A Reims, après le mécontentement et les manifestations de l'hiver dernier qui avaient entraîné l'annulation de la foire de Noël, les forains ont retrouvé la chaussée Bocquaine pour deux semaines.
Sur la chaussée Bocquaine, ce mercredi 10 avril au matin, les ampoules des manèges sont encore éteintes, les bâches recouvrent les wagonnets des attractions pour enfants et les allées de la foire de Pâques à Reims sont encore vides. Mais après l'épisode conflictuel de décembre dernier, les forains se sont à nouveau installés à côté du stade Delaune.
Penché sur une auto-tamponneuse, Teddy Delahautemaison règle les voyants d'un phare. Tout doit être prêt pour l'ouverture à 14 h. Le changement de lieu le rend sceptique: "il faut voir… Si on était certain d'avoir autant de public et de chiffres d'affaires ici (à la chaussée Bocquaine) que sur les Promenades… Mais là on ne sait pas. Il faut essayer. Et communiquer. Il faut dire aux Rémois que nous sommes à nouveau là, sur ce site." Sceptique mais pas pessimiste : "On arrivera peut-être à capter un autre public, moins celui du centre-ville et plus celui des quartiers aux alentours."
/regions/2020/06/09/5edf80c66af28_teddy_delahautemaison_forain-4182248.jpg)
A 39 ans, père de deux enfants, Teddy est fils et petit-fils de forains. Il a commencé dans le métier avec une confiserie, puis s'est marié. Il s'est alors mis à son compte et a investi dans ce manège d'auto-tamponneuse. "Il y a 5 ans, mon fils est né pendant une foire de décembre à Reims. Trois jours après sa naissance il était dans son couffin à côté de la caisse du manège" lâche-t-il dans un sourire.
Emplacement trop réduit ?
Avec sa femme, ils sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi en provenance d'une autre fête foraine à Montargis. Trois camions sont nécessaires pour transporter leur manège, le "Super Bolides". "Les auto-tamponneuses c'est un manège traditionnel, les gens adorent y venir. Mais c'est une attraction qui entraîne des frais. En matériel, en transport et en emplacement. Mais forain c'est notre métier. On le fait avec amour et par amour des manèges."A l'autre bout de la foire, Charlie Fradet soulève l'auvent de sa caravane de glaces et granités. Lui mise surtout sur le soleil et une météo clémente afin d'avoir du monde. Ce qui l'inquiète en revanche, c'est la taille de l'emplacement proposé par la mairie de Reims : "La foire de Pâques c'est une petite fête. Aujourd'hui il manque au moins 2-3 forains qui ne sont pas venus. S'ils avaient été là, la place serait pleine. Comment on fera en décembre avec une fête qui prend le double ou le triple de place ?"
Même si des interrogations demeurent, ces deux forains feront tourner leurs attractions jusqu'au 28 avril.
