Annulé l'an passé à cause de la pandémie, les amateurs de culture pop se sont donnés rendez-vous les 4 et 5 décembre à Reims. Des retrouvailles attendues pour les fans de cosplay et de figurines japonaises.
Pas moins de 20 000 personnes espérées au Parc des Expositions de Reims les 4 et 5 décembre. Ce samedi matin, 10h30, les allées étaient déjà bien remplies. Il faut dire que la pandémie a empêché pendant presque deux ans les fans de cartes Magic et les amateurs de déguisement de se retrouver dans ce salon récemment né.
La Game in Reims a été créé il y a 4 ans par Reims Événement. Un rendez-vous qui a su petit à petit trouver sa place dans un univers détenu par les gros salons (la Paris Games Week par exemple, 316 000 visiteurs en 2018). Mais il n'empêche que le petit salon rémois est en train de s'imposer année après année, comme nous le confirme l'un des exposants.
Aurélie Combarmond est vendeuse professionnelle de figurines. Installée en banlieue parisienne, Shin Sekai est l'un des magasins en ligne les plus populaire en France dans la vente de figurine.
C'est le retour des salons. Les gens n'attendent que ça
Aurélie Combarmond
Les salons représentent une part importante de son chiffre d'affaire. Le panier moyen est d'environ 30 euros, détaille Aurélie. Nous avons 5000 références. Le public recherche des figurines, par passion pour leurs mangas préférés, Dragon Ball, Naruto ou One Piece, sont les plus recherchés. La culture japonaise semble avoir pris une place de plus en plus importante auprès des jeunes et moins jeunes français. En vitrine, les pièces en plastiques s'affichent entre une dizaine d'euros et plus de deux cent pour les plus imposantes. Les gens la gardent précieusement ensuite. Ils peuvent la mettre sur une étagère, c'est un objet de collection, pas un jouet.
Déambuler dans les allées du salon, c'est aussi croiser de drôles de personnages. Par moments, on peut se croire sur le tournage d'un film, me confie un visiteur. Les salons consacrés à la culture pop sont aussi le rendez-vous des cosplayers.
Le cosplay est un mot moderne, inventé par un japonais. Il désigne les fans qui se déguisent en leur personnage préféré. Un régal pour les yeux de croiser Dark Vador (en beaucoup plus sympa) et une vraie passion pour ces amateurs qui peuvent parfois dépenser des fortunes pour créer leurs costumes.
Derrière le costume de Dark Vador, Yann Delcombel, un brancardier de 31 ans. Ce rémois a créé le club Bulles de Star Wars en 2017. L'association, implantée dans l'agglomération rémoise, réunit une quarantaine de membres, dont certains viennent de Belgique ou du Luxembourg. Je suis fan de Star Wars depuis l'âge de 4 ans. Nous avions envie de nous retrouver entre fans, partager notre passion et aussi la transmettre, confie Yann. Son costume de méchant de Star Wars est entièrement fait manuellement et a nécessité pas mal de patience. Le masque, c'est à la base un jouet que j'ai adapté et bricolé. Le club a loué pour l'occasion sur le salon un grand stand où sont exposés des répliques de casques, d'armes et d'autres objets issu de l'univers de Star Wars. Des pièces, dont certaines sont uniques, réalisées par les membres du club.
Game in Reims compte une centaine de stands. Pour tous les goûts, simple fan ou geek accompli. Beaucoup de produits en provenance de Chine, mais quelques pièces originales faites main. C'est le cas du stand de Nicolas Fournelle.
Ce fan de science-fiction a fait de la culture pop et geek son métier. Il est maquilleur et spécialiste en effets spéciaux visuels pour la télévision et le cinéma. Son stand regorge de produit fait main. Pour les besoins des tournages, il fabrique des prothèses, du sang, des mains coupées, des squelettes et autres bizarreries qui attirent l’œil. En plus de mon activité, je passe du temps à fabriquer des pièces uniques pour les vendre sur les salons. Vous avez des fausses dents, des masques de zombies... Je passe des heures à les réaliser. Pour une vingtaine d'euros, vous pouvez vous offrir le masque du clown de la série American Horror Story.
Ici, ce ne sont pas les cartes Pokemon qui intéressent, mais les cartes Magic.
Arnaud, vendeur de produits rétro-gaming
Avant de quitter le salon, les fans feront sûrement un arrêt sur l'unique stand de rétro-gaming du salon. C'est un alsacien, féru de jeux, qui expose. Parmi les jeux vidéo d'anciennes consoles, les fans passent des dizaines de minutes à regarder avec minutie les classeurs de cartes à jouer. Ici, ce ne sont pas les cartes Pokémon qui intéressent, mais les cartes Magic. Magic, est un jeu de stratégie avec des cartes à jouer, commercialisé en 1994 dans le monde. Près de 30 ans après, la passion embaume encore les fans qui sont prêts à dépenser quelques dizaines d'euros pour trouver la carte manquante à leur collection. Les prix des cartes Magic sont raisonnables. Moins de spéculations que sur les cartes Pokémon, car avant tout, le public qui achète ces cartes sont des joueurs. Des grands ados qui jouent encore entre amis ou au sein de clubs. Comptez entre un et vingt euros pour une carte Magic, qui bien généralement ne perdra pas de valeur. Le jeu existe depuis très longtemps, mais c'est beaucoup moins médiatisé que Pokémon. C'est plus confidentiel ce qui permet au prix de ne pas grimper.
Si le salon Game in Reims vous a convaincu, sachez qu'il en existe partout dans le monde. Des salons classiques aux conventions (avec la présence d'acteurs), le monde de la culture pop est vaste et le plus grand rendez-vous français est la Japan Expo qui a lieu à Paris chaque année.
Le monde de la culture geek ne finit pas d'attirer les fans et représente à l'échelle mondiale un chiffre d'affaire de plus de 200 milliards de dollars. (source : Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs, 2020)