La Pièce unique, piste de roller disco située à Cormontreuil (Marne), en banlieue rémoise, a fermé à la mi-juillet. Mais son patron compte encore sur de potentiels repreneurs pour relancer son projet.
Un an et six mois. Cela aura été la durée d'ouverture de la Pièce unique, une piste de roller disco à Reims (Marne) inaugurée en janvier 2022 après des années pour monter le projet.
Mais la structure n'avait pas tenu. Trop de charges, invoquait Thomas Foissy, le patron. Pourtant, ce dernier n'a pas encore dit son dernier mot. Et son projet pourrait renaître de ses cendres via de nouveaux investisseurs.
Le gérant a dû passer par un administrateur judiciaire pour espérer trouver un repreneur. Sans succès. Au redressement a donc suivi la liquidation, explique l'ancien gérant à France 3 Champagne-Ardenne.
Trop de dépenses, contexte compliqué
"Quand j'ai connu le montant pour lequel la reprise du fonds aurait lieu, j'ai été dépité et me suis dit qu'à ce prix-là, c'était triste de ne pas trouver quelqu'un. Donc j'ai envoyé des messages sur mes réseaux privés : des artisans ou chefs d'entreprise que je connais dans la région." Son argument : "le mandataire veut une telle somme, pour tout ça, ce serait triste de laisser tomber, sachant qu'on fait du chiffre et que tout fonctionnait bien." (lire sa publication d'adieu sur Facebook ci-dessous).
Sa seule erreur, qui a amené son affaire à péricliter, il l'assume. "Le défaut, c'est que je me suis appuyé sur de mauvaises personnes au lancement. C'était nouveau comme concept et on ne savait pas comment ça allait fonctionner, donc on a fait des erreurs. Comme prendre trop de salariés, seize : vous imaginez toute la trésorerie qu'on a perdue. Des excédents de travaux nous ont aussi coûté cher. L'accumulation de ces mauvais choix" a donc conduit à la fermeture.
Sans oublier le contexte économique : avec la guerre en Ukraine qui a conduit à l'augmentation du prix des énergies, les Françaises et les Français ont préféré se serrer la ceinture et se passer de roller. Mais Thomas Foissy veut encore y croire. Bien qu'il reste prudent : tout est au conditionnel. "Aujourd'hui, on a deux personnes qui seraient intéressées. Elles sont en train d'étudier le dossier pour reprendre et relancer la structure." Celle-ci se situe dans la zone commerciale de Cormontreuil (visible sur la carte ci-dessous).
Et le contenu du fonds n'a pas encore été dispersé. "Tout va ensemble : le concept, l'enseigne... Quand le mandataire a su que j'avais envoyé des messages et que des personnes étaient potentiellement intéressées, il a mis la vente aux enchères du matériel en stand-by : les rollers, la piste, le bar, la cabine du DJ, le matériel de sono... L'intérêt serait de relancer la structure : derrière, on pourrait avoir la reprise des trois employés qui restaient et qui sont déjà formés. Un coup de ménage et ça peut repartir."
Il veut y croire
La piste pourrait donc rouvrir, sous réserve de la solidité du dossier proposé par les deux éventuels acquéreurs (il connaît personnellement l'un des deux). "Il y a un bon espoir." À voir ce qu'en penseront les banques. En dernier lieu, c'est le tribunal de commerce qui autorisera la reprise ou non.
Son "projet d'une vie", Thomas Foissy continue à le chapeauter en le proposant comme franchise à des tiers. "Le concept marche du tonnerre à Dijon. Je dois aussi rencontrer quelqu'un qui veut en ouvrir un autre à Marne-la-Vallée." Il explique avoir fait des erreurs dans la gestion de l'enseigne rémoise, mais qui ne se retrouvent pas dans les autres, gérées indépendamment. "J'ai essuyé les plâtres, on va dire."
"Moi, je ne veux plus tenir de magasin. Je préfère développer cette marque, ce concept. En accompagnant les franchisés, en trouvant les fournisseurs, en formant les équipes. Cela prend déjà énormément de temps." Ne plus avoir à se soucier de l'enseigne de Cormontreuil lui a permis de respirer un peu, et pouvoir accorder plus d'attentions auxdits franchisés. Si ces deux personnes reprennent Cormontreuil, ce sera justement dans le cadre de cette franchise. Et Thomas Foissy pourra y garder un œil. Sans qu'aucun risque de gestion ne soit à nouveau pris, cette fois-ci. Aucune date de réouverture n'est connue pour le moment, d'autant plus qu'on se trouve en plein creux de l'été. Il faut laisser du temps au temps.
