Reims : mobilisation au lycée Roosevelt, "pas de gestes barrières à la cantine, c'est de la folie" selon des élèves

Depuis la rentrée, les élèves, les enseignants et le personnel essaient de faire respecter le protocole sanitaire. Mais les temps de récréation, de cours et de repas posent de vrais problèmes. Des parents et des lycéens nous font part de leurs inquiétudes, notamment à Reims, au lycée Roosevelt.   

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C'est un vrai casse-tête. A Reims, le lycée Roosevelt accueille plus de 2.000 élèves chaque jour et il sert plusieurs centaines de repas tous les midis. C'est le restaurant scolaire le plus important de la ville, avec de nombreux demi-pensionnaires et pensionnaires. Roosevelt est le lycée de secteur pour les élèves de plusieurs communes autour de Reims de la 2nd, à la terminale, en passant par des formations en BTS et des classes prépas. 

Ce jeudi midi, c'était vraiment la cohue. Le masque est bien sur le nez de tout le monde dans la file d'attente. Mais pour la distanciation sociale et les gestes barrières, on repassera ! "Les élèves sont les uns sur les autres, alors qu'ils attendent de longues minutes dehors avant d'entrer au self. Et à l'intérieur, impossible de laisser plus d'un mètre entre chacun" s'inquiète le père d'un élève. 

Appel à la mobilisation sur les réseaux sociaux

"Franchement, on en a assez et c'est de la folie," raconte un élève.
Depuis le début de soirée, un appel à la mobilisation est relayé sur les réseaux sociaux par plusieurs élèves pour vendredi matin : "Nous, élèves du lycée Roosevelt, organisons un blocus. En cause : la crise sanitaire et la non-application des gestes barrières dans notre lycée. Nous sommes trop nombreux, collés les uns aux autres à la cantine et dans les salles de classes. Stop."
"Gardez vos masques et respectez un minimum les distanciations. On a besoin de vous pour nous tous, notre santé et celle de nos proches".

 
 

Des établissements en grève en Champagne-Ardenne 

Par exemple, les enseignants du lycée Jean-Moulin de Revin se sont mis en grève mardi dernier. Plus de la moitié des professeurs ont dénoncé le nouveau protocole sanitaire. "C'est irréaliste ! A la cantine et devant l'établissement, les élèves sont serrés les uns contres les autres", explique la FSU.

Même chose à Sézanne, dans la Marne cette fois. Une trentaine de personnes s'est rassemblé jeudi matin devant la cité scolaire la Fontaine du Vé de Sézanne. Toujours les mêmes raisons. Un protocole sanitaire intenable par les équipes éducatives.

En Haute-Marne, les personnels du collège Emilie-Carles s'est également mobilisé, à Ancerville. Ils ont remis leurs doléances à la directrice : "mauvaises conditions d'accueil et de fonctionnement, manque de concertation, surcharge de travail pour le personnel d'entretien, salles de classe transformées en réfectoire, des pauses raccourcies voire inexistantes, des récréations surchargées. Nous sommes fatigués de ces changements incessants, des ordres et contre-ordres," s'insurgent les professeurs. 
 
 

Préavis grève national pour le mardi 10 novembre ?

Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, organise ce jeudi en fin de journée une intersyndicale pour proposer une "grève sanitaire le 10 novembre" pour dénoncer un
protocole sanitaire qu'il juge insuffisant pour freiner l'épidémie et demander en urgence de nouvelles mesures.

"Le Snes-FSU a proposé aux syndicats de l'éducation FSU et à l'intersyndicale éducation d'appeler les personnels à une "grève sanitaire le 10 novembre", et ce"partout où les conditions sanitaires ne seraient pas réunies pour assurer la sécurité", a expliqué à l'AFP Sophie Vénétitay. Le syndicat demande notamment "le passage à des demi-groupes", la "réorganisation de la demi-pension", le "recrutement d'agents pour nettoyer davantage les salles et une réflexion pour renforcer l'aération".

"Nous venons d'alerter le ministre sur les tensions qui montent dans les lycées : la crainte sanitaire a pris le dessus depuis le retour des vacances car avoir encore aujourd'hui 35 élèves par classe dans nos établissements, ce n'est plus possible", a expliqué à l'AFP Philippe Vincent, du SNPDEN, le premier syndicat des chefs d'établissement. Selon lui, "le port du masque ne suffit plus": "Nous n'arrivons plus à ne pas brasser les groupes, à respecter les distances, à aérer les salles comme il le faudrait, nous avons atteint les limites".
Son syndicat demande en urgence "un aménagement de l'accueil des élèves pour tous les lycées, avec une alternance un jour sur deux pour ne pas perdre trop les élèves en route, et ce pour au moins quelques semaines", a-t-il lancé, soulignant "la nécessité d'un cadre national".

 
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