Parcoursup Reims : "16,5 de moyenne et 10 voeux refusés", une lycéenne s'indigne et crée l'émoi sur Twitter

Sorenza Lafargue, 18 ans, élève brillante en terminale L au lycée Marc Chagall de Reims (Marne) n'a vu aucun de ses 10 voeux favoris être retenus sur Parcoursup alors qu'elle a plus de 16,5 de moyenne générale. Elle tweete son incompréhension. Son message comptabilise plus de 2 millions de vues.

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A Reims (Marne), Sorenza Lafargue, bachelière rémoise, a découvert mardi 19 mai les réponses sur Parcoursup, quant aux choix émis pour sa première année d'étude supérieure. Stupeur et incompréhension. Aucun de ses 10 voeux favoris n'est retenu.

Mention Très Bien 

"Lorsque j'ai vu la page des résultats s'afficher, et que j'ai aperçu tous les non, j'étais dégoûtée, explique la lycéenne. J'avais choisi des facultés de droit parisiennes prestigieuses à la Sorbonne, au Panthéon, le Collège de droit, ainsi que de nombreux IEP  (Institut d'Etudes Politiques)- Sciences Po. Je pensais au moins être sur des listes d'attente."
 

Sorenza est élève en terminale littéraire option théâtre au lycée public Marc Chagall, renommé pour son taux élevé de réussite au baccalauréat et la qualité de son enseignement. Une élève sérieuse, à la scolarité exemplaire. "En comptabilisant mon premier et mon deuxième trimestre j'ai pour l'instant 16,5 de moyenne générale. Au troisième trimestre, je devrais avoir 18 de moyenne, ce qui devrait encore faire augmenter ma moyenne de baccalauréat", précise la jeune fille. Plus de 16 de moyenne, cela correspond haut la main à une mention Très Bien.

Le tweet de la colère

Très déçue et en colère contre le système Parcoursup qu'elle estime injuste, elle poste un tweet le soir même. "Je pensais juste que cela allait faire réagir mes amis, mais je me suis aperçue rapidement qu'il y avait un déferlement de like et de retweet. J'ai même dû éteindre mon téléphone, car il n'arrêtait pas de vibrer", raconte amusée Sorenza qui ne s'attendait pas au succès fulgurant de son message. 
   

Mon tweet sur Parcoursup a fait 71.000 likes, plus de 12.000 retweet et au total jusqu'ici plus de 2 millions de personnes l'ont vu.
-Sorenza, bachelière rémoise


Parmi les commentaires, des remarques négatives, mais beaucoup de messages bienveillants, compatissants et de soutien de lycéens qui ont vécu la même situation. "Cela m'a mis du baume au coeur. Mais je me suis aussi aperçue en discutant avec certaines personnes qu'avec une moins bonne moyenne que moi, elles étaient prises dans les grandes facultés de droit parisiennes." Pour la jeune Rémoise, c'est "l'algorithme Parcoursup" qui crée de telles inégalités.
 

L'injustice du réseau Sciences-Po

Sorenza souhaite devenir magistrate. Pour l'instant, d'après Parcoursup, elle peut intégrer la faculté de droit de Reims, celle de Nancy ou d'Aix-en-Provence. Elle est aussi sur liste d'attente pour la faculté Panthéon mais sans aucun espoir d'être admise. "Je ne me fais aucune illusion, je suis 8.000e sur liste d'attente. Ils n'en prennent que 900. L'année dernière, le dernier pris était classé dans les 3.000e", explique Sorenza, lucide.

Elle rêvait aussi d'intégrer un Institut d'études politiques. Mais là aussi, elle est amère quant au choix de la méthode utilisée par le Réseau Sciences-Po cette année pour sélectionner les candidats. "A cause du coronavirus, ils ont dû annuler les concours. La solution trouvée pour les remplacer m'a totalement discriminée. Ils prennent pour chaque matière de 1ère et de terminale les meilleures notes et les moins bonnes notes de la classe. Ils font une moyenne et me situent ensuite en fonction de cette moyenne de classe. Mais comme je suis dans une très bonne classe, ma moyenne ne se distingue pas assez", explique Sorenza.

Avec sa maman, son soutien sans faille, elle a tout analysé et calculé avant d'en arriver à cette conclusion. Elle a même fait une simulation avec les notes de sa meilleure amie en terminale dans un lycée de moins bonne réputation à Reims. "Avec 13 de moyenne, si elle en avait fait la demande, mon amie aurait eu plus de chances que moi d'intégrer un IEP et ce, alors qu'il y a un écart de 3,5 points entre nos deux moyennes d'élèves. Et de conclure, agacée : "je ne comprends pas, aucun élève n'est sur un même pied d'égalité."

Rien à perdre

Au lycée, comme dans sa famille, son entourage l'a rassurée. "Mes proches m'ont dit qu'ils étaient hyper fièrs de moi, que j'avais raison de me faire entendre. C'est peut-être comme cela que les choses vont avancer, qui sait ?" s'interroge la bachelière.

Quant à son avenir proche, même si ce n'est pas celui qui la faisait rêver, elle se fait à l'idée. "Je vais rentrer à la faculté de droit de Reims en septembre si rien ne se décante après le 17 juillet. J'en ai eu de bons échos quand même. Et puis l'important, c'est de continuer à travailler dur, à ne rien lâcher peu importe l'endroit".

Après le 17 juillet, date de la fin des résultats de Parcoursup, Sorenza a tout de même un plan B. "Avec ma mention Très Bien, normalement, je peux aussi me présenter directement sur dossier - à condition de payer des frais de dossiers - dans les différents SciencesPo ou IEP. Malgré le Covid, la procédure bien que ultra sélective, est peut-être encore valable. Et puis je vais démarcher une à une les universités dans lesquelles je ne suis pas reçue. J'aimerais comprendre le pourquoi de mes refus. J'irai au culot, montrer ainsi ma motivation, essayer de les persuader. Je n'ai rien à perdre."
 
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