Ailier à la SIG Strasbourg, Hugo Invernizzi, a deux passions : le basket et l'art. En dehors du terrain, il a ouvert une galerie avec son frère, où il présente des œuvres urbaines et contemporaines. Deux métiers très différents mais pas inconciliables.
Hugo Invernizzy, joueur de basket professionnel à la SIG Strasbourg, a la particularité de tenir une galerie d'art. Une double passion pour le sport et pour l'art qu'il assume et qu'il parvient à faire cohabiter sans difficultés. Les deux domaines pourraient même être plus connectés qu'il n'y paraît : certains gestes de jeu ne seraient-ils pas artistiques à leur manière ?
Basketteur et galeriste
Il est 14 heures sur le quai des bateliers à Strasbourg. La Inver galerie ouvre ses portes. Le maître des lieux, Hugo Invernizzi, est en pleine installation de tableaux pour une exposition. À 31 ans, ce Mulhousien d'origine est à la fois basketteur professionnel à la SIG Strasbourg et galeriste, une combinaison de métiers peu courante : "J'ai une passion pour l'art depuis une dizaine d'années, raconte-t-il, ça m'a toujours intrigué de savoir comment les artistes procèdent, ça m'a toujours intrigué parce que c'est quelque chose que je suis incapable de faire."
Dans sa galerie s'étalant sur près de 100m², le basketteur "expose beaucoup d'art urbain, un peu d'art contemporain". Avec son frère Julien, il y met en valeur des artistes français de Paris, Strasbourg ou même Biarritz, et quelques artistes étranger. Partager sa passion avec le plus grand nombre son objectif principal : "On est plus dans la perspective de faire découvrir aux gens que de vraiment vendre".
C'est dans ce lieu vaste qui accueille une centaine d'œuvres d'art dans un enchevêtrement de plusieurs pièces qu'Hugo Invernizzi a trouvé son équilibre entre les matchs et les entraînements. Si sa double activité peut paraître curieuse ou insolite aux yeux de certains, Hugo estime que les deux ne sont pas incompatibles : "Il n'y a pas un moment où on doit faire ou l'un ou l'autre, explique-t-il. On peut très bien jouer au basket et penser à l'art, et être dans sa galerie et penser au basket. Je ne pense pas qu'il y ait un problème entre les deux. Beaucoup pensent que c'est un sas de décompression mais pas forcément. Des fois oui, j'ai besoin de faire une seule des deux choses mais la plupart du temps, les deux peuvent très bien cohabiter."
Malgré sa passion pour l'art, Hugo Invernizzi n'en oublie donc pas la finale de Coupe de France qui verra s'affronter Strasbourg et Dijon le 27 avril 2024. Un grand moment de spectacle en perspective : "On ne joue pas de finale tous les ans, surtout en ce moment avec les deux ogres devant. Je pense qu'il va falloir en profiter et faire gros match parce que c'est toujours intéressant de jouer à Bercy". Strasbourg aimerait remporter le trophée pour la troisième fois de son histoire après 2015 et 2018.
Le basket, une forme d'art ?
Le sport et l'art sont deux univers très différents, mais peut-on considérer que les basketteurs sont aussi des artistes à leur manière ? Trois joueurs de la SIG Strasbourg, parmi lesquels Hugo Invernizzi, ont accepté de répondre à la question "Pour toi, quel est le geste le plus artistique dans le basket ?".
Selon Jean-Baptiste Maille, "le geste le plus artistique va être la passe". "De par mon poste de jeu forcément, j'ai un attrait particulier pour ce geste, précise-t-il, et aussi la combinaison de deux personnes ou même de trois. Voilà, ça peut être un enchaînement. Une belle passe va être un petit peu inattendue dans un angle compliqué et qui va être réceptionnée, qui va donner un panier".
Pour Léopold Cavalière, le geste qui s'apparente le plus à de l'art est le Alley-Oop : "ça part d'une passe mais ça se termine en apothéose souvent par un dunk, même par une claquette parfois. C'est aussi l'union vraiment parfaite de deux joueurs et de leur entente, de leur osmose sur le terrain, et ça moi ça me plaît beaucoup. Paradoxalement, les plus beaux Alley-oop, c'est ceux qui mettent un tout petit peu en difficulté le mec qui est à la réception parce qu'il va devoir se dépasser, aller la chercher un peu loin, et ça va donner un geste spectaculaire et artistique".
"Pour moi, ça serait forcément le shoot, exprime à son tour Hugo Invernizzi, parce que je pense qu'il y a tellement de shoots différents, de façon en shooter différentes, pour au final un résultat qu'on recherche tous. On voit des shoots qui sont laids et qui pourtant rentrent très souvent, on voit des shoots parfaits qui ne marquent pas, donc je trouve que c'est ça qui est beau dans le shoot. Ça veut dire que ça n'a pas besoin d'être parfait pour être réussi."