Reims : à Croix-Rouge "on essaye de populariser le dépistage du diabète"

Alors que la journée internationale du diabète s'ouvre ce jeudi 14 novembre, le Centre de soins infirmiers multiplie les opérations de dépistage tout au long du mois. Située au cœur de Croix-Rouge (Reims), la structure a un objectif : mettre en avant le diabète, là où l'on en parle le moins.

Des posters aux couleurs vives, une devanture d'un blanc éclatant, et de grandes tours grisâtres. Écrasée au pied d'un ensemble d'habitation du quartier Croix-Rouge à Reims, la permanence du centre de soins infirmiers passe facilement inaperçue. Dehors, Isabelle Hermant se démène pour attirer l'attention des passants. Infirmière coordinatrice au centre, elle travaille depuis vingt ans dans le quartier. Avec le temps, elle commence à le connaître. Si la journée internationale du diabète a lieu ce jeudi 14 novembre, c'est tout le long du mois de novembre que son équipe s'organise pour multiplier les points de dépistage dans les quartiers excentrés de la ville.

"On est très souvent diabétique des années avant le découvrir. Alors on essaye de populariser les dépistages", lance Isabelle avec vigueur. Tout au long de la matinée, elle cherche à amener les patients vers le centre. Souvent, la barrière de la langue empêche toute tentative de prévention avec les habitants du quartier ne parlant pas français. 

Dans le même immeuble que le centre de soin, au douzième étage, Murtaz découvre interloqué l'existence de l'établissement. Avec l'aide d'un voisin servant de traducteur, il explique en géorgien son incompréhension : "On voit ça de loin, mais on ne sait pas si on a le droit d'entrée ou non, si on a les bons papiers, si c'est payant." Avant d'apprendre son diabète à l'hôpital, il n'avait pas connaissance de l'existence des dépistages, avec cette structure ou à n'importe quel autre endroit.

Plus bas dans le centre, les dépistages s'enchaînent à bon rythme. Huit infirmiers et infirmières se sont déjà occupés d'une quarantaine de patients. Isabelle Hermant détaille : 

On pique le bout du doigt et on regarde le taux de sucre dans le sang. Si on détecte un taux de glycémie très élevé, qui laisserait penser à un cas de diabète, on oriente vers un médecin. Ça ne prend pas plus de deux minutes.
-Isabelle Hermant, coordinatrice au Centre de soins infirmiers de Croix-Rouge.

 

"Plus tôt on informe, moins il y a de risque qu'il y ait de problème"

Bénévole à l'Association française des diabétiques de la Marne, Dominique Gibaut est venu assister l'équipe, en essayant de parler aux patients avec le ton juste. "Nous, on amène le matériel et l'information, explique-t-il, et on leur parle sans tomber dans le pessimisme." La prévention pour lui est d'autant plus importante que le délai est crucial : "Plus tôt on informe, moins il y a de risque qu'il y ait de problème."

Lui-même diabétique, il ne s'en est rendu compte que tardivement : "Les conneries que j'ai pu faire, c'est pas la peine que les autres les fasse. C'est pour ça que je viens ici pour en parler." Et ici, il est d'autant plus important d'en parler que le diabète est très peu connu. 
 

Pachik, 15 ans, passe fréquemment dans l'allée Maurice Lemaître où se trouve le centre. Il l'avoue : il n'a jamais entendu parler du diabète à l'école. Ni au collège, ni au lycée. "On m'en a jamais parlé, et j'ai jamais fait de dépistage du diabète. Mais pas besoin, je mange pas beaucoup de sucre." Le genre d'idée reçue trompeuse, que dénonce Dominique : le sucre n'est pas le seul facteur d'apparition du diabète, et il n'influe que sur le diabète de type 2.

L'information reste donc le premier outil de prévention. Selon l’agence nationale de santé publique, le diabète est 1,5 plus fréquent dans les commmunes les plus défavorisées que dans les communes les moins défavorisées.
 
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