Une trentaine d'agriculteurs réunis ce vendredi à Beaumont-sur-Vesle, dans la Marne mais aussi dans l'Aube. Ils se battent pour continuer à utiliser le glyphosate alors que le ministre de la transition énergétique, Nicolas Hulot, veut interdire ce désherbant, très critiqué.
La FDSEA de la Marne, comme l'ensemble de la profession, se mobilise ce vendredi pour défendre l'utilisation du glyphosate. A Beaumont-sur-Vesle, dans la Marne, ils étaient une trentaine d'agriculteurs à manifester.
Ils ont notamment déployé une banderole le long de la Nationale 44, on peut y lire : "l'agriculture de la Marne (ne sera plus) une chance pour la France".
D'autres banderoles doivent être apposées dans le secteur de Sézanne, de Vitry-le-François et de Sainte-Ménéhould ce vendredi avec comme messages : "l'agriculture de la Marne nourrit 10 millions de personnes, l'agriculture de la Marne fait vivre la ruralité, l'agriculture de la Marne emploie plus de 108 000 personnes".
Ces agriculteurs se sentent, aujourd'hui, "oubliés" par les hommes politiques et le gouvernement.
Mobilisation également dans l'Aube
Si on nous retire le glyphosate, ce sera plus de fuel, plus de chimie
Brice Bachon était ce vendredi midi en direct de Jessains, dans l'Aube, avec Fabien Driat, céréalier.
Une action nationale des agriculteurs ce vendredi
Dans un même temps, quelque 250 agriculteurs français bloquaient partiellement ce vendredi l'accès à l'avenue des Champs-Elysées à Paris, protestant contre la concurrence jugée injuste de produits étrangers et le risque de voir interdit prochainement le glyphosate comme le souhaite le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
Organisée à l'appel de fédérations départementales de la FNSEA, premier syndicat agricole français, et de l'organisation des Jeunes agriculteurs, la manifestation rassemblait des voitures qui bloquaient la circulation aux alentours du rond-point des Champs-Elysées, a constaté l'AFP.
"Soja argentin: OGM", était-il écrit sur un conteneur placé à l'entrée de l'avenue. L'accès à celle-ci a été partiellement rouvert vers 8h00, après une heure de blocage complet.
Les manifestants protestent contre la possibilité d'importer des produits agricoles traités avec des herbicides comme le glyphosate, alors même que la FNSEA craint que le gouvernement interdise unilatéralement l'emploi de tels herbicides en France.
"M. Macron veut être le M. Propre du monde mais est le fossoyeur de l'agriculture", a déclaré Frédéric Arnoult, président des Jeunes agriculteurs d'Ile-de-France.
"Comment on peut vouloir vendre du rêve aux Français sur une alimentation saine, alors qu'on nous enlève nos moyens de production ?", a-t-il ajouté. Selon Damien Greffin, le président de la FDSEA d'Ile-de-France, une délégation des manifestants devait être reçue dans la foulée à l'Elysée.
En juillet, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour dix ans de la licence du glyphosate qui expire fin 2017. Le vote sur l'autorisation de cet herbicide, le plus répandu en Europe, pourrait avoir lieu le 5 ou 6 octobre au sein d'un comité d'experts.
La France a annoncé qu'elle voterait contre la proposition de la Commission. Elle a une position-clé car une majorité qualifiée est requise.
Le glyphosate késako ?
Le glyphosate est un herbicide, très efficace, utilisé pour désherber les espaces verts. Il représente un quart du marché mondial des désherbants.Il a été mis sur le marché en 1974 et représente pour les agriculteurs un moyen simple et économique d'éliminer les mauvaises herbes entre la récolte et les nouveaux semis, des mauvaises herbes présentes dans une large gamme de culture (cérales, colza, féverole, tournesol, maïs, bettrave à sucre, pâtures). (source : glyphosateeu.fr).
Le glyphosate : une substance cancérogène ?
La substance est classée "cancérogène probable" et des résidus auraient été retrouvés dans des céréales pour petit déjeuner, des pâtes ou encore des lentilles, selon l'ONG Générations futures.