Des élèves et personnels d'une dizaine de collèges et lycées de l'académie de Reims ont reçu dans leur messagerie interne des messages de menace d'attentat, suite à un piratage du système informatique. Les forces de l'ordre ont procédé à des levées de doute et les cours se poursuivent normalement.
Des élèves et des personnels de l'académie de Reims ont reçu ce lundi 25 mars 2024 des messages de menaces d'attentat sur la messagerie de leur espace numérique de travail (ENT). 12 établissements de la Marne, des Ardennes, de l'Aube et de la Haute-Marne sont concernés, a indiqué lors d'un point presse en fin de matinée le recteur de l'académie de Reims, Vincent Stanek.
"Ces messages sont identiques. Ce sont les mêmes qui, par ailleurs, ont été reçus dans d'autres académies. Notamment à Strasbourg et à Nancy", a précisé le recteur, depuis le lycée Georges-Clemenceau de Reims (Marne), concerné par la réception de ces messages malveillants.
"Toute menace doit être prise au sérieux"
Dans cet établissement, c'est le piratage du compte d'un élève qui a permis la diffusion à l'ensemble des élèves et du personnel d'un message violent affirmant notamment que des explosifs avaient été mis dans des salles de classe. Les forces de l'ordre ont procédé à une levée de doute dans l'établissement, avant de laisser les cours reprendre.
"On part du principe que toute menace doit être prise au sérieux. L'objectif est justement de pouvoir tranquilliser les enseignants et les élèves après avoir fait les vérifications nécessaires", a assuré le sous-préfet de Reims Benoit Lemaire, également présent au lycée Clemenceau.
Les enseignements ont pu avoir lieu normalement dans l'ensemble des collèges et lycées concernés. Le lycée Jean-Jaurès de Reims a été évacué en fin de matinée, mais cela faisait suite à un exercice incendie programmé, et non la réception d'une menace.
Toute une batterie de mesures renforcées va se mettre en place dès aujourd'hui dans tous les établissements.
Vincent Stanek, recteur de l'académie de Reims
L'académie a procédé au blocage temporaire de l'espace numérique de travail pour "éviter la propagation de ces messages", comme le précise un communiqué du rectorat. "Il est prévu de procéder à des réinitialisations de mot de passe pour renforcer la sécurité du système", a précisé le recteur.
Des plaintes vont être déposées par les chefs d'établissement pour permettre que des enquêtes soient menées sur l'origine des messages. Des cellules psychologiques vont être mises en place dans les établissements qui en font la demande.
Elles concernent notamment la personne dont le compte a été piraté, et dont le nom apparaît comme expéditeur du message malveillant, alors qu'elle n'en est aucunement à l'origine. Mais tout élève ou personnel peut également les solliciter.
Des piratages similaires la semaine dernière
Des mesures renforcées sont mises en place dans l'ensemble des collèges et lycées. Cela passe par un "contrôle visuel des sacs", un "contrôle d'identité de toute personne extérieure à l'établissement", un "renforcement de la présence de la police et du contrôle en général des établissements scolaires", détaille Vincent Stanek.
Le président du conseil régional du Grand Est, en charge de la gestion des lycées, a publié un message sur les réseaux sociaux peu après 9h ce lundi. "Depuis cette nuit, des appels aux meurtres racistes ont envahi les messageries MBN de certains lycées de notre Région, souvent doublés d'alertes à la bombe, écrit-il. Je veux exprimer tout mon soutien aux équipes éducatives, enseignants, personnels administratifs ainsi qu'aux forces de l'ordre du Grand Est mobilisées face à ces actes intolérables."
Toucher aux lieux de savoir, chercher à faire peur, c'est toucher à la République. J'espère que ces actes seront sévèrement punis.
Franck Leroy, président du conseil régional
Ce piratage "interroge sur la question des moyens pour pouvoir sécuriser les établissement scolaires en matière de vie scolaire", a indiqué de son côté Yohan Odivart, secrétaire académique du syndicat Snes-FSU.
Il y a quelques jours, des messages similaires avaient été reçus dans les académies de Lille, Amiens et en Ile-de-France. Là encore, les environnements numériques de travail avaient été utilisés pour diffuser des menaces d'attentat.
Suite à l'attentat qui a visé une salle de spectacle en Russie, revendiqué par l'organisation État islamique, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir "rehausser" le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé "urgence attentat".
La liste complète des établissements concernés dans l'académie de Reims :
- Ardennes : collège du Blanc Marais de Rimogne
- Aube : collège Delaunay de Lusigny-sur-Barse, lycée Chrestien-de-Troyes de Troyes, lycée Joliot-Curie de Romilly-sur-Seine, lycée Marie-de-Champagne de Troyes, lycée Diderot de Romilly-sur-Seine
- Marne : lycée Georges-Brière de Reims, lycée François-Arago de Reims, lycée Georges-Clemenceau de Reims, lycée Stéphane-Hessel d'Épernay
- Haute-Marne : lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont, collège Montmorency de Bourbonne-les-Bains