La ministre de la Santé a annoncé mardi l'interdiction des "pouches", ces petits sachets de nicotine néfastes pour la santé. Leur consommation restait peu répandue selon certains buralistes rémois.
Après les puffs, le gouvernement s'attaque à un dérivé du tabac. Les "pouches", ces petits sachets de nicotine qui se glissent entre la gencive et la joue, seront interdits à la vente dans les prochaines semaines. L'annonce a été faite par la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, dans un entretien au Parisien, mardi 29 octobre.
Ces produits, consommés dans les pays du nord, sont apparus récemment en France dans les bureaux de tabac. À Reims, la nouvelle de leur interdiction fait peu réagir les buralistes interrogés par France 3 Champagne-Ardenne. "On en propose seulement depuis le mois de juin. Mais c'est très rare qu'on en vende", remarque Martin Gilbert, employé au bureau de tabac le Rescator. "On en vend très peu, c'est surtout les étrangers et des étudiants qui en achètent", renchérit Li, vendeur au bar-tabac Le Licorne, dans le centre de Reims.
Ces "pouches" sont devenus très prisés des jeunes, grâce à un marketing attractif, avec des goûts à la fraise ou à la menthe, et des prix bon marché. S'il est donc possible de les trouver dans les bureaux de tabac, de nombreux sites web les proposent également en ligne. Comme pour les cigarettes, la vente des "pouches" de nicotine est interdite aux mineurs. Or, les sachets sont parfois consommés dès le collège. Même s'ils ne contiennent pas de tabac, mais seulement de la nicotine, ils sont néfastes pour la santé.
" C'est un produit psychoactif qui modifie le fonctionnement du cerveau, et crée de la dépendance"
Hervé Martini, médecin addictologue
" C'est un produit psychoactif qui modifie le fonctionnement du cerveau, et crée de la dépendance", explique le docteur Hervé Martini, secrétaire général de l'association Addiction France, présente à Reims. Il salue l'annonce de leur interdiction, qui intervient à la veille du lancement du "mois sans tabac". "Ces molécules sont un piège pour inciter ceux qui ne fument pas de tabac à consommer de la nicotine. Le principe est de séduire les populations les plus jeunes possibles", indique le médecin addictologue.