Après 20 ans sans participation aux Jeux paralympiques, l'équipe de France de basket fauteuil s'est qualifiée pour Paris 2024. Une chance immense pour les Bleus qui sont déterminés à décrocher une médaille.
L'équipe de France de basket fauteuil s'entraîne au CREPS de Bordeaux où elle se prépare pour les Jeux paralympiques de Paris 2024. Notre journaliste sportif Lukas Nicot y retrouve Sofiane Mehiaoui et ses coéquipiers.
Un reportage à découvrir en intégralité dans l'émission Sports d'ici, tous les samedis à midi sur France 3 et en replay sur france.tv.
Le retour de l'équipe de France aux Paralympiques
Le 15 avril 2024, l'équipe de France de basket fauteuil a décroché son sésame pour les Jeux paralympiques de Paris. Une aubaine pour ce groupe qui n'avait plus participé à cet événement planétaire depuis près de 20 ans.
Une qualification historique savourée par l'expérimenté Sofiane Mehiaoui. À 40 ans, le meneur qui a été de toutes les aventures en sélection et qui a joué au plus haut niveau européen, s'apprête à vivre ses premiers Jeux. "C'est une grosse fierté parce que le basket est le sport historique des Jeux paralympiques, explique-t-il. C'est le sport le plus spectaculaire. C'est le sport qui est pratiqué par tous les handicaps et qui est le plus développé. Il a été oublié pendant ces 20 ans où il n'a pas participé aux Jeux. Donc on était un peu mis de côté."
Pour l'athlète, participer aux JO de Paris est un accomplissement "parce que déjà c'est chez moi à Paris. Je suis parisien, c'est à domicile donc c'est un rêve de gosse. Je suis en équipe de France depuis 2005, ajoute-t-il. J'ai même fait les stages de préparation depuis 2003-2004. Donc j'ai raté Athènes."
Athènes, en 2004, fut la dernière campagne paralympique des Bleus. En Grèce, à l'époque, ils n'avaient pas réussi à briller en terminant à l'avant-dernière place du tournoi. Pour son grand retour cette année et à domicile, la France aura donc à cœur de bien figurer. Et pour cela, la préparation se veut intense.
Une préparation intense
Pour tenter de décrocher une médaille, l'équipe de France se donne à fond : "On est là une semaine. Entraînement intense trois fois par jour avec des tests physiques, raconte Sofiane Mehiaoui. Il y a beaucoup de tests d'efforts pour comprendre un petit peu où on se situe par rapport aux Jeux qui arrivent dans un mois et avec les vacances que l'on vient d'avoir, ce n'est pas forcément évident de comprendre. Donc comme ça, on sait où on est."
Les tests d'efforts sont combinés à une pesée réalisée non loin du CREPS bordelais. Sofiane et tous ses coéquipiers y sont soumis. Un bon moyen, dans ce premier stage, d'évaluer sa forme du moment avant la prochaine échéance en juillet. Et pour certains, le passage sur la balance ne donne pas de bons résultats : "Je ne suis pas en forme, déplore Sofiane. Là, mon poids n'est pas bon. Je le sais parce que ça fait un mois qu'on a arrêté donc on s'est laissé un petit peu aller. Il faut que je revienne à 70 kilos. J'ai quand même 6 kilos de trop."
Une équipe prête à en découdre
Parmi les joueurs se trouvant aux côtés de Sofiane, on retrouve Nicolas Jouanserre, le scoreur de l'équipe de France. Ancien basketteur valide de haut niveau, il s'est mis au handibasket après la pose d'une prothèse au genou droit à l'adolescence. Pour lui, l'adaptation au fauteuil "c'était difficile parce que je maîtrisais le basket, mais pas le fauteuil. Donc quand je suis arrivé en 2010, il y avait Sofiane et lui roulait à 2000 à l'heure. Il était hyper mobile et moi je ne savais pas du tout manier mon fauteuil donc c'était compliqué. C'est en regardant comment faire et grâce conseils des anciens que je me suis dit 'je vais travailler'. Et maintenant je pense que c'est correct."
Le Béarnais est modeste. À Antibes en avril, il a porté les Bleus dans le tournoi de qualification paralympique avec 17 points de moyenne. Sofiane, lui, a fini parmi les meilleurs passeurs. Avec de telles performances, l'objectif pour les Jeux est clair : "On vise une médaille, forcément. La plus haute, explique Sofiane. Avec ce qu'on a prouvé à Antibes, on n'a pas d'excuses. C’est-à-dire qu'on peut le faire, on est capable de le faire." Nicolas Jouanserre enfonce le clou : "Si on est tous disciplinés et qu'on va tous dans la même direction, on sait qu'on va y arriver. Donc on va viser la médaille. N'importe laquelle mais on va en avoir une."
Le rendez-vous est pris pour Bercy (Paris) où se dérouleront les épreuves de basket fauteuil des Jeux paralympiques à partir du 29 août.