Huit athlètes composent l'équipe paralympique des réfugiés lors des Jeux de Paris 2024, qui débutent le 28 août prochain. Avant le début des épreuves, ils se sont rassemblés au Creps de Reims pour achever leur préparation, une première.
Les Jeux paralympiques de Paris 2024 débutent le 28 août par une cérémonie d'ouverture place de la Concorde. Ensuite, 4 400 athlètes vont s'affronter lors des différentes épreuves. Parmi eux, on retrouve des athlètes qui ne concourront pas sous les couleurs de leur pays d'origine, mais sous celui de l'équipe paralympique des réfugiés. Leur délégation compte huit athlètes, contre deux lors des Jeux de Rio en 2016 et six pour Tokyo en 2021.
L'ensemble de l'équipe s'est installé dès le 12 août au Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive (Creps) de Reims pour terminer sa préparation. L'infrastructure marnaise leur permet de s'acclimater, de peaufiner leur technique et leur mental, mais surtout de se serrer les coudes comme jamais.
"Une grande famille"
"On se connaît tous maintenant, c'est déjà une famille. C'est très utile d'avoir une vraie famille, d'avoir de nouvelles connaissances", confie Guillaume Junior Atangana, originaire du Cameroun. L'athlète malvoyant est engagé avec son guide Donard Ndim Nyamjua, également réfugié, en athlétisme sur le 100 mètres et le 400 mètres. Il compte bien décrocher une médaille d'or au Stade de France. "Je suis presque à réaliser ce rêve, le meilleur reste à venir", glisse-t-il. Lui voulait devenir footballeur, mais lorsqu’il a perdu la vue, il s'est tourné vers l'athlétisme. Il habite désormais au Royaume-Uni.
Avant d'être sélectionnés pour les Jeux paralympiques, les sportifs ont fui leur pays, vécu en camp de réfugiés et dû intégrer un pays qu'ils ne connaissaient pas. Par exemple, Hadi Hassanzada, engagé en taekwondo, est né en Afghanistan et a grandi en Iran. Il est retourné dans son pays de naissance, pensant que le calme y était revenu. Il a dû fuir pour finalement s'installer en Autriche. Un parcours difficile. "Lorsque je suis arrivé, j'avais beaucoup de problèmes d'adaptation, d'assimilation, d'intégration dans ce pays. Des problèmes pour trouver un travail, m'intégrer dans la société. L'ensemble de ces problèmes-là ont créé beaucoup de dégâts mentaux et psychiques."
"Un très grand rêve"
"Le sport est un très bon moyen d'élever la qualité de la vie qu'on a. Cela permet d'avoir une très bonne santé physique et mentale. Avant de quitter mon pays, je faisais déjà du sport, mais ce n'était pas à ce niveau-là." "Aujourd'hui, je me suis bien mieux qu'à cette période-là de ma vie", confie le sportif, amputé de la main droite. Hadi Hassanzada voit sa participation aux Jeux paralympiques comme "un très grand rêve".
Sayed Amir Hossein Pour, qui va concourir en tennis de table, a lui fui l'Iran il y a deux ans. Il a vécu dans plusieurs camps de réfugiés loin des siens avant d'arriver en Allemagne. Lui qui a commencé le sport à l'âge de huit ans se dit "prêt mentalement et physiquement". "Je vais essayer de jouer à 100% et après, je rêverai de gagner des médailles", explique-t-il.
Pour moi le sport c'est comme respirer. Si je ne fais pas de sport, je n'arrive pas à respirer. Donc c'est très important pour moi.
Sayed Amir Hossein Pour, tennis de table
Tous les athlètes de l'équipe porteront la bannière des réfugiés comme un étendard, fiers d'envoyer un message d'espoir et de réussite aux 120 millions de migrants à travers le monde.
Les Jeux paralympiques seront diffusés sur les antennes de France Télévisions : France 2, France 3 et la chaîne numérique france.tv Paris 2024.