"L’enfant a été emballé de la tête aux pieds avec du cellophane": un couple soupçonné d'avoir violenté un bébé âgé de 10 mois

Un couple a été placé en garde à vue à Reims (Marne) ce lundi 1er juillet 2024. La justice le soupçonne d'avoir infligé des sévices à un bébé de 10 mois. Les faits reprochés sont particulièrement choquants.

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Un couple de majeurs a été mis en examen ce mercredi 3 juillet, à Reims (Marne). Ils sont soupçonnés d'avoir battu à plusieurs reprises un bébé âgé de 10 mois et de lui avoir infligé de graves sévices. Le nourrisson souffre de multiples fractures et hématomes. "Sans doute un calvaire, qui a duré de nombreuses semaines", selon une source qui s'est confiée à France 3 Champagne-Ardenne.

Les deux personnes, qui devraient être mises en examen dans la soirée, sont la mère de l’enfant, âgée de 18 ans, et son beau-père, âgé de 27 ans. Le procureur de la République de Reims, François Schneider, a parlé d’une "affaire particulièrement sordide", évoquant notamment des photos de lésions de l’enfant "particulièrement impressionnantes, même pour des professionnels. C’est une des premières fois de ma vie que je vois ça".

Un témoin a montré aux enquêteurs une vidéo dans laquelle le beau-père se vantait d’avoir "emballé le bébé", appelant cela la "folie du cellophane", mais aussi où il reconnaissait avoir décapité le chat de la maison.

François Schneider

Procureur de la République de Reims

Les enquêteurs ont notamment eu accès à une vidéo dans laquelle on voit le beau-père de l’enfant emballer entièrement le bébé dans du film plastique, laissant seulement un trou pour la bouche. "Il montrait d’ailleurs aux enquêteurs une vidéo dans laquelle le beau-père se vantait d’avoir « emballé le bébé », appelant cela la « folie du cellophane »", détaille François Schneider. Le mis en cause a non seulement reconnu les faits apparaissant dans cette vidéo, mais également avoir décapité le chat du foyer, avant de le mettre à la poubelle. Quant à sa compagne, elle a mis en cause son compagnon pour les violences, disant, par exemple, qu’il "portait le bébé la tête en bas, et que ce dernier se cognait à cette occasion."

Gardes à vue et placement de l'enfant

Selon le procureur, un témoin, proche du couple, a confirmé que la jeune femme ne s’occupait absolument pas de l'enfant et le mettait dans des situations de bagarres et de violences sur fond d’alcool. La famille de la mère a été entendue par les enquêteurs et a confirmé qu’elle s’inquiétait énormément pour le bébé, dont la mère ne s’occupait pas, "préférant faire la fête avec des amis et fumant régulièrement du cannabis à côté du bébé", d’après le parquet.

Le procureur de Reims est revenu sur la chronologie des faits de ces derniers jours lors de sa conférence de presse. C’est la mère de la jeune femme qui l’a suppliée d’emmener l’enfant à l’hôpital quand elle a vu l’état dans lequel il se trouvait, ce qui lui a sans doute sauvé la vie. "Le 27 juin 2024, le Parquet de Reims a été saisi d’un signalement du CHU de Reims concernant un très jeune enfant, âgé de 10 mois. Celui-ci avait été amené aux urgences pédiatriques par sa mère, âgée de tout juste 18 ans, accompagnée de son compagnon, âgé de 27 ans, pour des lésions oculaires et des hématomes."

Les explications données par le couple pour justifier ces blessures, à savoir une chute accidentelle, ne convaincront ni les médecins ni les policiers du commissariat de Reims, saisis après un signalement effectué auprès du procureur de la République. "Le récit de la mère était incohérent, parlant de chute accidentelle, et il est apparu que le bébé était littéralement couvert de bleus, avait des lésions cornéennes sur les deux yeux, ainsi qu’une lacération hépatique post-traumatique grave et trois fractures des membres inférieurs", selon le parquet. Les jours du bébé ne sont pas en danger, mais en l’état, les médecins ne peuvent indiquer s'il gardera ou non des séquelles.

L’enfant a immédiatement été placé. Il avait déjà fait l’objet d’un signalement de situation préoccupante en avril dernier, pour des faits de délaissement et non de maltraitance, suite à la dénonciation d’une personne anonyme. L’enquête devra déterminer quelle suite avait été donnée à ce signalement.

Les deux mis en cause ont été déférés ce jour devant un juge d’instruction, et mis en examen pour actes de torture et de barbarie sur mineur de 15 ans, des faits pour lesquels ils encourent 20 ans de réclusion criminelle. Le beau-père est par ailleurs mis en examen pour sévices graves ou actes de cruauté envers un animal ayant entraîné la mort. Un mandat de dépôt a été décerné à l’encontre des deux mis en cause.

La mère de l'enfant n’a aucun antécédent judiciaire, mais son compagnon a été condamné à sept reprises, pour des conduites sans permis et en état alcoolique et à deux reprises pour des violences aggravées, la dernière condamnation en 2022 : deux ans et demi d’emprisonnement, dont neuf mois avec sursis probatoire.

Cette affaire fait remonter un cas qui avait fait grand bruit à Reims. Celle du petit Tony, 3 ans, mort en 2016 à l'hôpital de Reims. Il souffrait d'un éclatement de la rate et du pancréas datant de 48 heures. L'autopsie avait permis de mettre en évidence 60 ecchymoses dont 23 à la tête. Son beau-père a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences habituelles en récidive.

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