Journée "Université morte" à la fac de Reims : "Je ne veux pas partir à la retraite à 73 ans"

Ce mardi 21 janvier, plusieurs cours sont perturbés à la fac de Reims. Une journée "Université morte" est organisée pour protester contre "la casse des retraites" et la réforme de l'enseignement supérieur.

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Dès 7h30 ce mardi 21 janvier, le froid n'a pas découragé plusieurs salariés de l'Université de Reims de se poster aux points d'entrée de la fac des sciences. Tracts à la main, ils vont à la rencontre des étudiants qui se présentent à pied ou en voiture pour les informer sur cette journée d'action. Dans certaines sections, les cours sont perturbés ou tout simplement annulés. Une opération de tractage a également eu lieu sur le campus Croix-Rouge.

Les personnels et enseignants-chercheurs protestent notamment contre la "casse" des retraites et refusent le système à points. "Ce qui est sur la table ne nous satisfait pas, car cette réforme ne prend pas en compte les spécificités de chaque métier, regrette Frédéric Delacoux, maître de conférence en biologie moléculaire à la fac des Sciences. Nous, on nous pousse à faire des études très longues, on ne commence qu'à travailler à 31 ans, mais j'aimerais bien ne pas bosser jusqu'à 73 ans". Ils craignent une baisse de leur pension. Au terme de la réforme, leur retraite devrait être calculée sur l'ensemble de leur carrière et non plus sur les six derniers mois.
 

Une précarité croissante

La précarisation des étudiants, comme du personnel, est aussi pointée du doigt. "Le point d'indice est gelé depuis presque dix ans, dénonce Patrick Jupillat, technicien de laboratoire et secrétaire du SPURCA-CGT de l'Université de Reims. Certains collègues, contractuels, sont au Smic ou à peine plus. On leur en demande plus, toujours plus. Les services sont en sous-effectif. Il y a de plus en plus de turn-over."

Une autre réforme cristallise le mécontentement du personnel de l'Université, celle de l'enseignement supérieur. Le personnel craint que la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (la LPPR) n'accentue la concurrence entre les enseignants-chercheurs. Comme l’analyse le collectif Sauvons l'université, la LPPR augmenterait notamment le volume d’heures enseignées par les enseignants chercheurs et institutionnaliserait la précarité avec la mise en place de "CDI de mission scientifique".
 

Renforcer la concurrence entre universitaires

"Ce sera le manager de l'Université et les ressources humaines qui vont définir notre travail au cas par cas, déplore Katia Savary, enseignante-chercheuse en physiologie à la fac des sciences. C'est contre-productif et ça mettra une mauvaise ambiance au sein du laboratoire. Les missions seront différentes entre collègues, entre laboratoires et d'une université à l'autre." Les enseignants-chercheurs dénoncent aussi "l'accentuation des financements par projets" qui risque de renforcer, selon eux, le lien des laboratoires avec les entreprises sous forme de partenariats public-privé.

Deux assemblées générales étaient organisées ce mardi midi sur les campus Croix-Rouge et Moulin de la Housse, pour décider des suites du mouvement. Le personnel s'est ensuite rendu dans l'après-midi devant le siège de l'Université de Reims, à la Villa Douce.
 
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