Depuis le 2 septembre, le Grand Reims propose une nouvelle offre de car reliant le centre-ville aux communes rurales de l'agglomération. Des lignes "express" de 6h30 à 20h qui répondent à un vrai besoin des populations d'être connectés à la cité des sacres.
Dans le centre-ville de Reims (Marne), rien ne semble avoir changé à l'arrêt Saint-Symphorien, derrière la cathédrale. Chaque jour, des étudiants prennent le car pour rentrer chez eux dans les communes rurales voisines. Sauf qu’à cet arrêt, les anciennes lignes ont disparu, au profit d’un car plus fréquent.
"Il n'y avait que trois bus dans la journée, là il y en a beaucoup plus donc c'est vraiment pratique", se satisfait Marie-Lou. "On passe de deux lignes le matin à pouvoir rentrer chez soi quand on veut, donc ça va m'être très utile, pas seulement pour aller au lycée ou à l'université", ajoute Coline.
Depuis le 2 septembre, le réseau de transport du Grand Reims s’est étendu dans la campagne. Sept nouvelles lignes connectées à la cité des Sacres ont vu le jour, avec un bus toutes les 50 minutes en moyenne.
Sur la ligne E4 par exemple, en moins d'une heure, le car rejoint Bétheniville, le terminus, 30 kilomètres plus loin. Sur son tracé, il dessert Pontfaverger-Moronvilliers, où pour l'instant on ne distingue pas très bien les arrêts de bus provisoires mis en place pour le lancement du service.
Mais le maire, Damien Girard, veut y remédier. "Pour l'instant, on a prévu de faire des arrêts de bus ici [près de l'église et de la mairie], mais il faut qu'on les matérialise et qu'on regarde si ça correspond ou pas, vis-à-vis de la population, ou s'il faut qu'on bouge les emplacements."
"Il va falloir qu'on s'habitue à reprendre le bus"
Tout l’enjeu de ces nouvelles lignes est que les habitants se les approprient. À Warmeriville, commune avoisinante, cette mère de famille voit tout de suite ce que peut lui apporter cette nouvelle ligne. "Avant, j'allais à pied jusqu'à Bazancourt pour prendre le train [pour Reims]. Pour aller à Bazancourt, il me fallait pas loin de trois quarts d'heure." C'est donc un confort supplémentaire pour les habitants de la commune avec une offre collective qui dessert le centre-ville de Reims et le pôle agroalimentaire. Mais pour cela, il faut changer ses habitudes, et laisser tomber sa voiture.
"On parle de bilan carbone, de réchauffement climatique. Il va falloir qu'on s'habitue à reprendre le bus comme on le faisait dans le temps finalement", indique ainsi Pol Griffon, adjoint au maire de Warmeriville en charge des finances.
Les élus communaux sont unanimes : au-delà de l’aspect environnemental, ces nouveaux trajets permettent de mieux connecter Reims aux communes rurales, mais aussi de relier les villages entre eux. À Saint-Étienne-sur-Suippe, on se réjouit de l'arrivée d’un tel réseau. "Si les anciens veulent aller à un coin associatif comme à Auménancourt, ils peuvent s'y arrêter. Auménancourt, Bourgogne, Fresne, Bétheny et Saint-Symphorien. Ils ont des arrêts programmés et peuvent faire à leur convenance", souligne Christophe Madelain, maire de Warmeriville.
Pour la communauté du Grand Reims, la dynamique est claire : ce n’est pas le centre-ville qui s’étend aux villages, mais les villages qui se branchent au centre-ville. "On s'est aperçu qu'il y avait 70% de la population qui lorsqu'elle se déplaçait, que ce soit pour le loisir, la santé, le travail, la culture, c'était tout centralisé sur Reims. Donc il fallait bien à un moment donné pouvoir leur offrir du transport collectif", explique Patrick Bedek, vice-président du Grand Reims en charge du transport et du plan de mobilité.
L’avenir nous dira si ces lignes express sont une réussite, et si elles attirent les usagers. Le prix du ticket lui, reste le même : deux euros, peu importe le nombre de kilomètres parcourus. Et pour les futurs habitués, des abonnements sont disponibles.