Marne : 18 et 19 ans de prison contre les deux jeunes accusés de l'assassinat de Kévin à Mourmelon

La cour d'assises des mineurs de la Marne a condamné vendredi 29 janvier à 18 et 19 ans de réclusion criminelle respectivement un jeune homme et une jeune fille de 20 ans pour l'assassinat de Kévin Chavatte, un lycéen, en 2018, à Mourmelon-le-Grand. 

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Après 4 journées de procès, les deux accusés, un jeune homme et une jeune fille, âgés aujourd'hui de 20 ans ont été condamnés à 18 et 19 ans de prison peu après 23h vendredi 29 janvier. Ils comparaissaient devant la cour d'assises des mineurs de la Marne pour l'assassinat de Kévin Chavatte. Ce lycéen "sans histoire" de 17 ans avait été tué d'une trentaine de coups de couteau, lors d'un guet-apens tendu dans un parc de la commune. 

Selon Me Fanny Quentin, avocate des parents de Kevin Chavatte, la jeune fille a reconnu devant le tribunal avoir "menti sur tout, y compris sur les épisodes de distanciation qu'elle avait décrits pour justifier sa non-intervention pendant le meurtre de Kevin. Y compris sur l'accusation de viol qu'elle portait à l'encontre de Kevin pour chauffer Adrien". Après le jugement, l'avocate a fait part du "soulagement" des parents "enfin entendus et écoutés". "Mais ils ne savent toujours pas pourquoi leur fils est mort, les accusés n'ayant livré aucun mobile". Le jeune homme de 20 ans, A. "ne peut qu'exprimer des regrets, il a démontré qu'il était capable de prendre sa part de responsabilités", a commenté son avocat, Me Mourad Benkoussa, précisant qu'il ne ferait pas appel. 

Le procès de l'assassinat de Kévin Chavatte avait débuté mardi 26 janvier 2021 à huis clos, sans public, ni journalistes. Sur le banc des accusés se trouvaient O. l'ex petite amie de la victime accusée d'avoir commandité le meurtre, et A. qui a reconnu avoir porté les 34 coups de couteau à Kévin Chavatte. Les faits se déroulés le 2 juin 2018 dans le parc du Bois des soeurs à Mourmelon-le-Grand. Tous deux étaient âgés de 17 ans au moment des faits, la victime aussi. 

Tout était allé très vite. L'agression n'aurait duré que 5 minutes le 2 juin 2018. Les médecins légistes ont parlé de 34 coups. 

Des réquisitions à 20 ans

«J'ai retenu l'excuse de minorité, car les accusés», 17 ans au moment des faits, «n'avaient pas pu mesurer la gravité et l'étendue de leurs actes» a indiqué Ombeline Mahuzier, procureure de Châlons-en-Champagne et avocate générale pour ce procès. «J'ai requis la même peine pour les deux, car ils sont co-auteurs de l'assassinat de Kevin. Ils ont tous les deux du sang sur les mains» ajoute-t-elle, durant une suspension d'audience. «Mes clients lui ont dit merci», a commenté Fanny Quentin, l'avocate des parents de Kevin, tué à 17 ans.

Le procès avait basculé dès son ouverture, mardi 26 janvier, lorsque O., l'une des deux jeunes accusés, avait enfin reconnu toute sa responsabilité. Témoin directe de l'agression du 2 juin 2018, O. avait dénié pendant toute l'instruction, et jusqu'à la veille du procès, avoir été l'inspiratrice et la commanditaire du meurtre de son ex-petit ami, qui a succombé à 34 coups de couteau portés par A., l'un de ses flirts de l'époque.

Selon Fanny Quentin, O. a reconnu devant le tribunal avoir «menti sur tout, y compris sur les épisodes de distanciation qu'elle avait décrits pour justifier sa non-intervention pendant le meurtre de Kevin. Y compris sur l'accusation de viol qu'elle portait à l'encontre de Kevin pour chauffer A.». L'instruction avait établi que l'adolescente avait bien donné rendez-vous à la victime dans le parc du Bois-des-Sœurs alors qu'ils ne se voyaient plus depuis trois mois. Les enquêteurs avaient aussi établi qu'O. et A. s'étaient bien rencontrés une heure avant le meurtre, à la médiathèque de Mourmelon-le-Grand, pour parfaire les derniers détails du guet-apens tendu à Kevin.

Si la jeune fille a multiplié les versions avant ses aveux devant la cour d'assises, A. n'a en revanche jamais varié de version. Passionné d'armes et de reconstitutions d'épisodes guerriers militaires, et fou amoureux d'O., selon son entourage, il avait admis dès sa garde à vue, le 4 juin 2018, être l'auteur des coups mortels portés à Kevin avec un couteau américain des années 40, un cadeau de sa famille.

Les jurés sont donc allés moins loin que l'avocate générale dans leur jugement. Le jeune homme et la jeune fille, âgés aujourd'hui de 20 ans ont été condamnés à 18 et 19 ans de prison.

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