Mickaël Blondelle, fondateur de la Distillerie de Reims a remporté une nouvelle fois, des prix à la compétition internationale de renom, Gin of the Year. De belles récompenses pour l'artisan qui a commencé à produire des spiritueux tardivement dans sa carrière.
Dans sa cave, nichée près de la cathédrale de Reims, Mickaël Blondelle pèse les baies de genièvres, la coriandre, l'origan et autres botaniques, qui seront ensuite distillées dans l'alambic. Une préparation minutieuse qui lui a permis de gagner, cette année encore, six prix dont quatre au prestigieux concours, Gin of the Year, récompensant chaque année les meilleurs gins* du monde, à Londres.
"Un chemin qui n'était pas tracé d'avance"
Un long chemin a été parcouru entre ses premiers mélanges d'alcool, à l’âge de 25 ans, et le début de sa production de gin à 41 ans. "Mon premier mélange était jaunâtre. Mes proches n'étaient pas convaincus par son visuel, mais une fois goûté, ils m'ont encouragé à continuer à créer mes propres recettes", se rappelle-t-il.
Alors qu'il dirigeait une entreprise de recyclage plastique il y a cinq ans, il fait la rencontre d'un brassier belge, qui conseille à l'amateur de spiritueux* de lancer aussi sa brasserie : "La bière* ne m'intéressait pas à l'origine. Mon ami m'a convaincu qu'en en faisant, je ferai de bons spiritueux", sa préparation demandant un savoir-faire technique pointu. Il fonde donc la marque Reims Royal Beer qui connaît un succès de courte durée.
"Les ventes baissaient et je sentais que le marché de la bière* serait bientôt saturé. J'ai donc voulu complètement changer de cap."
Mickaël BlondelleFrance 3
Sentant un engouement croissant autour du gin*, il décide de lancer sa propre distillerie, inspiré par ses découvertes à l'étranger : "Depuis que je suis petit, je vais régulièrement en Angleterre et je suis à chaque fois ébahi par la quantité de nouveaux gins* proposée dans les pubs."
Un artisan multirécompensé
C'est un succès puisqu'il gagne le prix du meilleur gin du monde en 2023, au Gin of The Year dès sa première année d'activité, et est couronné encore en 2024, par plusieurs prix à Londres. Des récompenses qui l'encouragent à poursuivre l'expansion de sa production, s'élevant à un peu plus de 1 200 bouteilles par mois : "L'objectif à terme serait d'en produire entre 2 000 et 3 000, le but n'étant pas de perdre l'aspect artisanal de la fabrication", explique-t-il.
Travaillant la plupart du temps, seul dans sa distillerie, il organise en parallèle des ateliers de création de gin* pour partager son savoir-faire avec sa clientèle : "Ça me fait plaisir que ma distillerie soit aussi un lieu de rencontres, notamment lorsque je vois des groupes d'amis s'échanger leurs numéros à la fin de la formation".
Des ateliers qu'il a pour l'instant mis en pause, le temps de se consacrer entièrement aux préparatifs du marché de Noël de Reims.
*L’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.