Mort du pape Benoît XVI : les souvenirs d'Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, qui l'avait rencontré

Le pape émérite Benoît XVI, qui avait renoncé à sa charge pontificale en 2013, est mort le samedi 31 décembre. L'archevêque de Reims (Marne), Éric de Moulins-Beaufort, a dressé son portrait.

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Il avait 95 ans. Benoît XVI, né Joseph Ratzinger en Bavière, est mort le samedi 31 décembre 2022. Il a élu pape en 2005, avant de renoncer à sa charge en 2013. Depuis lors, il était connu sous l'appellation de pape émérite, non-prévue par le droit canonique. 
Invité sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne, Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims (Marne) et président de la Conférence des évêques de France (Cef), a pris la parole. "C'est un décès qui était attendu depuis longtemps. Mercredi dernier [28 décembre; ndlr], le pape François avait demandé qu'on prie pour son prédécesseur, dont la santé se dégradait."

Des pensées pour l'ancien pape

"Et Benoît XVI, depuis sa démission, attend la mort et s'y prépare tranquillement. Donc cela fait des années, d'une certaine façon, que l'on attend ce moment. C'est pour lui un accomplissement. Je pense que pendant toute la semaine, une attention particulière sera portée pour le pape Benoît XVI lors des messes."
L'archevêque avait déjà rencontré le pape. "J'en ai un souvenir très personnel. Vers 2010, quand j'étais évêque auxiliaire à Paris, j'ai pu aller le rencontrer au monastère où il était retiré, dans les jardins du Vatican. Je l'ai interrogé sur un théologien français, le père Henri de Lubac. J'ai eu la chance de passer une petite heure avec lui. J'ai pu admirer sa capacité à parler le français avec beaucoup de facilité, alors que ce n'est pas sa langue maternelle."
"J'ai alors pu retrouver l'homme que j'avais pu croiser une fois ou l'autre. Avec sa douceur, sa gentillesse, son attention réelle aux personnes. Ce qui n'est pas tout, quelque fois, l'image médiatique qu'on a pu un peu lui coller."

Un grand théologien

Il avait aussi qualifié le pape Benoît XVI de grand théologien. "C'est à dire que c'est un homme qui avait une grande capacité de parler de Dieu, tout simplement. À commenter l'écriture sainte, la Bible, donc. Essayer d'expliquer le rapport que Dieu veut nouer avec les Hommes. Il l'a montré de bien des manières, dans des livres très savants, ou dans des catéchèses - des discours plus quotidiens et ordinaires - pour faire comprendre la relation que Dieu veut créer avec l'Humanité. Il avait une grande capacité à utiliser des images pour le faire comprendre."  

C'est un homme qui avait une grande capacité de parler de Dieu

Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims

Considéré parfois par la presse comme un pape de transition entre Jean-Paul II et François, "il a fallu, de fait, qu'il recueille le fruit de l'héritage de Jean-Paul II. Sa fin de pontificat avait été très longue. Il avait été malade pendant des années. Il a donc fallu recueillir cet héritage, et essayer d'insuffler quelque chose de nouveau dans un monde qui s'était beaucoup transformé."

Le monde d'après

"Le grand-oeuvre du pontificat de Jean-Paul II, c'était la chute du mur de Berlin. Après, le monde s'est reconstruit, pas forcément comme on l'avait espéré. C'est un peu comme le monde demain, après la crise du covid : on peut espérer un monde meilleur, mais ce n'est pas forcément ce qui est apparu. Benoît XVI a dû essayer d'éclairer cette situation-là."  
Monseigneur de Moulins Beaufort n'a pas appelé de ses voeux que le pape François renonce également à sa fonction dans le cas où il deviendrait malade ou trop âgé. Il espère que "chaque pape pourra aller au bout de sa mission", et pas finir "dans un ehpad pour papes".
Il ne se rendra pas aux funérailles du pape émérite, prévues le jeudi 5 janvier 2023. Il présidera plutôt celles de Daniel Labille, l'ancien évêque de Créteil (Val-de-Marne) et Soissons (Aisne) qui est mort lui aussi le 31 décembre à Charleville-Mézières (Ardennes). Il était originaire de ce département.

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