Perte d'odorat à cause du Covid : un centre de cryothérapie de Reims Bezannes trouve une solution

Une étude vient d'être publiée dans une revue médicale internationale. Faire des séances de cryothérapie permettrait de retrouver en partie l'odorat perdu à cause du Covid.

Cette étude, menée par le centre Cryotera, situé à Bezannes, et son pôle de recherche, va donner de l'espoir à ceux qui souffrent de perte d'odorat. C'est l'un des symptômes particulièrement reconnaissable de la Covid-19, ce dysfonctionnement des sens est rencontré "par près de 70 % de la population à la suite d'une contamination", précise Cryotera. Avec 13,8 millions de cas positifs en France depuis mars 2020, bons nombres de patients sont atteints de ce problème. Si certains le retrouvent facilement, pour d'autres, cela peut prendre plusieurs mois. 

Il n'existe aujourd'hui aucune thérapie permettant de lutter efficacement contre cet effet secondaire de la Covid-19

Bastien Bouchet, co-fondateur de Cryotera 

"Il n'existe aujourd'hui aucune thérapie permettant de lutter efficacement contre cet effet secondaire de la Covid-19. La CCE (cryothérapie corps entier ndlr) apparaît donc comme l'une des seules solutions scientifiques pour lutter contre ce phénomène qui handicape des centaines de milliers de personnes dans le monde", précise Bastien Bouchet, le co-fondateur de Cryotera. 


Faire de la cryothérapie corps entier permettrait de retrouver en partie ses facultés. Les personnes restent 3 minutes dans une chambre hermétique à - 110°C et renouvellent l'expérience entre deux et cinq fois. 

"L'exposition de l'ensemble du corps par cryothérapie permet de stimuler l'organisme et de générer des réflexes de protection luttant efficacement contre les syndromes inflammatoires et certaines douleurs chroniques", explique Guillaume Polidori, le directeur du Pôle de recherche Cryotera. Le centre proposait donc déjà des séances aux personnes souhaitant se relaxer, réduire des douleurs ou encore avoir un sommeil de meilleure qualité. 

Axer une étude sur la perte d'odorat est le fruit du hasard. "Dans le centre situé à Valence, deux médecins sont venus faire des séances, ils avaient perdu l'odorat avec le Covid. Quelques jours après, ils nous ont rappelés pour nous dire qu'ils l'avaient retrouvé", explique le co-fondateur de Cryotera. Lorsqu'il en a été informé, il a immédiatement contacté l'association française d'anosmie pour leur proposer de tester cette technologie. Grâce à l'organisme, ils ont trouvé les participants de cette étude. Ce dernière vient d'être publiée dans la revue médicale internationale "The journal of integrative and complementary medecine".

Avec la cryothérapie, 28 personnes sur 30 ont retrouvé l'odorat 

Pour mener à bien ce projet, des personnes testées positives avec une perte d'odorat entre un mois et un an ont participé à l'étude. Elle a été réalisée en partenariat avec le CHU de Reims, l'hôpital s'occupait de vérifier la sérologie des patients. "Nous voulions vérifier qu'ils avaient bien eu le Covid", précise Bastien Bouchet. Sur les 30 personnes ayant suivi entre 2 et 5 séances de cryothérapie, 28 affirment avoir retrouvé l'odorat au moins partiellement. 

"En moyenne, même si 5 séances sont plus probantes, on a eu une amélioration de 200 % par rapport au début", sourit-il. Les résultats sont également efficaces pour les odeurs fantômes. "Par exemple, quand on fait sentir à une personne un citron et qu'elle trouve que cela sent les poubelles. Nous avons eu plusieurs cas avec l'odorat modifié", précise Bastien Bouchet. 

L'étude va continuer partout en France

"Nous faisions remplir des questionnaires, nous avons vu l'évolution au fur et à mesure", s'enthousiasme le co-fondateur. Le résultat est sans appel. Une nouvelle qui donnera espoir aux personnes n'ayant pas retrouvé leurs facultés. 

L'étude va continuer puisque désormais l'ensemble des centres Cryotera (Dijon, Limoges, Marne-la-Vallée, Reims, Poitiers, Troyes et Valence) vont effectuer cette rééducation pour lutter contre l'anosmie. "Cinq séances coûtent 195 € dans nos centres, on les mettra à 150 pour les personnes ayant de l'anosmie et on leur demandera de continuer de remplir les formulaires", précise Bastien Bouchet. Il espère ainsi avoir des chiffres beaucoup plus précis avec un panel de personnes plus large. 

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