L'association Nous Toutes 51 organise une Pride ou marche des fiertés, samedi 3 juillet à Reims. Une première depuis 2005.
Ne parlez plus de "Gay Pride" mais de "Pride" ou tout simplement de marche des fiertés, une dénomination jugée plus englobante pour l'ensemble de la communautée LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Organisée chaque année dans de nombreuses villes de France, cela faisait depuis 2005 qu'une telle manifestation n'avait plus eu lieu à Reims.
Une absence à laquelle l'association Nous Toutes 51, un collectif féministe engagé contre les violences sexistes, sexuelles, économiques, psychologiques, verbales et physiques faites aux femmes crée en octobre 2020, a décidé de mettre un terme. Samedi 3 juillet, à partir de 13h30, une marche festive sera donc organisée à Reims avec un départ prévu du square Colbert pour rejoindre le parc Léo Lagrange.
Besoin de reconnaissance et de sécurité
"Des manifestations de ce type avaient été organisées à Reims entre 2002 et 2005 mais de ce qu'on m'a dit, ça n'avait pas vraiment pris. Mais depuis, il y a eu le mariage pour tous et je pense que les mentalités ont changé, explique Laura G, présidente de Nous Toutes 51. Une marche a été organisée pour la première fois à Troyes le 5 juin où il y a eu 600 personnes, c'est important que cela existe également dans une grande ville comme Reims."
Un véritable objectif pour la présidente de l'association. "Dès la création de l'association, je voulais que soit organisé ce type d'évènement. Le meurtre de Paula, en avril dernier (un homme de 51 ans, homosexuel et se travestissant chez lui, avait été retrouvé égorgé, après l'incendie de son appartement, avenue de Laon) a encore renforcé cette volonté. Il y a une volonté pour la communauté de se retrouver, de partager quelque chose ensemble et d'être visible. Aller faire des manifestations à Paris, c'est bien, mais on a besoin d'être reconnu et en sécurité dans notre ville."
Une manifestation qui a reçu l'accord de la préfecture, selon la présidente de Nous Toutes 51 et à laquelle seront associés Aides, l'association LGBTQ+ de Châlons-en Champagne ou encore collages féminicides Reims et Epernay. Une camionnette avec un DJ animera le cortège ou le port du masque sera obligatoire.
De la friture sur la ligne entre Nous Toutes 51 et Exaequo
Parmi ses partenaires, une absence ne peut que sauter aux yeux, celle de l'association Exaequo, pourtant référence sur ce thème. Alors, y a-t-il de la friture sur la ligne entre les deux associations ? "Nous ne voulions pas organiser de marche cette année car une grande partie du conseil d'administration a changé et ce type d'évènement demande beaucoup d'investissements en termes de bénévoles mobilisés et de normes de sécurité à mettre en place, indique Roxanne Guinot, vice-présidente d'Exaequo. Nous préférons nous laisser du temps pour organiser quelque chose de plus grande envergure l'année prochaine mais nous appelons tout ceux qui le souhaitent à participer à la marche."
Là où les choses se compliquent, c'est que Nous Toutes 51 souhaite organiser un moment de rassemblement après la marche, au parc Léo Lagrange ou à République. Des demandes ont été faites à la mairie, sans réponse pour le moment mais il semble d'après nos informations que "les conditions d’organisation générale qui incombent à tout organisateur ne sont pas suffisamment étayées pour une manifestation susceptible d’atteindre une certaine ampleur". Or, au même moment, l'association Exaequo souhaite organiser une journée des visibilités, au parc Léo Lagrange, avec la mise en place d'un village associatif. La mise en place de l'évènement semble bien avancée et on devrait en savoir plus très prochainement. Ce qui est sûr, c'est que les deux associations semblent pour le moment avoir bien du mal à s'entendre.