Ce jeudi 15 août à Reims, heureusement que les touristes sont là pour investir la cité des sacres.
A mesure que le soleil perce les nuages, le parvis de la cathédrale se remplit. Des dizaines de touristes arrivent comme des fourmis, smartphones à la main et appareils photo autour du cou. Entre quelques éclaircies, ils profitent d'une lumière exceptionnelle, très propice à la photographie. "Quand on a vu l'extérieur de Reims, en sortant de l’autoroute, on s'est dit que ce n'était pas beau et très sale, se souvient Corinne Gaillet, une touriste originaire du Beaujolais, iPhone à la main. Finalement, une fois dans le centre, c'est vraiment très joli." Et de demander : "A Reims, que mange-t-on de sucré?"
Comme Corinne et Jean-Yves, son mari, ils sont nombreux à ne faire qu'une escale dans la cité des sacres. Alors, manque de temps oblige, ils souhaitent tous passer par l'incontournable : Notre-Dame de Reims.
A quelques mètres sur le côté, un Allemand pose avec Elsie, une petite Golden Retriever d'à peine un an, pleine de vie. Ils s'arrêtent une journée avant une nouvelle escale à Chantilly, direction la Bretagne. "J'étais déjà venu à Reims il y a deux ans, raconte Florian, 45 ans. Comme mon mari n'avait pas encore vu la ville, on s'est dit que c'était l'opportunité de s'arrêter." Laissant Elsie à Dirk, il en profite pour revoir les vitraux qu'il a adorés. "On est obligé de faire des pauses pour la chienne", explique le quadragénaire. Il marque une pause puis s'interroge : "La ville est très belle mais je me demandais : Pourquoi tous les magasins sont-ils fermés?"
"On a l'impression que les restaurateurs ne parlent pas anglais"
La question a souvent été posée à l'office du tourisme. "On a eu beaucoup d'Espagnols, de Hollandais… Pas mal de gens se demandaient pourquoi aucune enseigne n'était ouverte aujourd'hui", sourit-on sur place. Autre questionnement soulevé par Monica, une Hollandaise de 24 ans, sur le niveau d'anglais des restaurateurs marnais. En voyage avec son copain "pour le champagne", elle ne garde pas un très bon souvenir de son expérience sparnacienne."Beaucoup de personnes ne parlent pas anglais dans les restaurants. On a eu l’impression de n’être que des touristes et que les gens s’en fichaient", regrette la jeune femme. Et de s'amuser :
Hier, nous commandions des frites dans un Mc Do. Au moment où ils ont entendu que je parlais anglais, j'ai senti de la panique dans les yeux de la personne qui nous servait. Ils ont appelé une autre personne. J'étais très étonnée.
-Monica, touriste hollandaise de 24 ans.
Soudain, la pluie s'empare du parvis. Les touristes se jettent à l'abri des gouttes, comme des insectes fuyant un danger. Un groupe de Nordistes se réfugie sous l'ange au sourire. Ciré jaune et parapluie à la main, ils attendent une éclaircie pour réaliser des photos de groupe sous le Reims géant installé au printemps. Le temps d'une éclaircie.
Après ce 15 août au ralenti, la vie dans la cité des sacres devrait reprendre son cours habituel dès demain.