Dans la journée du dimanche 2 mai, vers 18h, un individu cagoulé a tronçonné un poteau portant une caméra de surveillance, quartier Wilson à Reims.
C'est une vidéo hallucinante qu'a envoyé un internaute à France 3 Champagne-Ardenne. Dimanche 2 mai, un individu cagoulé a tronçonné un poteau portant une caméra de surveillance, au coeur du quartier Wilson, à Reims.
La vidéo ne dure que vingt-sept secondes. On y voit un homme, cagoulé, déplacer une poubelle avant de s'attaquer, à l'aide d'une tronçonneuse, à un poteau portant à son sommet une caméra de vidéo-surveillance. Quelques instants plus tard, le poteau s'écrase au sol et l'homme se dirige vers un autre individu, cagoulé lui aussi, et qui tournait autour de la scène en scooter.
Je sais pas si dans le quartier wilson #Reims pic.twitter.com/K99AMqljfd
— David Muller (@DavidMu49755502) May 2, 2021
"Pas la première fois"
La pharmacienne comme le boucher du coin ont été avertis de ce qui s'est passé ce lundi 3 mai au matin, par les riverains. Tous deux se disent très surpris. "Aucune idée de qui a bien pu faire une chose pareille, précise le boucher, je suis encore plus surpris que vous", affirme t-il. La pharmacienne se dit elle aussi très surprise, en sortant de l'officine, elle aperçoit le pylone au sol. Accroché à un arbre. "Les services techniques l'ont placé sur le côté ce matin, je n'ai aucune idée des auteurs de cet acte".
Selon le voisin auteur de la vidéo, "ce n'est pas la première fois que cela arrive. La caméra a été installée en décembre et ils avaient déjà fait tomber le poteau une première fois. Cette caméra gêne leur trafic de drogue".
"C'est le procédé habituel"
De son côté, Xavier Albertini, l'adjoint à la sécurité de la Ville de Reims est lui bien loin de tomber de sa chaise. "Nous avons 217 caméras de vidéo-surveillance à Reims et cela nous arrive une, deux voire trois fois par an. C'est le procédé habituel, ils utilisent une tronçonneuse thermique parce qu'il faut savoir que le mat est renforcé. C'est bien la preuve que ces caméras filment des images qui dérangent", explique-t-il. Et d'ajouter: "il y a des détecteurs de vibrations sur les caméras, tout a été filmé et même si les individus étaient cagoulés, cela nous donnera des indications. Nous avons déposé plainte et une enquête a été ouverte par la Police Nationale. De notre côté, nous réinstallerons bien sûr au plus vite cette caméra. Il faut savoir que la réinstallation de l'ensemble coûte quand même entre 7.000 et 10.000 euros."
Contacté, le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, évoque une "dégradation de bien public", "un délit passible d’emprisonnement dans le cadre d’une enquête. L'auteur des faits risque cinq ans de prison, pour avoir dégradé cette caméra utilisée par la Ville de Reims. Et jusqu’à 75.000 euros d’amende". Une enquête a été ouverte pour dégradation de bien public elle sera menée par le commissariat de Reims.
De tels faits ne doivent pas rester sans réponse pénale forte, le travail des enquêteurs doit aboutir à une sanction exemplaire quand il s'agit de la protection de nos concitoyens dans un quartier pourtant déjà classé en Zone de Sécurité Prioritaire.
Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police 51 fait part de sa colère face à cet acte de vandalisme survenu à Reims. "Alliance Police Nationale Marne s'insurge contre de tels actes et demande que l'enquête menée par la Sûreté Départementale aboutisse à une peine exemplaire sous peine d'accepter de laisser le quartier aux mains de quelques caids. Depuis quand les voyous font-ils régner leurs lois dans les quartiers ? Alliance Police Nationale Marne soutient les policiers qui interviennent chaque jour dans les quartiers difficiles et demande à M. le procureur de la République de Reims de n'accorder aucune clémence aux auteurs des faits s'ils sont identifiés, il en va de la sécurité des citoyens !".