Protocole anti-covid : des enseignants en grève au lycée Roosevelt de Reims

Des enseignants en grève se sont rassemblés devant le lycée Roosevelt de Reims mardi 10 novembre au matin. En écho à l’appel national lancé par les syndicats, ils réclament la mise en place de cours à distance dans le lycée, l’un des plus grands de l’académie avec 2.000 élèves 

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Combien d’enseignants de l’académie de Reims sont en grève aujourd’hui pour réclamer un renforcement du protocole sanitaire dans les établissements ? Nous le saurons en fin de journée avec les chiffres fournis par le rectorat. 

Devant le lycée Roosevelt de Reims, ils étaient en tout cas une douzaine à être rassemblés ce mardi 10 novembre au matin. Leur demande : qu’un enseignement  partiellement à distance soit mis en place, comme l’autorise le ministère depuis la semaine dernière. « Les classes comptent actuellement 36 élèves, on veut diviser ce nombre par deux pour éviter que deux élèves soient sur le même bureau, ce qui est le cas actuellement », explique Célia Vollondat, professeure de français dans le lycée et secrétaire académique du Snes, syndicat majoritaire dans l’enseignement secondaire.
 

On a des collègues vulnérables, et certains élèves vivent auprès de personnes vulnérables. C’est anxiogène et révoltant !

Justin Prum, enseignant au lycée Roosevelt de Reims


« On a des collègues vulnérables, et certains élèves vivent auprès de personnes vulnérables. C’est anxiogène et révoltant ! », s’inquiète un enseignant de sciences économiques et sociales, Justin Prum, lui aussi en grève. 
Une situation mal prise en compte selon eux par le proviseur de l’établissement, qui tarde à prendre les mesures jugées nécessaires. « Le problème, c’est que le ministère dit seulement que l’enseignement à distance est « possible » dans les établissement. C’est aux chefs d’établissements de se débrouiller. »
 
 

En classe une semaine sur deux 

Concrètement, les grévistes souhaitent voir les élèves alterner une semaine sur deux. Une moitié de la classe en présentiel, l’autre à distance. « Des cours en visioconférence ne sont pas possibles, mais on peut faire passer aux élèves du travail à faire durant leur semaine à domicile. C’est un moindre mal par rapport à une fermeture totale. » Une fermeture que redoutent les professeurs, tant la situation nationale est dégradée, et le protocole sanitaire évitant « le brassage » des élèves difficile à mettre en place dans l’établissement. « Plus de 1.000 élèves mangent à la cantine. Ils sont au coude à coude et, de fait, sans masques, cela ne peut pas tenir ! », insiste Célia Vollondat.   

« Est-ce que cela ne va pas impacter nos cours ? Nous avons le baccalauréat à passer à la fin de l’année… »

Emilie, élève de Terminale au lycée Roosevelt de Reims


Côté élèves, la grève des enseignants semble être comprise. « On voit les chiffres de contamination monter à la télévision, mais ici il ne se passe rien », s’étonne Emilie, élève de Terminale à Roosevelt. Reste qu'un éventuel enseignement à distance l’inquiète. « Est-ce que cela ne va pas impacter nos cours ? Nous avons le baccalauréat à passer à la fin de l’année… »
 

25 plans de continuité dans les lycées de Champagne-Ardenne

La direction du lycée n'a pas souhaité répondre à nos questions. D’après les enseignants grévistes, si elle ne semble pas décidée à mettre en place des cours à distance, des aménagements seraient néanmoins à l’étude à la cantine. Le rectorat indique lui que le lycée Roosevelt doit présenter ce jeudi 12 novembre un « plan de continuité », sans s’étendre sur son contenu.

A ce jour, sur les 54 lycées publics de Champagne-Ardenne,  25 établissements ont présenté des plans de continuité prévoyant une réorganisation des enseignements. Le rectorat indique que tous ont été acceptés, et que l’étude des dossiers se fait « en 24 heures ».

Une manière de dire que le message lancé par la base est écouté. Un sentiment peu partagé devant le lycée Roosevelt ce matin, où les grévistes rappellent leurs revendications de fond pour faire face à la crise sanitaire : le recrutement de professeurs supplémentaires et l’allégement des programmes. 
 
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