Il arrive parfois de ne plus savoir quoi faire dans sa propre ville. A Reims (Marne), l’office du tourisme s’est lancé dans l’application IDVizit. Déjà présente en Champagne- Ardenne depuis 2017, elle pousse les Rémois à garder l’œil ouvert.
« Parfois, on ne voit pas ce qu’il y autour de nous », explique Mathilde. La jeune femme de 25 ans habite à Reims depuis 6 ans et elle a testé l’application IDVizit proposée par l’office de tourisme de Reims. Lancée il y a tout juste une semaine, le 22 juillet 2019, dans la cité des sacres, elle a été créée par la Start up XP Digit et expérimentée dans d’autres villes champenardoises, Châlons-en-Champagne ou Aÿ, depuis plusieurs années.Objectif : proposer des parcours touristiques personnalisés à Reims et aux alentours et permettre aux habitants, qui ont parfois l’impression d’avoir fait le tour de leur ville, d’être encore surpris. L'application ne s’adresse donc pas qu'aux touristes mais avant tout aux locaux qui ne savent plus quoi faire de leur week-end. « Je suis passée par des endroits que je n’avais jamais vus », raconte Mathilde.
« Profiter de la nature », « découvrir le Champagne », près de Reims ou un peu plus loin, « en couple » ou « en solo », IDVizit propose des activités en fonction de certains profils et envies. Malgré cet effort de diversité parmi les 200 testeurs, depuis sa mise en route à Reims, l'application a principalement du succès auprès des jeunes (25/30 ans). Dans l’office du tourisme Benjamin, réceptionniste, propose d’ailleurs l’application à un couple un peu plus âgé qui n’a pas l’air très convaincu. « On n’est pas très smartphone », avoue la visiteuse.
Mathilde, elle, a été séduite. Le week-end dernier elle recevait un couple d’amis et voulait leur faire visiter la ville. Deux critères : « aller dehors mais pas trop loin ». C’est en entendant parler de l’application sur Instagram qu’elle s’est lancée avec ses acolytes vers le massif de Saint-Thierry, un des cinq circuits proposés à Reims.
Le long des circuits, l’on trouve des bâtiments assez classiques : hôtels de ville, rectorat, etc. Mais il est possible d’en croiser des moins connus et pas des moins originaux. L’immeuble Goldorak, qui doit son nom à l’inspiration japonaise de son architecture, vaut le détour. « Ça invite à la mobilité », explique Pauline, animatrice réseaux sociaux de l’office de tourisme, en charge de l'application.
Promenade ludique
Rien de très novateur concernant les circuits en eux-mêmes puisqu’ils existaient déjà bien avant l'arrivée de l'application. Ce qui change, c’est la manière d’arpenter les rues et surtout de les observer.Rue de Vesle par exemple, au centre de Reims, happé par le son d’un klaxon, perdu dans les méandres de son smartphone ou encore concentré sur la liste de course à acheter, il est facile d’oublier de lever un peu la tête. Au risque de rater un très belle immeuble à l’architecture contemporaine. Construit au milieu des années quatre-vingt, inspirée de l'art nouveau et du néoclassicisme, l'endroit mérite au moins un petit temps d’arrêt.
C’est une des étapes du circuit « patrimoine contemporain ». Et au cas où les badauds l’auraient loupé, une notification apparait sur leur smartphone au moment où ils passent à proximité du lieu en question. « C’est très ludique», assure Mathilde, qui envisage de faire le parcours autour de l'art déco la prochaine fois.
En plus des cinq circuits, l’application propose aussi d’autres activités, là aussi en fonction des envies de l’utilisateur : restaurants, shopping, etc. «Je trouve ça intéressant de voir sa propre ville d'une autre façon », conclut Mathilde.