeurs-pompiers rémois la légion d’honneur, pour les récompenser de leur dévouement.