Coronavirus : des examens à distance pour tous les étudiants de l’université de Reims Champagne-Ardenne

A partir du 15 mai 2020, les étudiants de l’URCA (Université de Reims Champagne-Ardenne) commenceront leurs examens de fin de semestre. Des examens qui se feront à distance sous des formes différentes selon les filières.

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Les évaluations de fin de semestre se tiendront à partir du 15 mai à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Et cette année, elles se feront toutes à distance, alors qu’enseignants et étudiants ont arrêté les cours en présentiel depuis le 13 mars dernier, au début du confinement.

Néanmoins, ces évaluations compteront pleinement dans les cursus : "Il s’agit d’un véritable semestre, déclare Guillaume Gellé, président de l’URCA, l’Université Reims Champagne-Ardenne. Ce qui fait que l’année actuelle n’est pas du tout dévalorisée et nous avons tenu à pouvoir procéder à l’évaluation des enseignements".

Et pour cause : tout a été mis en place, d’après l’université, pour assurer la continuité des apprentissages à distance, grâce notamment aux outils numériques, dont certains ont même été fournis par l’URCA aux étudiants les moins connectés. Seule difficulté : les travaux pratiques demandant l’utilisation de matériel spécifique. Mais là encore, certains cours ont pu être filmés. "Auparavant, nous avions une centaine de cours réalisés en distanciel sur l’université. Pendant le confinement, nous avons pu mettre en place 1.000 cours à distance", poursuit Guillaume Gellé.

Les examens porteront donc sur la période pré-confinement, où les cours se sont déroulés normalement et où certaines évaluations ont déjà pu être faites mais aussi sur la période de travail à distance. La 2e session d’examens, dite "de rattrapage", devrait quant à elle se tenir à partir du 20 juin, avec, si les conditions le permettent, une partie en présentiel.
 

Les exams à la maison

Mais alors concrètement, à quoi peut ressembler un examen confiné chez soi ou dans une chambre de résidence universitaire ? 927 étudiants, sur l’ensemble de l’académie, ont en effet décidé de se confiner dans leur résidence universitaire sur les 2642 que compte le CROUS"Tout dépend du nombre d’étudiants concernés dans chacune des filières, explique Damien Jouet, vice-président de la commission de la formation et de la vie universitaire. Il s’agira soit d’un devoir à la maison particulier et donc de rendre un travail personnel, soit d’un système de QCM (questionnaires à choix multiples, ndlr) généré aléatoirement".

Si les moyens technologiques le permettent, les évaluations peuvent aussi être remplacées par des entretiens ou des séances en visio-conférence, comme des oraux d’évaluation. Bien sûr, toute une partie du semestre sera également évaluée grâce au contrôle continu. Les détails, filière par filière sont consultables sur le site de l'université.

 

Pour les filières qui nécessitent des travaux pratiques, l’université a décidé de "neutraliser" les notes de ces travaux. "Cela signifie que l’étudiant obtient les ECTS (crédits européens nécessaires à la validation de son diplôme en fin de cursus, ndlr) et la note attribuée est neutre par rapport à la moyenne de l’étudiant sur son semestre, ajoute Damien Jouet. Mais tout cela reste très marginal."
 

Quid des étudiants en précarité numérique ?

Les examens devraient donc se dérouler de façon inhabituelle mais sans accrocs, y compris pour les étudiants en grande difficulté numérique, assure l’URCA, qui, à la suite d’un sondage par SMS en a recensé une petite centaine sur les 27 789 étudiants champardennais.  "C’est un chiffre qui peut paraître faible, mais pour eux, il va falloir trouver une solution", constate Matéo Mevizou, président de la Fédération étudiante Intercampus de Champagne-Ardenne.

Chaque unité de formation et de recherche (UFR) devra donc identifier ses étudiants et leur proposer des solutions pour que leur année ne soit pas perdue. Pour la filière de droit, par exemple, des sessions dédiées à ces étudiants devraient être mises en place à la fin du mois de juin en présentiel et dans le respect des consignes de sécurité sanitaires. D’autres UFR pourraient également s’en inspirer. "Il faudra bien que l’on s’assure que ces étudiants ont eu accès aux cours, poursuit Matéo Mevizou. Parce que si les étudiants en fracture numérique n’ont pas eu les cours en amont, l’examen en présentiel ne va pas changer grand-chose".

Il faudrait que chaque étudiant dans ce cas puisse se faire connaitre en amont dans son UFR pour que l’on puisse trouver une solution au plus vite. Assimiler un semestre de cours, c’est quand même assez long.
- Matéo Mevizou, président de la fédération Intercampus Champagne-Ardenne

 

 

Bienveillance comme maître-mot des évaluations

Néanmoins, l’URCA compte bien prendre en compte le contexte sanitaire dans ses évaluations. "On essaie de voir comment on peut évaluer au mieux les savoirs et les compétences acquises par les étudiants ", explique Guillaume Gellé. Chacune des équipes pédagogiques jugera donc, en fonction des cursus, quelle est la meilleure méthode. "Ce que nous recherchons, c’est l’évaluation la plus juste. Ce n’est pas un concours, rappelle le président de l'URCA. Cela nous permet d’être plus tolérants vis-à-vis des étudiants qui ont pu être moins avantagés que d’autres. On cherche à apprécier les niveaux sans pénaliser les étudiants. Des consignes ont été passées en ce sens aux jurys et équipes pédagogiques ».

Nous sommes dans une période particulière. Nous cherchons donc à être bienveillants vis-à-vis des étudiants.
- Guillaume Gellé, président de l'Unversité Reims Champagne-Ardenne

 

De quoi rassurer les étudiants qui craignaient de ne pas avoir eu les moyens d’être prêts pour leurs examens, à l’image de ceux de la filière droit qui avait même lancé une pétition en ce sens. Depuis, les choses semblent s’être apaisées.
 


Les étudiants en santé mobilisés face au SARS-CoV-2

Enfin, les étudiants dans les filières santé ont été particulièrement mobilisés sur cette crise sanitaire, que ce soit dans les CHU, les pharmacies et autres centres de santé et de soins. Leur expérience pratique a donc fortement augmenté. "Pour eux, il faudra bien sûr modifier les évaluations pour prendre en compte leur intervention dans cette crise du covid, conclut Guillaume Gellé. C’est quelque chose d’assez exemplaire".
 
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