Tout près de l'Hôtel de ville de Reims, la rue de Tambour a changé de couleur. Mardi 30 avril, à la demande de la Ville et avec les commerçants, une entreprise a peint chaque pavé d'une couleur différente. Une forme de street art qui enchante les passants. Mais pourquoi dans cette rue ?
C'est le nouveau spot des instagramers à Reims. Et il fait un tabac. La rue de Tambour, située près de la place de l'Hôtel de Ville, a été décorée mardi 30 avril par une entreprise de peinture. Chaque pavé de cette rue considérée comme la plus ancienne de la Cité des sacres est désormais peint en jaune, bleu, rouge, orange, vert et bleu...Une idée qui a germé dans la tête des élus chargés de l'urbanisme.
"On avait envie de donner un peu de dynamisme à ce secteur, précise Laure Miller, élue à la mairie de Reims, en charge des espaces verts, car nous allons inaugurer le 9 mai la nouvelle place de l'Hôtel de ville, baptisée place Simone Veil. On a eu l'idée en regardant ce qui s'est fait ailleurs. Et c'est au Puy-en-Velay que l'on a repéré le concept de pavés colorés". Une opération similaire a eu lieu en décembre 2018 dans la commune auvergnate.
Depuis l'apparition de ces pavés en couleur, les photographes amateurs ou professionels, de passage dans cette rue de Reims, s'en donnent à coeur joie. Et les commerçants constatent une affluence grandissante.
Séduits, les commerçants de cette rue à Reims ont participé eux aussi à la mise en peinture le 30 avril. Une opération orchestrée par une entreprise locale, spécialisée dans la peinture urbaine, mais pas dans le street art. L'oeuvre a été relayée sur les réseaux sociaux et rencontre un succès croissant. Suscitant des commentaires variés, parfois polémiques. En voici une sélection.
La couleur fait rugir
"Qui aurait pensé que de simples pavés colorés illumineraient cette rue et ferait ruer les illuminés ! poste Aurélie sur Facebook.Gros encouragements pour ces ouvriers qui se brisent la santé pour ce métier qui est trop souvent dénigré et dont les plus rageux n’en ferait pas l’occupation d’une journée! Un peu de changement pour ces hommes qui travaillent de jour , de nuit, qu’il pleuve, qu’il vente, par 35 ou 0 degrés !!! Tout mon soutien aux ouvriers de cette entreprise!!!". Pour Colette en revanche, c'est l'étonnement : "C'est bien le personnel de la mairie ? 7 personnes pour faire ça ? Honteux", écrit-elle dans un commentaire énervé.
La couleur fait rugir le Grr ! (Groupement des Rageux de Reims - pour mémoire). Le rouge énerve, le bleu agace, et le vert horripile. Ne changez rien, restez gris, et laissez la couleur aux autres, merci.
-Benjamin, (post Facebook)-
Une polémique avait eu lieu à quelques mètres de cette rue à propos d'une peinture urbaine. Une infirmière a été condamnée à 500 euros d'amende et à un stage de citoyenneté pour avoir dessiné des coquelicots sur les marches de l'Hôtel de Ville de Reims en signe de protestation contre les pesticides de synthèse. L'infirmière avait dénoncé une sanction disproportionnée.
Dans cette vidéo postée sur la page Facebook de la Ville de Reims, la création de cette oeuvre en timelapse.
L'opération a coûté quelques milliers d'euros, précise la mairie. Aucune autorisation n'est nécessaire pour ce genre d'oeuvre éphémère. Les pavés vont rester colorés jusqu'à l'hiver. La nature devrait effacer les couleurs de manière naturelle car peu de véhicules l'empruntent. Si l'idée séduit, la Ville de Reims réfléchit à renouveler cette expérience sous une forme ou une autre.