Durant le mois de juin, la Fédération française des motards en colère (FFMC) organise un tour de France pour dénoncer notamment la mise en place du contrôle technique obligatoire pour les deux roues. Un relais qui est passé par Reims ce jeudi 6 juin.
lls ne lâchent rien et entendent bien le faire savoir. Alors que le contrôle technique obligatoire pour les deux roues est effectif depuis le 15 avril 2024, les motards réunis sous la bannière de la FFMC (Fédération française des motards en colère) dénoncent toujours cette mesure injustifiée selon eux. Ils ont donc entrepris un tour de France dit "des vaches à lait", une opération médiatique destinée à alerter le public sur ce point mais aussi d'autres problématiques liées à la circulation des deux roues motorisées. Commencé à Evreux (Eure) lundi 3 juin, le parcours les a menés à Reims ce jeudi après-midi.
Ce tour de France s'effectue sous forme de relais, un peu à l'image de la flamme olympique qui parcourt les régions actuellement. Mais cette fois, c'est un pot au lait qui fait office de torche. Sur le parvis de la cathédrale de Reims, les motards venus du Nord l'ont ainsi transmis à leurs collègues de la Marne et de l'Aube, ces derniers se chargeant de le transporter à Troyes puis à Nancy ce vendredi. Et pour compléter l'action qui se veut aussi humoristique, certains motards se déguisent en vache pour l'occasion. "On en a ras le bol d'être pris pour des vaches à lait, clame Estelle Herreman, membre de la FFMC de l'Aube. On est de plus en plus taxés pour tout et n'importe quoi. Les motards ont l'impression d'être le bouc émissaire du gouvernement qui cherche toujours à nous faire payer davantage."
88 euros pour un contrôle technique visuel
Damien Guiborat, coordinateur de la FFMC Aube
Le contrôle technique obligatoire constitue donc le premier motif d'exaspération des bikers. Lesquels mettent en avant les chiffres. "Seuls 0,3 % des accidents sont liés à la vétusté de la moto, contre 30 % à cause des infrastructures et ce sont des données officielles établies par les compagnies d'assurances", rappelle Damien Guiborat, coordinateur de la FFMC Aube. L'État devrait plutôt se concentrer sur la qualité de la chaussée qui a tendance à se dégrader. Comme on l'a déjà dit, occupez-vous des routes, on s'occupe de nos motos."
Des revendications déjà entendues avant le 15 avril lors de nombreuses manifestations mais qui sont toujours d'actualité, d'autant que les prix pratiqués par les centres de contrôle en agacent plus d'un. "88 euros en moyenne le contrôle à Troyes, pour un contrôle uniquement visuel puisque la plupart des centres ne sont pas équipés pour inspecter en profondeur l'état d'une moto", reprend Damien Guiborat. Précisons que ce contrôle technique doit être renouvelé tous les trois ans contre deux ans pour les voitures.
Miser sur la formation et la sensibilisation
Le contrôle technique, "dernière aberration en date" selon la FFMC n'est pas le seul problème soulevé. La place de la moto en ville est aussi remise en question. "On veut par exemple nous faire payer les places de stationnement au même prix que les voitures alors qu'on prend quatre fois moins de place, déplore Estelle Herreman.
Pour améliorer la sécurité sur la route, la FFMC propose toujours d'autres mesures alternatives. Notamment des formations à destination de tous les usagers de la route. "C'est dans l'ADN de notre fédération, rappelle Philippe Maussion, coordinateur de la FFMC dans le Nord. On intervient souvent dans les collèges et lycées pour sensibiliser les jeunes à leur propre sécurité. On est engagé aussi dans les stages de perfectionnement, pour permettre aux motards de mieux maîtriser leur moto et d'adopter une conduite plus confortable et plus sûre."
Ce tour de France s'achèvera le 29 juin à Paris. D'ici là, il traversera largement le Grand Est avec une autre étape symbolique ce dimanche 9 juin à Strasbourg, une date qui coïncidera avec les élections européennes, dans la ville hôte du Parlement. Une manière de se faire entendre et pas uniquement à l'échelle du pays.